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des droits de celui, qui eft fon auteur. Ne manquez pas de communier; faitesle avec confiance; le Seigneur vous aime plus que vous ne penfez; ne doutez pas

de fa bonté & de fa tendreffe. Evi tez seulement ce que vous fçavez lui déplaire; faites tout pour faites tout pour lui marquer

votre attachement & votre reconnoiffance. Ne craignez que de le perdre, & n'ambitionnez que de le pofféder. Sentez le néant de ce qui n'eft pas Dieu, & le malheur de ce qui l'outrage.Déplorez les jours auxquels vous ne l'aimiez pas. Attendez tout de fon fecours, & ne ceffez de l'invoquer. Mes foins, quoique foibles, vous font tous confacrés. Ne craignez jamais de m'importuner. Après mon falut, c'eft le vôtre qui me touche. Les intérêts de votre ame me font très à cœur. Rien ne me confole plus, que de vous être utile pour le feul néceffaire, de vous parler de Dieu, ou de parler à Dieu pour vous.

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Après les foins & les recherches d'un examen exact felon les régles de la prudence pour une

Confeffion générale, il ne faut plus y revenir, quand elle eft finie: craindre la tentation des redites, pour ne penser qu'à gémir & à fe réformer.

Vous laiffez trop l'ennemi réuffir Ꮩ

dans les efforts qu'il fait pour vous, troubler, M. il groffit des monftres imaginaires, qui ne font que des phan tômes, qui s'évanouiffent, quand on les examine de près. Appliquez-vous à connoître fes artifices, & foyez ferme à ne plus revenir fur ce que vous m'avez dit une fois, fur-tout quand je vous

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ai ordonné de n'y plus penfer. Ces retours caufent des pertes, au lieu d'en faire réparer, & vous font prodiguer des foins & des larmes, qu'il faudroit confacrer à la componction & à votre avancement. Je fuis charmé cependant que vous ayez trompé l'ennemi à votre tour, en faisant servir ces épreuves à vous humilier, & en ne laiffant point affoiblir dans vous le defir d'être à Jefus-Chrift fi jaloux de votre cœur, & qui en mérite fi bien tout le facrifice. Appliquez-vous à lui en confacrer tous les mouvemens, & même toute la tendreffe. Elle ne fied pas mal à une ame pénitente; & ces larmes qui coulent fi aifément, quand quelque chofe nous touche, feroient mieux de couler pour les intérêts du Seigneur, & pour déplorer ce qui l'outrage. La fenfibilité extérieure n'est pas néceffaire, & elle peut être équivoque; mais quand la grace en eft le principe, c'eft un bien

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que les yeux foient de concert avec le cœur, & que les affections de l'ame foient fi embrasées, qu'elles fe faffent fentir. Il ne faut pas laiffer à la cupidité & à l'amour prophane toute la gloire d'exciter des larmes & de la fenfibilité. La charité & la grace les méritent infiniment mieux, & font bien plus puiffantes pour les exciter.

Ce que vous croyez n'avoir pas dit'; eft renfermé dans la Confeffion générale, parce que les faits particuliers font compris dans certains chefs généraux qui les contiennent: autrement l'exactitude ne feroit pas poffible, s'il falloit rapporter tous les faits, où l'on a péché, Par le foin d'en défigner à peu près le nombre autant qu'il eft poffible pour les fautes griéves, on a fatisfait au devoir de l'intégrité de la Confeffion, à moins qu'on ne fe rappellât quelque circonftance aggravante, qui auroit accompagné dans une occasion un péché mortel

commis plufieurs fois. Il faudroit accufer alors en particulier cette circonftance qui avoit été omife. Hors ce cas il faut être tranquille, quand on a pris un foin raifonnable pour s'examiner, & pour tout dire. La Confeffion générale eft une accufation de tous les péchés que l'on a commis, & non pas une hiftoire de toute la vie. Il n'eft pas befoin, il faut même ne pas expofer, par exemple, toutes les occasions, où on s'eft livré à l'intempérance; il fuffit de dire combien de fois on eft tombé dans ce péché & ainfi des autres,

Penfez donc maintenant plus à gémir qu'à vous fouvenir. Exercez plutôt votre cœur à s'affliger,que votre mémoire à fe tourmenter; défaites-vous de ces inquiétudes, que l'amour-propre fuggére quelquefois par l'artifice de l'ennemi. Habile, comme il est, à fe transformer en Ange de lumiere, il ne réuffit que trop fouvent à épuifer notre atten

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