n SOLBEMOL. Oh, la chofe eft très-fure. COREPHILE. Ce coup là me confond. SOLBEMOL. Moins que vous je vous jure, COREPHILE. La fituation eft triste! SOLBEMOL. En même-tems COREPHILE. Délicate. Agiffons comme d'honnêtes gens, Sur-tout plus de détours, & puifque par un traitre Leonor eft venu au point de nous connoître, Sur nous à découvert faifons-là prononcer : Vous chantez, c'eft bien fait, & moi je fais danfer, Et la danse, je crois, l'emportera près-d'elle: SOLBEMOL. J'en doute: la Mufique eft plus noble & plus belle, Et j'y fonde l'efpoit de fubjuguer fon cœur. COREPHILE fortant. Nous verrons, nous verrons qui fera le Vainqueur. SCENE XIV. SOLBEMOL. PJe dois avoir fur moi des Vers pour maCantate. Our le coup il eft tems que ma fcience éclate, Ils font du bon Faifeur.. voyons. Il fouille dans ses poches & lis quelque papier qu'il en tire) Prenez un gros De rhubarbe... ah ce trait me rappelle mes maux, De ce reffouvenir mon ame eft déchirée Ah.... confultation pour une diarrhée, Au diable le métier qui vient de mes defirs (On apporte une table, un fauteuil & une chaife. On vient: bon, avancez... hé non, là, butors, là Mais quel ton prendrons-nous? quelle clé, Cé fal ut? Oui, je veux que mon fçavoir se montre Et ce morceau demande un air de haute-contre, Solbemol ayant préludé, applique la Musique aux paroLes, Vers pour Vers, fe répétant & fe corrigeant en diffe rentes façons. CANTATIL LE, LED A. Aux charmes de Leda, qui des Cieux étoit digne, Le Maître de la Foudre avoit livré fon cœur. Le Poëte en ces Vers fait voir fon industrie, Il continue à compofer. » Soudain fous la forme d'un cygne, Il vole dans fes bras, & devient fon vainqueur. Le cygne eft de mon Art un fymbole admirable, Et les oifeaux jadis chantoient, felon la Fable. It continue encore, » Vous qui dans l'amoureufe Guerre, Imitez le Dieu du Tonnerre. Oh! je l'imiterai, le confeil eft fort bon, *Je fuis content de moi, cet air est à merveille, SCENE XV. SOLBEMOL, MATHURINE apportant MATHURINE. Onfieur s'impatiente, & n'a pas tort au fond; M Je m'impatientis auffi, je vous réponds. SOLBEMOL. Allons, mettez-vous là, Il la fait affeoir. Prenez ma Belle; Pour jouer ce morceau votre Violoncelle. MATHURINE joue une Sonate. Bon, voyons ce Duo qu'il faut que vous chantiez Il chante avec Mathurine. HABITANs fortunés de ce Hameau charmant MATHURINE feule chante. Bergers, danfez legerement: > SOLBEMOL & MATHURINE chantens enfemble. 5, Oifeaux, chantez tendrement: SOLBEMOL chante feul. ,,Ruiffeaux, coulez lentement. Tous deux chantent. ,, Que dans ces lieux tout célébre la Fête D'un adorable objet leur plus bel ornement, ,, Et la flamme d'un Amant SOLBEMOL, MATHURINE; LEONOR, & LUCAS dans le fond du Théatre. HE LEONOR bas. E bien Lucas, ta fille, en es tu fatisfait Oh! tout ça m'émerveille & je fis ftupéfait. |