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Lib. V.

nation Helvétique ait paffé cette rivière, puisque Céfar arrive affez à tems pour défaire les Tigurini, qui étoient reftés en arrière. Les Ambarri font cités bien antérieu

rement, étant nommés par Tite-live entre les peuples qui pafferent les Alpes pour s'établir en Italie, ce qui remonte jufqu'au tems que le premier des Tarquins régnoit à Rome.

50°, 20°.

AMBIANI. Céfar, Strabon, Pline, Ptolémée, font mention des Ambiani. Ils tenoient un rang distingué entre les peuples de la Belgique. On voit dans Céfar, que fortant du territoire des Bellovaci, il entre dans celui des Ambiani, ce qui eft pofitif, & conforme à la fituation que ces cités gardent entr'elles. Mais, ce qu'on lit enfuite dans les Commentaires, eorum ( Ambianorum fcilicet) fines Nervii attingebant, ne doit pas être entendu d'une manière trop étroite, & ne fignifie autre chofe, finon que les Ambiani ne font point éloignés des Nervii. Car, à moins que de refferrer les Atrebates, ou les Veromandui, jufqu'aux portes de leur capitale, on ne fçauroit amener les Nervii jufque fur la frontière des Ambiani précisément. Le nom de civitas Ambianenfium, au lieu d'Ambianorum, dans la Notice des provinces de la Gaule, entre les cités de la feconde Belgique, paroît formé fur celui d'Ambiani, devenu propre à la capitale, en prévalant fur celui de Samarobriva. Ce qui eft appellé proprement pagus Ambianenfis, l'Amiénois, ne fait aujourd'hui qu'une partie de l'ancien territoire des Ambiani.

51°, 26°.

AMBIATIATINUS VICUS. Suétone ( in Caligula) rapporte, d'après le témoignage de Pline, que cet empereur étoit né in Treveris, vico Ambiatine, fupra Confluentes: & on y voyoit, felon Pline, des Autels dreffés en l'honneur d'Agrippine, mère de Caius ou de Caligula. Cluvier a cru voir cette pofition dans celle d'un

lieu nommé Capelle, au-deffus de Coblentz. Sa fituation fur le bord du Rhin, vis-à-vis de l'embouchure d'une rivière dont le nom eft Logana, Lohn ou Lahn, peut paroître avantageufe pour un camp romain, où f'on prétendoit que Caligula avoit pris naissance, felon ce vers qui couroit du tems de Suétone:

Marg. Freher Scriptor. Germ. Tom. I, p. 427

In caftris natus, patriis nutritus in armis. Si l'on ne s'attache pas à l'emplacement de Capelle précifément, & que l'on veuille remonter un peu au-deffus, on trouve un lieu que les affemblées des princes de l'Empire Germanique ont rendu remarquable, comme une lettre écrite au pape Benoît XII en 1339, le témoigne en ces termes: ubi principes electores fuper negotiis Imperii tractandis convenire confueverunt ab antiquo. Dans un affez court efpace entre Capelle & Renfe où Reetz, ce lieu d'affemblée eft appellé Konigftuhl, ou thrône royal; & Marquard-Freher en parle ainfi : hic fedes regni Germanici, & thronus imperialis adhuc vifitur. Voilà donc un lieu, qui diftingué de cette ma- lib. II, cap. 8. nière depuis long-tems, pourroit avoir commencé à l'être par le camp romain qu'avoit choifi Germanicus.

de xv,

44°, 22°.

AMBRUSSUM. L'Itinéraire d'Antonin, & celui de Bourdeaux à Jérufalem, conviennent de placer ce lieu à égale distance de Nemaufus & de Sextantio, en marquant xv de Sextantio comme de Nemaufus. La Table Théodofienne marque bien xv dans l'une de ces diftances, & celle qui paroît marquée xx, ne tient pourtant lieu que conformément aux Itinéraires. Ce qu'il y a d'efpace entre Nîmes & la pofition de Sextantio dont il fubfifte des vestiges à environ 3 milles de Montpellier, fur la gauche du Lez, s'eftime d'environ 22000 toifes: & il eft naturel que le calcul de 30 milles romains, représentant la mesure itinéraire, & qui eft rigoureufement de 22680 toises, ait un excédent fur la mesure directe. Je crois pouvoir juger, que l'emplace

Origin. Palat

Pag. 4.

Lib. III, cap. 4.

ment d'Ambruffum au paffage du Vidourle, se rencontrề entre 15 & 16 milles de Nîmes, & la position d'un lieu dont l'ancienne dénomination de octavo ( fubaudi lapide) aujourd'hui Uchau, fe rapporte à Nîmes, fert de fondement à cette opinion. Mais, en même tems, la diftance d'Ambruffum à Sextantio ne paroiffant que de 14 à 15, il y a compenfation entre les diftances particulières. Les reftes du pont conftruit par les Romains fur le Vidourle, font à quelques milles au-dessus du pont de Lunel, par lequel paffe le chemin actuel de Montpellier à Nîmes; & ces reftes confervent le nom de pont Ambruis ou Ambrois.

44°, 26°.

ANAO PORTUS. Holftenius, dans fes annotations fur l'Italie de Cluvier, ne pense pas comme lui que ce port doive être confondu avec un autre, que l'Itinéraire Maritime indique également fous le nom d'Avifio. Il eft vrai qu'à un peu plus de 2000 toifes du fond de l'anfe d'Eza, qui eft l'Avifio portus, entre Sud & Lebeche, une pointe de terre qui porte le nom de SantoHofpitio, ou de Sofpiers, forme une autre anfe, que la pêche du ton fait appeller la Tonnara. L'intervalle que je viens d'indiquer, d'après la plus exacte représentation du local, répond à peu près à 3 milles: felon I'Itinéraire, ab Avifione Anaone portus IV.

44°, 23°.

'ANATILII. Il en eft mention dans Pline; & c'eft après avoir parlé des bouches du Rhône, du canal de Marius, de Maritima Avaticorum, & des Campi lapidei, qu'il ajoute immédiatement enfuite: regio Anatiliorum; & intùs Defuviatium, Cavarumque. Il femble qu'on doive conclure de ces circonftances, que les Anatilii étoient placés au-delà du Rhône à notre égard; & que par une diftinction que l'expreffion intùs met entre leur emplacement & celui des Defuviates & des Cavares, ils devoient être voifins de la mer. Et quant à ce

dernier

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Chorog. de Prova 18. Mifcell. p. 159. Chron. Pafch. p. 572.

dernier point, Ptolémée le voudroit de même, parce que ne connoiffant point les Avatici, il attribue Maritima aux Anatilii : Αγατιλῶν Μαρίτιμα. Mais, vi que les Avatici occupoient Maritima, felon le témoignage de Méla & de Pline, on ne voit de place aux Anatilii que vers le Rhône, & vraisemblablement entre fes embouchures. Si l'on en croit même une inscription, rapportée par Honoré Bouche, & citée par Spon, par M. du , par Cange, par les PP. Meneftrier & Hardouin, & qu'on prétend avoir été trouvée à S. Gilles, les Anatilii y auroient eu une ville fous le nom d'Heraclea. Il eft vrai que M. de Tillemont a formé des doutes fur l'authenticité de cette infcription, & que les fçavans Bénédictins qui ont composé l'hiftoire de Languedoc, l'ont combat- Tom. I. p. 643 tue par des raifons, qui, fans être tout-à-fait convainquantes, font honneur à leur critique. L'inscription fait parler les Anatilii, comme ayant voulu par ce monument témoigner leur reconnoiffance envers Ataulphe, roi des Vifigoths, & Placidie fon époufe, qu'on fçait avoir été fœur de l'empereur Honorius, de ce qu'ils ont choifi pour réfidence cette ville d'Héraclée. On ne fcauroit douter, fur le rapport de Godefroi de Viterbe qu'Ataulphe ne fe fût établi en ce lieu: ubi hodie villa S. Egidii dicitur, in loco qui ufque hodiè palatium Gothorum vocatur, confedit ( Ataulphus) fupra Rhodanum fluvium. Les environs de S. Gilles ont porté le nom de Vallis Flaviana: & felon les bulles de Jean VIII, dans le neuvième siècle, cette vallée a été donnée à S. Gilles par un roi des Goths: quam vallem Flavius, quondam Gothorum rex, beato Egydio dedit. Dans l'infcription, Ataulphe porte le furnom de Flavius: & néanmoins on en tire un argument contre cette infcription, fur l'opinion qu'on a que Reccarede, poftérieur à Ataulphe d'environ 170 ans, eft le premier des Vifigots d'Efpagne qui ait affecté le nom de Flavius. Mais, de ce qu'Ataulphe ne s'eft pas foutenu longtems dans ce canton, ayant été

contraint de se retirer en Espagne, comme le marque Godefroi de Viterbe; à quo loco per Conftantinum comitem pofteà pulfus, in finibus Hifpaniæ cum Gothis refe dit: il ne s'enfuit pas qu'il n'ait pu y deftiner un lieu pour fa demeure, en fe flattant de s'y maintenir. Quoi qu'il en foit, m'étant abftenu de placer cette Heraclea dans la Carte, je penfe que fi l'on ne peut affirmer que les Anatilii l'ont occupée, ils en étoient néanmoins très-voifins. Pline fait mention d'une ville d'Anatilia, quelques lignes plus bas que l'endroit où il cite les Ana tilit: mais, c'est dans un dénombrement où l'ordre alphabétique qui y eft fuivi, n'eft pas propre à donner quelque indice de pofition, par un rapport de proximité avec d'autres dont on auroit connoiffance. Ainfi Hift. de Langue- on ne voit point ce qui détermine quelques fçavans doc, T. I, p.160. placer cette ville à Mornas, fur une rive du Rhône, T. I, notes, p. 28. qui, étant voifine d'Orange, appartenoit incontestable Hift. de Lang. ment aux Cavares. Dans un diplôme de l'empereur T. I, preuv. col. Louis le Débonnaire en faveur du monaftère d'Aniane,

Hift. de Nîmes,

60.

il eft parlé de Mornas comme d'un lieu du territoire d'Orange locus qui eft in pago Araufione, vocabulo Morenatus. D'ailleurs, ce feroit placer les Anatilii dans un canton éloigné de la mer, en s'écartant de l'idée que Pline donne de leur fituation, par la diftinction d'avec des peuples avancés dans les terres, comme j'ai cru de voir le remarquer ci-deffus.

47°, 19°.

ANDECAMULUM. Dans une infcription rappor tée par Gruter, & qui a été trouvée à Rançon, fur le bord de la Gartempe, dans le diocèfe de Limoges, on lit le nom d'Andecamulenfes, ce qui fait connoître qu'il a exifté en cet endroit, ou dans les environs, un lieu nommé Andecamulum. Je remarque dans Gruter une autre infcription, où Mars eft furnommé Camulus, à l'occasion d'un temple que lui élèvent les Remi pour la confervation de Tibère,

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