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45°, 22°.

ANDERITUM, pofteà GABALI. La capitale des Gabali eft Anderidum, felon Ptolémée. On lit Anderitum dans la Table Théodofienne; & cette leçon fe trouve conforme à celle d'Anderitiani, qui eft une milice Romaine dans la Notice de l'Empire; outre qu'il paroît convenable que la finale d'Anderitum fe life comme celle d'Augufto-ritum. Cette ville a quitté, ainsi que' la plupart des capitales, le nom qui lui étoit propre, pour prendre celui du peuple. Elle eft appellée dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Gabalûm, en difant à la première perfonne du pluriel Gabales, au lieu de Gabali. Cette ville ayant été ruinée par une incurfion des Alemanni, & le fiége épifcopal transféré à Mimmate, ou Mende, dont il n'eft point fait mention avant Grégoire de Tours; néanmoins on reconnoît le nom de Gabales dans celui que porte Javols ou Javoux, fitué entre Mende & la frontière d'Auvergne. L'infcription rapportée par le P. Sirmond, & trouvée chez les Gabali peu loin de cette frontière des Arverni, & qui fe termine ainfi, M. P. GABALL. V, peut convenir à la distance de 5 lieues gauloifes, en partant de Javols.

48°, 18°.

ANDES, vel ANDECAVI. La forme de ce nom la plus fimple, fçavoir Andes, eft celle que l'on trouve dans les Commentaires. On lit dans Tacite Andecavi, Annal. III¿ dans Pline Andegavi, & communément de même dans Sect. 41. les écrits du moyen-âge. Il faut corriger dans Ptolémée le nom d'Ondicava. En marquant les limites des Andecavi dans la carte de l'ancienne Gaule, il faut être prévenu que le canton appellé les Mauges, Medalgicus ou Meldacenfis, qui eft actuellement renfermé dans le dio cèfe d'Angers, étoit autrefois de la dépendance des Pic tavi. On en trouve la preuve dans une charte de Charle le Chauve, de l'an 849, en faveur du monaftère de Glonna, ou de S. Florent-le-vieil, fitué près de la

Itiner. Ant.

,

Loire : hortantibus ven. epifcopis, Didone Pictav. cujus præfulatui fubjacet pagus Medalgicus, &c. La petite rivière de Laïon, Ladio, qui tombe dans la Loire audeffus de S. Florent, terminoit le pagus Andegavus comme il eft marqué dans une Chronique de Nantes, vers le milieu du dixième siècle, laquelle a été publiée par D. Lobineau, ainfi que la charte précédente, dans les preuves de fon hiftoire de Bretagne. Sanfon, & ceux qui l'ont copié, n'ont point été informés de ce changement des limites dans le territoire des Andecavi ; de même qu'ils ont marqué les limites des Namnetes fur le pied que font aujourd'hui celles du diocèfe de Nantes. 50°, 25°.

ANDETHANNA. L'Itinéraire d'Antonin en fait mention fur la route de Durocortorum, ou de Reims à Trèves. La diftance eft marquée leugas xx à l'égard d'Orolaunum, qui eft Arlon, dans le pays de Luxembourg, & leugas xv à l'égard de Trèves. On convient que ce lieu eft Epternach, & fon nom avoit éprouvé cette altération dès le feptième fiècle, comme M. Weffeling l'a remarqué. Je trouve que la diftance peut paroître convenable entre Arlon & Epternach, l'eftimant d'environ 19 lieues gauloises en droite ligne. Mais, il n'en eft pas de même entre Epternach & Trèves, n'y trouvant d'intervalle qu'environ 6000 toises, dont il ne réfulte guère plus de 5 lieues gauloifes. C'eft donc le chiffre romain marquant la dixaine dans l'Itinéraire, qui fait l'erreur de l'indication.

48°, 24°.

ANDOMATUNUM, pofteà LINGONES. C'est le nom de la ville que cite Ptolémée chez les Lingones. L'Itinéraire d'Antonin en fait fortir une route, qui conduit à Tullum, Toul; & la Table Théodofienne représente fa position comme celle des capitales, traçant une route vers Cabillonum, ou Challon. Cette ville a quitté le nom qui lui étoit propre, pour prendre celui

de la cité, ou du peuple, étant appellée Lingones dans
Eutrope, Lingona dans la Notice de l'Empire, qui y
place une milice étrangère de Sarmates, Sarmatarum
gentilium. La fituation de Langres fur une montagne
invite à croire, que c'eft le dunum qui termine fa déno--
mination la plus ancienne. Une infcription qu'on y a
trouvée, rapportée par Gruter, & répétée dans le vol.
Ix de l'Académie nous apprend que cette ville a été Hift. p. 1400
colonie Romaine, & plufieurs veftiges d'antiquité font
juger qu'elle exiftoit avec fplendeur.

45, 22°.

ANDUSIA. Une infcription trouvée à Nîmes depuis: quelques années, & publiée par M. Ménard, fait men

tion d'ANDVSIA. Ainfi, la petite ville d'Andufe, fur Hift. de Nimes,
la branche du Gardon qu'on nomme le Gardon d'An- T., notes, p. 22-
dufe, & qui étoit du diocèfe de Nîmes, avant l'érec-
tion de celui d'Alais, existoit fous la domination Ro
maine. La plus ancienne notion qu'on eût auparavant.
fur ce lieu, se tiroit d'une charte du neuvième fiècle
entre les titres du monastère d'Aniane, diocèfe de Ma-
guelone ou de Montpellier, inférée dans les

preuves

de l'Histoire de Languedoc, & qui s'explique ainfi : res. Tome. I, p. 35
quæ funt in territorio Nemaufenfi, fuburbio caftro Andu-
fianenfi.

44°, 25°.

ANTIPOLIS. C'est une des villes bâties par les Marseillois, felon Strabon, & qu'il dit néanmoins avoir été fouftraite à leur obéiffance. C'eft qu'elle avoit acquis le droit de ville Latine; latinum Antipolis, dit Pline.. Tacite donne à Antipolis la qualité de municipe. Ptolémée place cette ville chez les Deciatii; l'Itinéraire maritime, entre Nicaa & les ifles Lero & Lerina. Dans la Notice des provinces de la Gaule, civitas Antipoli-tana eft une de celles de la feconde Narbonoife. Je crois que dans l'idiome Provençal elle a confervé le nom d'Antiboul, quoique l'ufage veuille qu'on l'appelle Antibe

Lib. IV, p. 1846

Lib. III, cap. 4.
Hiftor. II, 15.

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46°, 17°.

ANTROS INSULA. Il faut chercher cette ifle dans l'embouchure de la Garonne ; ubi ( Garumna) obvius Oceani exaftuantis acceffibus adauctus eft; ce font les Lib. III, cap. 2. termes de Méla. On lit enfuite: in eo eft infula, Antros nomine, quam pendere & attolli, aquis increfcentibus, ideò incolæ exiftimant, quia quùm videantur editiora queis objacet ; ubi fluvius implevit, illa operit ; hæc, ut priùs, tantum ambitur. L'opinion commune veut qu'il foit ici queftion du récif qui porte la tour de Cordouan: mais, on peut douter que l'emplacement de cette tour, qui n'occupe qu'environ 20 toifes fur une roche à fleur d'eau, ait attiré l'attention d'un auteur auffi fuccint que Méla dans fa Géographie; & il faut même convenir, que s'il en eft quelque mention actuellement, ce n'eft que par rapport au phare qu'on voit élevé en cet endroit. En examinant avec attention la

difpofition du local à l'entrée de la Garonne, que l'ufage eft d'appeller la Gironde ; il y a tout lieu de foupçonner, que la pointe en grande faillie, qui refferre confidérablement l'entrée vis-à-vis de Royan, jufqu'à réduire à environ 2400 toifes un canal qui auparavant s'étend à près de 6000, a été autrefois ifolée. Cette pointe, qui depuis un lieu nommé Soulac s'allonge d'environ 4000 toifes, ne tient au continent de Médoc que par une langue de terre, laquelle en haute marée ne conferve qu'un demi quart de lieue de largeur, & qui doit avoir été coupée par la continuation d'une ouverture, dont l'entrée du côté de la Gironde eft арpellée le Chénal de Soulac. Car, le terme de Chénal ne pouvoit être appliqué qu'à une paffe d'entrée ou de fortie particulière. Je fuis inftruit de ces circonftances par une carte manufcrite, levée fort en détail fur les lieux, & dont l'objet fpécial eft de marquer les endroits couverts en haute marée, à la diftinction des plages que la mer-baffe laiffe à découvert. Il eft conftant que le tems a apporté quelques changemens fur ce côté de

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la Gironde précisément. Un autre terrain, fitué au-deffus de celui dont je viens de parler, & qui eft une ifle portant le nom de Jau dans les cartes faites il y a 150 ans, n'eft actuellement féparé du continent de Médoc que par quelques foffés, pour l'écoulement des eaux. Or, puifqu'on découvre une ifle à l'entrée de la Gá→ ronne on peut être fonde à y reconnoître l'ifle d'Antros, dont parle Méla. M. de Valois croit que Méla P.zs. donne à la Garonne une ifle qui appartient à la Loire. On ne fçauroit difconvenir que l'auteur de la vie de S. Anfbert de Rouen, ne faffe mention d'une ifle de la Loire, fous le nom d'Antrum, où S. Hermeland, ou Herblain, comme on dit aujourd'hui, fonda un monaf tère. Cette ifle, qui ne paroît plus féparée du continent, de même que la paroiffe du nom de S. Herblain ne l'eft point, conferve fa dénomination dans ce qu'on appelle la basse Aindre, fur le rivage droit de la Loire, entre Nantes & Couéron, que l'on croit être l'ancien Corbilo. Mais, outre qu'il paroît très-violent de fuppo fer une telle méprife dans Méla, on doit remarquer que ce qu'il dit de l'effet des marées par rapport à l'ifle d'Antros, eft plus vraisemblable à l'égard de l'entrée de la Garonne que du canal de la Loire, dans un endroit qui remonte à environ dix lieues au-deffus de fon embouchure, & là où ce canal n'a qu'environ 300 tois fes de largeur.

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ANTUNNACUM. L'Itinéraire d'Antonin & la Ta ble Théodofienne s'accordent à marquer IX entre Confuentes & Antunnacum. Une grande carte manufcrite que j'ai, & qui porte une échelle de toifes, me donne lieu de compter du centre de Coblentz à Andernach en fuivant la route, environ 96oo toifes, qui font 8 à 9 lieues gauloifes. Mais, la fraction de lieue qui manque à cette diftance, je crois la retrouver dans celle d'Andernach à Rimagen, où l'efpace étant plus grand

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