Reprefentée pour la premiere fois par les Comediens Italiens du Roi le Jeudi 20. Août 1744.

A PARIS, AU PALAIS,

Chez GRAN GE', Gallerie des Prifonniers
à la fainte Famille.

M. DCC. XLIV.

Avec Approbation & Permission.

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La Scene eft à Chaillot, dans le jardin de la maifon de Léonor.

Ur, dans les noirs accès d'envie & de fcrupule,

Le monde eft bien méchant, bien fot, bien ridicule,

Quoi! parce que foumise à mon unique loi, Aux hommes à talens je donne accès chez moi Je vois mon innocence attaquée & flétrie! Il faut pour la fauver, que je me remarie! L'alternative eft trifte, & fur un pareil cas Je fais bien de fonder mon Jardinier Lucas : C'eft pour un Domeftique un ufage que d'ôtre Confident du public, & juge de fon Maître

D'ailleurs zelé pour moi plus qu'aucun de mes gens,
Toûjours fon efprit marche, appuyé du bon fens,
Et de tout l'art humain la fraude & l'impofture,
N'ont point dans fon cœur fimple alteré la nature,
Il fçait que je l'attends ; il devroit être ici,
Mon ordre le preffoit. .... Mais enfin le voici.

Bonjour, Madame, & bonne fête,

C'est la vôtre demain, & j'avois dans la tête,
Que fi queuqu'un pour ça doit être le premier
A vous bailler des fleurs, c'eft votre Jardignier :
Acceptez ce bouquet.

LEONOR le prenant, & l'attachant à son côté,
Donne je te rends grace,
Et je lui fais honneur, le voilà daus fa place.

LUCAS.

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Bian pour moi, mal pour li; car près de votre teint
Dà, le lys s'obfcurcit, & la rofe s'éteint
Morgué queulle fraîcheur ! ça dénote, Madame
Contentement d'efprit, & tranquillité d'ame.
LEONO R.

Tu te trompés Lucas.