MARTON. Je le crains bien auffi. Ma coufine, cet homme là eft donc à vos tre amant ? CIDALIS E. Ouy, ma coufine. LUCILLE. Vrayment je l'ayme bien d'eftre fi affe Єtionné pour fon Maiftre: Mais il me fem ble que vous ne prenez pas grand peine à l'appaiser. MARTON. Oh! c'eft une methode qui paffe les jeunes filles comme vous. LUCILLE. Je ne veux point l'apprendre. Monfieut le Comte n'aimeroit pas cela. MARTON. En enrageant il yous en aimeroit davanı SCENE VIII. CIDALISE, LUCILLE, MARTON, UN LAQUAIS. LE LAQUAIS. UN jeune Monfieur que je n'ay jamais veu icy, demande s'il ne vous incommodera point, Madame? LUCILLE. Ma coufine, c'eft Monfieur le Comte. CIDALISE. Faites monter. MARTON. Que vous allez eftre bien aise. LUCILLE. Affurément. CIDALISE. Mais, ma coufine, il faut un peu fe con tenir; il eft bon quelques fois de ne pas lais fer voir tant d'empreffement. LUCILLE. Oh! ma coufine,je ne fuis pas fi fçavan te que vous. H LUCILLE. "E', vous voila, Monfieur le Comte. II Le deffein que j'ay, Madame, vous ferą excufer la liberté que je prens. LUCILLE. J'ay dit tout cela à ma coufine, on vous excufe, parlez-moy done? CI DALISE. Voila le petit homme, Marton, que je vis à la Foire, qui m'a broüillée avec Erafte. LUCILLE. Vous ne me répondez rien? LE COM TE. Madame, encore une fois, je vous prie de n'imputer qu'à ma tendreffe." CIDALIS E. Dans la pensée que vous avez, Monfieuf, ne doutez point que je ne fois la premiere à favorifer vos deffeins. Qu'il eft bien fait ? MARTON. Il est trop petit. LE COMTE. Pour vous, Mademoiselle, vous voulez bien à prefent que je vous témoigne.... LUCILLE. Laiffez-moy là. LE COMTE. Que voulez-vous dire ? LUCILLE. CIDALISE. Laiffez-moy. Hé! fy ma coufine, que vous faites l'eng fant ? MARTON. Ah! vrayment voicy bien une autre chan fon, j'entends nos foux qui reviennent. CIDALISE, ERASTE, MARTON, PASQUIN, LE COMTE, LUCILLE. Q LE COMT E. Ui donc, Madame ? CIDALISE. Ce n'eft rien. ERASTE. Enfin donc, Madame, vous voulez me voir mourir, vous n'avez point de pitié d'un homme qui vous a fi tendrement aimée ; il faut vous contenter, Madame, il faut celler de vivre, il faut vous quitter. CIDALISE. Vous n'eftes pas fage, Erafte vous ne fongez pas qu'il y a des gens icy. ERAST E. Hé! Madame, toute la terre fçait que je vous aime depuis fi long-temps, que je n'ay jamais laiffé paffer un moment fans le penfer, fans vous l'écrire, ou fans vous le dire; & toute la terre fçait que vous ne m'avez jamais aimé, que vous ne l'avez jamais |