Mais dont la modeftie égaloit la beauté; SOSIE. Je crains que tout cecy n'amene rien de bon. SIMON. On arrive au tombeau. Là, felon la coutume, Ma chere Glicerie, helas! dit-il, helas! SOSIE. Que me dites vous là ? SIMON. Je retourne au logis, [tendre. Dans le fonds de mon cœur peftant contre mon fils, Et n'ofant pourtant point luy montrer ma colere. Dans la flâme elle tombe, & ma main l'en retire. C'eft fçavoir à propos dompter fa paffion. Aprés un mauvais coup que pourroit-il attendre? Chremes ne voulant plus de mon fils pour Que mon fils, fans égards, fans refpect pour fon Pere, Je m'emporte: mais luy ne cherchant qu'à finir, A Pamphile auffi-tôt vous fites la leçon ? SIMON. La reprimande encor n'étoit pas de faifon. Comment? SOSIE. SIMON. Il m'auroit dit, comme je m'imagine: Mon Pere, en attendant le choix qu'on me deftine, Qu'il me foit libre au moins de vivre à ma maniere. Quel lieu donc aurez-vous de le reprimander? SIMON. Le refus ou l'aveu me fera decider. Tu m'entendras pour lors prendre un aurre langage. A me fourber auffi le traître veut l'instruire; SOSIE. Eh pourquoys donc cela? SIMON. Quoy? Tu ne le fçais pas ? Ah! c'est un fcelerat qui ne peut faire un pas... Mais bafte. Si j'apprens qu'en cette conjoncture Le fourbe contre moy prenne quelque mesure, Tu verras .... Souhaittons feulement que mon fils Soit à mes volontez aveuglément foumis. Qu'il ne me refte plus qu'à renouer l'affaire, Pour adoucir Chrémes je fçais ce qu'il faut faire. Ce que je veux de toy, c'eft de perfuader Que l'himen de mon fils ne fe peut retarder; D'appuyer ce menfonge, & jurer fur ta tête Que ce jour-cy, ce jour eft marqué pour la fête ; D'intimider ce Dave en cette occafion. C'eft tout ce que je veux de ton affection. SOSIE. Vous pouvez maintenant dormir en affurance. SIMON. Va, rentre. SCENE II. SIMON feul. Qu UE de foins fans aucune efperance! Aprés bien des tourmens, pefter, gronder, crier ! Pamphile ne voudra jamais fe marier. Dave m'a trop inftruit, & malgré fa contrainte, Le trouble de fes yeux m'a découvert fa crainte Lors que je témoignay. Mais voicy le maraut. SCENE III. SIMON DAVE. DAVE qui ne voit point Simon. ON appelle cela le prendre comme il faut ! Tres-certain qu'à fon fils on refufe une fille Je vois bien ce que c'eft. Le bon vieillard a cru Et nous ayant leurez de cette fauffe joye, La pefte, qu'il en fçait! SIMON. Ah le maudit efclave ! , DAVE. Je ne le voyois pas, c'eft mon vieux Maître. SIMON. SIMON. Je t'excufe, voleur; mais refte en cette place, |