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Not. Vafcon.

P. 506.

loufe, eft plus près de cette ville que celui dont le nom de Vernofe repréfente Vernofol. Ainfi, en fuppofant qu'Aqua Sicca eft Seiches, il y a une tranfpofition à corriger dans l'Itinéraire. L'une ou l'autre des distances que marque cet Itinéraire entre Calagorris & Aqua Sicca, ou entre Aqua Sicca & Vernofol, fuffifant à ce qu'il y a d'efpace entre Cazeres, qui eft Calagorris & Vernofe, cet efpace n'admet point de position intermédiaire. J'ajoute, que la diftance par laquelle l'Itinéraire termine cette route, fçavoir de Vernofol à Toulouse, s'adapte à ce qu'il y a d'efpace entre Vernofe & Touloufe. Or, de ces circonftances locales il résulte, qu'indépendamment de la tranfpofition d'Aqua Sicca, il y a une distance à fupprimer dans l'Itinéraire, & qu'au lieu de trois on n'en peut admettre que deux, fçavoir de Calagorris à Vernofol, & de Vernofol à Touloufe, à moins qu'on n'aime mieux divifer la dernière en deux parties, à compter l'une & l'autre de l'emplacement qui convient à Aqua Sicca dans cet efpace.

44°, 18°.

AQUENSIS VICUS. Plufieurs infcriptions trouvées à Bagnères font connoître que ce lieu exiftoit fous les Romains, & les habitans font nommés Aquenfes. Oihenart rapporte une de ces infcriptions, qui défigne précisément les bains qui ont donné le nom à Bagnères: Nymphis pro falute fuâ.

50°, 17°.

ASSES

ARÆGENUS, pofteà BAJOCASSES. Cette pofition eft figurée comme celle de plufieurs capitales dans la Table Théodofienne, & le nom y eft écrit Aragenue. Il y a une affinité fi marquée entre la dénomination d'Arægenus & celle d'Argenus, qui eft propre à une rivière dans Ptolémée, qu'il me paroît indifpenfable de reconnoître de la liaison entre la pofition d'Aragenus & la rivière d'Argenus. On peut voir dans l'article Argenus fluvius, que l'embouchure de cette rivière, qui

précède immédiatement celle d'Olina, ou la rivière d'Orne, en rangeant la côte d'occident en orient, selon la defcription de Ptolémée, ne fçauroit être que l'enfoncement de mer qui reçoit la rivière d'Aure unie à la rivière de Vire : & ce n'eft point donner trop à la conjecture, que de voir le nom de la rivière d'Aure dans ce qui compofe le nom d'Ara-genus. Combien peut-on citer de noms actuels qui confervent moins de reffemblance à ceux dont il eft incontestable qu'ils dérivent? Or, s'il y a quelque ville capitale qui tienne à la rivière d'Aure, c'eft celle de Baïeux : d'où il résulte que la position d'Aragenus doit être celle de Baïeux. Cette pofition dans la Table fe trouve fur une route, qui vient de l'intérieur du Côtantin ; & le vice d'une indication de distance, qui paroît xxIII à l'égard du lieu nominé Auguftodurus, ou du paffage de la Vire, est l'unique apparence de difficulté, qui puisse servir de prétexte pour ne pas reconnoître Baïeux dans Aragenus. Mais, les indications que donnent les anciens Itinéraires n'étant pas toujours d'accord avec le local; comine on ne fçauroit fe difpenfer d'en convenir, il eft plus aifé de voir le défaut de celle-ci, que de défunir la ville d'Aragenus de la rivière qui porte le même nom. La manière dont l'indication eft infcrite fur la Table, qui eft ainsi XXIIII, divifée par la trace de la route donne lieu de foupçonner, que ce trait partageant le nombre, a fait répéter mal-à-propos une dixaine, puif que la distance réelle ne la demande que fimple. C'eft donc ici un de ces cas, que l'on ne voudroit rencontrer en aucun endroit des Itinéraires, & où il eft bien force d'y déroger. Il eft arrivé à la capitale des Bajocaffes, comme à beaucoup d'autres, de perdre fon nom primitif, pour que celui du peuple en prît la place. Le nom de Bajocaffes eft employé comme celui d'une ville dans ce vers d'Aufone:

Tu Bajocaffis ftirpe Druidarum fatus.

Et civitas Bajocaffium fe trouve dans la Notice des Pro vinces de la Gaule. On a dit par contraction Bajoca, & la Notice de l'Empire fait mention de Bajocas. Sanfon tranfporte à Baïeux le nom de Juliobona, qui appartient à la capitale des Caleti ; & il faut que fon opinion ait été adoptée par quelques perfonnes, qui faute d'examen dans ces matières, m'ont dit que Baïeux étoit Juliobona. C'est la preuve d'un grand défordre de posi→ tions dans l'ancienne Gaule.

46°, 23°.

ARA LUGDUNENSIS. Cet autel fut confacré à Auguste, par , par le concours de 60 cités de la Gaule, l'an de Rome 742, la dixième année avant l'Ere Chrétienne, fur la pointe de terre formée par le confluent du Rhône & de la Saône, & qui dans les écrits du moyenâge eft appellée Atanacum, la pointe d'Ainai. Il faut être prévenu que Lion dans fa fondation bordoit le rivage droit de la Saône, & n'occupoit point comme aujourd'hui l'efpace renfermé entre les deux rivières. On lit dans une infcription rapportée par Gruter; Roma & Aug. ad Aram ad confluentes Araris & Rhodani. Ca ligula inftitua des jeux en ce lieu-là, & une difpute d'éloquence Grecque & Latine entre des Rhéteurs. C'eft Satyrå I. lib. 54. à quoi Juvénal fait allusion :

P. 13.

Aut Lugdunenfem Rhetor dicturus ad Aram. Dion-Caffius dit que de fon tems; de fon tems; deux fiècles après Augufte, l'autel & les honneurs rendus à cet empereur fubfiftoient encore.

5.1°, 25°.

ARA UBIORUM. C'eft une pofition fur laquelle les fçavans font partagés, les uns voulant la rapporter à Bonn, les autres à Cologne. Il eft mention de l'autel des Ubii avant la fondation d'Agrippina fous l'empire de Claude; & ceux qui tiennent pour cette colonie prétendent, qu'elle n'a point été fondée ailleurs que dans l'endroit où les Ubi pratiquoient leurs cérémo

nies religieufes. D'un autre côté, on voit en rapprochant divers endroits de Tacite, que la première légion Annal. I, fet, ayant fon quartier apud Aram Übiorum, cette même 39,& Hiftor. IV, Sect. 19 & 25. légion Bonnam obtinebat; autrement, Bonnam hiberna legionis prima. Ce témoignage fourni par Tacite, me paroît l'emporter fur une fimple présomption, quoiqu'elle femble favorifée par un un critique habile tel que Jufte-Lipfe. Car, fi les époques ne font pas les mêmes dans Tacite, vu le tems écoulé depuis Germanicus & le commencement du règne de Tibère jufqu'à Vefpafien; les quartiers des légions paroiffent avoir été permanens en quelques lieux, puifqu'ils ont donné des noms, ou des furnoms, à des pofitions fixes, comme on peut en alléguer des exemples, & fpécialement dans la Germanie des Gaules, en citant Tricefima, lieu adhérant à Vetera. Ce que Tacite dit de Vindoniffa, en y Hiftor. VI, fet, plaçant la vingt & unième légion, une infcription trou- 6 & 70. vée fur le lieu le dit également. On ne fçauroit ignorer, que Legio feptima gemina, établie dans l'ancienne contrée des Aftures, a fait la dénomination que conferve en Espagne la ville de Léon. Un moyen qu'on peut employer à la recherche du lieu en question, tire de Tacite; fçavoir, que le camp romain à Vetera étoit à l'égard de l'autel des Ubii, où réfidoit Germanicus, ad fexagefimum lapidem. Si, pour opter ici entre la lieue gauloife & le mille romain fur cette distance, on s'en rapporte à celles qu'indiquent les Itinéraires, en fuivant la voie qui faifoit la communication des places établies fur le Rhin, on donnera fans difficulté la préférence à la lieue gauloife; & la comparaifon qui eft faite de ces diftances avec le local en plusieurs articles concernant ces différentes places, eft propre à le démontrer. Or, en remontant de Vetera le long de la voie, dont la trace eft connue, on ne compte que 42 en arrivant à Cologne, mais environ 54 jufqu'à Bonn Il y en aura même 57 en pouffant jufqu'à un lieu dont

fe

par

il fera mention ci-après, & le fexagefimus lapis de Tacite paroît un compte rond, qui ne doit pas être pris en rigueur. Mais, il eft conftant que par la lieue gauloise, la pofition de Bonn, ou quelque autre en particulier dans les environs, conviendra mieux que Cologne. Je remarque au-deffus de Bonn un lieu éminent, distingué le nom de Gots-berg, comme qui diroit Divinus mons; & je penfe qu'il en pourroit être de ce lieu de même que d'un autre qui exifte dans la Souabe fous le nom de Heiligen-berg, ou de Sacer mons. Car, en fuivant la trace d'une voie romaine, j'ai reconnu qu'une pofition dont le nom eft Ara Flavia, convient précifément à ce lieu d'Heiligen-berg; & il y a dans ce rapport de quoi fortifier la conjecture fur le Gots-berg d'auEberhard Rau. près de Bonn. L'opinion d'un Profeffeur Alemand, qui a compofé un ouvrage pour tranfporter l'autel des Ubii au delà du Rhin, ne m'a pas paru foutenue de preuves convainquantes.

Comment. I.

48°, 24°.

ARAR FLUV. Céfar parle de cette rivière comme ayant fon cours entre les Ædui & les Sequani; mais avec tant de lenteur, ut oculis, in utram partem fluat, Lib. III, cap. 4. judicari non poffit; ce qui a fait dire à Pline, en parlant du Rhône, fegnem deferens Ararim On connoît des inf criptions qui font mention, Nautarum Araricorum & Rhodanicorum. Le nom de Saône, que porte aujourd'hui cette rivière, n'eft pas récent, puifqu'on le trouve Lib. XV, cap. 11. dans Ammien-Marcellin; Ararim, quem Sauconnam appellant. Que dire de Ptolémée, qui place la fource de la Saône dans les Alpes proprement dites, à côté de celles du Doux & du Rhône, & à une hauteur moins élevée que celle de Lion? Les positions de Ptolémée dans la Gaule, doivent détromper ceux qui veulent tirer de fes Tables des inductions propres à déterminer la place qu'on doit affigner à certains lieux.

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