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SCENE VII.

MARTON feule.

''Il ne tient qu'à dire à Erafte qu'on ne Sveut plus le voir, la chofe n'eft pas dif

ficile, ou fi le maistre ne vient point, en inftruire le valet, cela eft fort ailé. A l'égard de ce qu'il faut remettre entre les mains de l'un ou de l'autre, il y a bien des chofes à dire là-deffus; pour la bague, Eraste me la donneroit fans doute; pour ce miroir je n'aurois qu'à le luy demander: Je ferois bien ingrate de ne pas garder le portrait d'un homme qui me veut tant de bien.

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Bonjour.

PASQUIN.

MARTON.

Hé bien bonjour, bonjour? N'as-tu que cela à me dire? Te voila bien effaré.

PASQUIN.

Ouy vrayment, je le fuis, tu parle bien à ton aife; vois-tu quand on eft amoureux.... MARTO N.

Toy amoureux !

PASQUIN.

Moy amoureux ? non je me donne au diable, je ne veux point devenir fou comme mon maistre, je veux dormir, boire, & ma 1ger; ces chofes fi utiles à la vie font les chofes dont on parle le moins chez nous; au diantre foit l'amour; tien, tien, voila une lettre pour ta maiftreffe, je croy qu'elle n'en fera pas auffi contente que des autres. MARTO N.

Cidalife ne veut entendre parler ny d'Erafte, ny de fes lettres.

PASQUIN

Tant mieux, je vais luy reporter celle-cy. N'as-tu rien à me dire autre chose ?

MARTO N.

Tu luy diras que j'ay fait humainement pour luy tout ce que j'ay pû faire auprés de ma maiftreffe, & qu'elle eft fi fort irritée,

qu'il m'a efté impoffible de l'adoucir. PASQUIN.

Ah! bien, bien, billes pareilles : mon maistre eft dans une rage contre-elle à n'en revenir jamais: Il avoue qu'on le trompe & l'avoue pour la premiere fois de fa vie; l'avanture d'hier l'a dégagé absolument. MARTON.

Mais d'où donc eft venu tout ce defor

dre?

PASQUIN.

Tu ne le fçais point?

MARTO N.

.Non ma foy.

PASQUIN.

Je vais te l'expliquer. Pefte l'affaire eft delicate, & l'on romproit à moins.

MARTON.

Point tant de digreffions, acheve je te

prie.

PASQUIN.

Mon maistre eftoit à la Foire hier avec ta maistreffe.

MARTO N.

Hé bien ton maistre eftoit à la Foire;

aprés?

PASQUIN.

Il paffa un jeune homme que Cidalife trouva fort bien fait; auffi-toft Erafte re

garde une jeune perfonne qu'il trouva fort aimable:Cidalife redoubla les loüanges pour le Cavalier, Erafte exagera les fiennes pour Ja jeune perfonne: ta maiftreffe recommençoit toujours, mon maiftre ne finiffoit point, & la fin de la converfation fut, qu'ils fe trouverent tous deux fi laids, filaids, qu'ils fe feparerent avec des fermens de ne fe revoir de leur vie.

MARTO N.

Tu n'as plus rien à me dire? adieu.
PASQUIN.

Demeure icy, j'entens Erafte, paye-le de fon impatience, auffi bien luy feras-tu mieux comprendre les chofes.

SCENE

IX.

PASQUIN, MARTON, ERASTE..

ERASTE.

S-tu parlé à Cidalife elle-même ?

A

Monfieur.

MARTON.

ERASTE.

Hé bien, Marton?

PASQUIN.

Voicy la lettre.

ERASTE.

Une réponfe? Elle me fait beaucoup. d'honneur, vrayment.

MARTO N.

Monfieur je fuis chargée.

ERASTE.

Attendez Marton, je vous prie.
PASQUIN.

Monfieur, Marton n'a point voulu..

ERASTE.

Tais-toy.

MARTON.

Monfieur je fuis fafchée....

ERASTE.

Un moment, s'il vous plaist. C'est ma let

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