Imágenes de páginas
PDF
EPUB

PASQUIN.

N'as-tu plus rien à me faire fçavoir ?
MARTO N.

J'ay, ce me femble, encore quelque chofe

à te donner.

PASQUIN.

J'ay, fi je ne me trompe, quelque chofe encore à te rendre.

MARTO N.

Non, je m'abuse; mais rends-moy ce que tu veux dire.

PASQUIN.

Non, je révois, Marton, je n'ay plus rien à te donner.

MARTON.

Que parles-tu là d'un Cachet?

PASQUIN.

Que murmures-tu d'une bague?

MARTON.

Ah vrayment je m'en reffouviens. Tien; tien, Pafquin voicy...

PASQUIN.

Ah! je m'en reffouviens auffi. Tien, tien, Marton voila....

MARTON.

Elle rend un porte lettre.

On ma chargé de remettre cecy entre tes

mains.

PASQUIN.

Il rend un bracelet de cheveux.

J'ay ordre de remettre cecy entre les tiennes. MARTO N.

Ce n'eft point là le Cachet.

PASQUIN.

Ce n'eft point là la bague.

MARTON.

Pefte foit du fripon.

PASQUIN.

Friponne toy-mefme, que veux-tu dire ? rends-moy le bracelet,je te rendray le porte

lettres.

MARTON.

Je diray tout cela à ton Maistre.

PASQUIN.

Et moy je le diray à ta Maiftreffe. Tien, vois-ru, fans tant barguigner; rends-moy la bague, & voila le cachet.

MARTON.

La bague vaut mieux.

PASQUIN.

Tien voila encore les tablettes pardeffus, j'y perds par ma foy.

MARTO N.

Donne.

PASQUIN.

Au voleur.

MARTON.

Prend donc maraut, te tairas-tu, donnemoy le portrait de ma Maiftreffe, je te rendray celuy de ton Maistre.

PASQUIN.

Et le miroir.

MARTON.

Le voila.

PASQUIN.

Tien, mais je ne veux plus de commerce entre nous, j'ayme les gens de bonne foy. MARTO N.

Point de chagrin.

PASQUIN.

Va, va, je fuis bon Prince.

MARTON.

Sois difcret au moins.

PASQUIN.

Ne babille pas feulement.

MARTO N.

Bouche close.

PASQUIN.

Chut.

Fin du premier Alte.

[merged small][merged small][merged small][ocr errors]

V

Ous avez mis Erafte au de

Lespoir.

CIDALISE.
Ce n'eft point cela à prefent

dont il eft question. Que fait mon oncle? que dit-il ?

MARTO N.

Voftre oncle eft party pour aller trouver vostre pere.

CIDALISE.

Pour aller trouver mon pere?

MARTO N.

Rien n'eft plus affuré,

CIDALISE.

Qui te l'a dit?

MARTO N.

Perfonne; Mais il eft forty à fix chevaux ; il a pris fa petite caléche, où voudriez-vous qu'il allaft's

CIDALIS E.

Il y a bien de l'apparence à ce que tu dis. J'ay peur de quelque extravagance; c'est un homme dont je crains tout.

MARTON.

On appelle cela juftement avoir peur de fon ombre: Que vous peut-il faire?

CIDALISE.

Il eftoit ce matin dans une furieuse colere.

MARTON.

Il eftoit il y a huit jours dans une rage effroyable.

CIDALIS E.

Quand donc ? je ne m'en fouviens point. MARTO N.

Vous avez bien-toft perdu la memoire. Quoy! vous avez oublié cette charmante nuit, où tous les élemens fe déchaînerent pour nous faire enrager cette nuit, où le vent l'eau & le vin nous cauferent tant de defordre point de flambeaux, plus de laquais, le cocher yvre mort, fes chevaux & nous au milieu d'un bour

bier.

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »