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MARTON.

Je le priois de vous dire qu'il n'auroit pas

tenu à moy.

....

ERASTE.

C'est affez, Marton, voila qui va le mieux Il parle à du monde. Pafquin, tu n'as point parlé à Pocille a Cidalife? ah tu m'as déja dit que non, va

Pafquir,

t'en.

PASQUIN.

Je fuis icy dans un moment.

ERAST F.

Hé bien donc, Marton, l'on ne me veut

plus voir.

MARTON.

Monfieur....

ERASTE.

J'en fuis ravy, je vous jure: Elle m'a prévenu, comme vous voyez : elle vous a entretenue de fon procedé avec moy?

MARTON.

Non, Monfieur, je vous affure. J'ay sçû qu'elle ne vouloit plus vous voir fans en apprendre la cause.

ERASTE.

Que je fois le dernier des hommes; que tous les malheurs imaginables m'arrivent, fije luy parle de ma vie ; fi je ne romps avec elle pour jamais ; fi je ne l'oublie, ou fi je m'en fouviens que pour me van

ger de fes perfidies. Où est-elle ?

MARTO N.

Elle eft dans fa chambre, Monfieur.
ERASTE.

Ah qu'elle y demeure; je fuis las d'effuyer Les caprices. Que fait-elle ?

MARTON.

Je croy qu'elle effaye un manteau.
ERAST E.

Elle peut faire tout ce qu'il luy plaira ; mais je n'en feray plus la victime, fur ma parole. Elle n'eft point fortie depuis qu'elle eft le

vée ?

MARTO N.

Non, Monfieur.

ER ASTE.

Qu'elle, qu'elle ne forte point ; qu'elle aille au bout du monde, j'y prens peu d'interefts. Que vouloit ce laquais, qui fortoit quand je fuis entré ?

MARTON.

Je n'ay veu de laquais icy que le voftre.
ERAST E.

Ah mon enfant, je n'ay point de curiofité, je vous jure ; je croiray, fi vous voulez, que perfonne ne l'eft venu voir d'aujourd'huy.

MARTON.

Non, je vous en répons.

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ERASTE.

Hé que m'importe ! je ne veux rien apprendre de ce qui la regarde. Qu'elle foit tranquille comme je le fuis, & comme elle l'eft, fans doute.

MARTON.

Je ne fçais point lire dans les cœurs.

ERASTE.

Qu'elle me méprise.

MARTON.

Cela feroit difficile.

ER ASTE.

Qu'elle me haïffe.

MARTON.

Elle ne haït perfonne.

ERAST E.

Adieu Marton, je vous demande en grace
qu'elle ne fçache point que je fuis venu icy.
MARTO N.
Je feray ce que vous voudrez.

ERASTE.

Je vous en prie au moins.

MARTON.

Cela fuffit.

ERAST E.

Vous vous en fouviendrez.

MARTON.

Je vous en répons.

ERAST E.

Non Marton, je vous prie, dites-luy que

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MARTO N.

Je n'y manqueray pas.

ERASTE.

Dites-luy bien tout ce que je vous ay dit. MARTON.

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MARTO N.

Adieu Monfieur.

ERASTE.

Il faut qu'elle apprenne mes fentimens de

ma propre bouche.

MARTO N.

Oh pour cela Monfieur, je ne puis.

ERASTE.

Comment donc ?

MARTO N.

Elle m'a deffendu expreffement de vous

laiffer entrer,

ERASTE.

Je ne veux luy dire qu'un mot.

MARTO N.

Il m'eft impoffible.

ERASTE.

Ma pauvre Marton.

MARTON.

Non, Monfieur, je n'en feray rien.

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