les Religieux de Saint Etienne à entretenir le cours de l'Odon, depuis la Planche-Marie, le long des murs de la Ville. Les Prêtres de Saint Pierre doivent au Domaine pour ce Moulin, le Jardin & le Pré, & pour la Poiffonnerie, so fous de rente, & ils firent condamner en cette année 1580, le 9. Novembre, par le Juge de Caen, le Receveur du Domaine, d'enregistrer cette rente, & de la mettre en ligne de compte. De ces cinquante fous le Moulin en doit vingt. En l'année 1443, ce Jardin des Prêtres de Saint Pierre fervoit de paffage pour aller au Jardin du Bailly, qui en étoit proche : & le Bailly étoit alors Thomas Harington. des Ca Cette maison du Marché neuf, affife du côté du 20. Château, qui fait face à l'Eglife de Saint Pierre, & Blancqui appartient aux heritiers de M' de Quefnet-Bloüet, Montier, appartenoit autrefois à Jean Ouardel, par une fieffe on Maison que luy en firent les Prêtres de Saint Pierre, le 24. vs. May 1492, & elle appartenoit auparavant aux Religieufes Beguines, qui à caufe de leur voile blanc, & de leur habit gris blanc, firent nommer cette maifon le Blanc-monftier. On la nomma autrement la Maifon des Caves. 21. vêque de Les Prifons de M' l'Evêque de Bayeux étoient autrefois devant le Puits de la Poiffonnerie, comme on Prisons de le reconnoît par plufieurs Chartres du 15. & du 16. Mr l'Efiecle: d'où l'on peut conclure que dés lors il y avoit à Caen un Siege de l'Officialité. M' de Bayeux poffedoit auffi quelques autres maifons dans le même quartier. Bayeux. 22. L'Hôtel de Goyon étoit dans la Rue des Chanoines, ou du Sepulcre. C'eft cette même maison, Hôtel de où l'on a vû fi long-tems une école de manége. Elle Goyon, on appartenoit à Alain Goyon, Grand Ecuyer de France, & Bailly de Caen, qui a vécu fous les Rois Louis XI, & Charles VIII, qui poffedoit encore de Kene lec. 23. de ne, l'Embu che, de No lent. d'autres biens à Caen. Elle fut depuis appellée l'Hôtel de Kenelec, du Seigneur Jean de Kenelec, Vicomte du Fou, Baron du Pont, Amiral de Bretagne, qui ayant époufé Françoise Goyon, fille unique d'Alain, fe trouva proprietaire de cette maison. Il fut pere de Marie, Baronne de Crepon. Françoise Goyon mourut à Caen l'an 1536.. Le fief de Courtonne poffedé par la maison du Hôtels de Ponteaudemer, avoit fon Hôtel dans la Baffe-Rue Courton du même fauxbourg de Saint Gilles. Cette famille de Ponteaudemer avoit une autre maifon dans la rue des Seulles, & des terres à Herouville, & à Louvigny, & dans d'autres lieux du territoire de Caen. A l'entrée de la Haute-Rue de Saint Gilles, dans la rue qu'on nommoit autrefois la Rue du Puits és Bottes, eft l'Hôtel de l'Embuche; & à Calix eft l'Hôtel de Nolent, de la branche de Bombanville. Ce dernier a depuis été nommé, les Gendarmes de Calix, à caufe des ftatues de pierre placées fur le haut de la maison, qui reprefentent des gens de guerre. 24. L'enfeigne des Quatre-fils-Aymon, qui pend à Maifons une maifon de la Rue de Geofle, a plus de deux des Qua- cens ans d'antiquité, comme nous l'apprenons des vieux titres; & de l'autre côté de la Rue, il y avoit de la une autre maifon de pareille antiquité, où pendoit Truye qui l'enfeigne de la Truye-qui-file. tre-fils Aymon, file. Nous apprenons par les mêmes titres, que la 25. Geofle étoit autrefois proche de la Rue de la ChéMaifon vre, & de la Maifon des Quatre-fils-Aymon. de la Geofle. L'Abbaye d'Aunay poffede une maison dans la 26. Rue de Geofle, depuis plus de 470 ans. Elle fut Maifons premierement fieffée à Jean Abbé d'Aunay par Melde l'Ab- lefme femme de Guy le Breton. Ce Jean vivoit vers baye la fin du dauziéme fiecle. Cette Abbaye acquit dans d'Aunay. la fuite plufieurs autres maifons, proche de la pre Chemin Fourché. miere, dont une partie a été alienée par ufurpation ou autrement : & les Religieux y firent quelques augmentations, en l'année 1663. On appelloit com munément cette mailon le Manoir d'Aunay. Il y avoit une fente dans le voisinage qu'on appelloit Le Chemin Fourché. La même Abbaye poffedoit en core une autre maifon dans la Rue Baffe, que je foupçonne être la même que la Rue Cattchoule; & une autre dans la Rue de la Porte Vilaine, qui luy avoit été donnée le 10. Juin 1436, par un Anglois nommé Roger Aboüeft & quelques terres derriere le Château, & le fauxbourg de Saint Julien. Benedi Le Convent des Religieufes Benedictines de la 27. Rue de Geofle étoit autrefois l'Hôtel de Thomas Maison de Loraille. Comme Loraille poffedoit d'autres mai des Relifons dans la même Rue, il eft incertain fi ce fut celle-gieufes là qu'il acquit au Decret qui fe fit en 1463, des ines. heritages d'un Bourgeois nommé Burnel. Cet Hôtel étoit une des plus grandes maifons de Caen. La Ville y reçût le Duc de Bretagne en 1464. Elle y reçût auffi le Grand Senéchal de Normandie. Elle quelquefois tenu fes Affemblées. Loraille y érigea un College qui porta fon nom, mais qui felon les apparences n'en occupoit qu'une petite partie, Aprés fa mort la Ville acheta cette maison; peut-être pour conferver ce College à l'Univerfité & au public. Ce qui ne réuffit pas neantmoins, car ce College fur bien-tôt diffipé. La Ville le revendit enfuite au Lieutenant General Malherbe, Un contract du Tabellionage de Caen du 5. Juil 28. let 1431, defignant la fituation d'une maifon affife Baffeau en la Rue Cattehoule, marque qu'elle aboutiffoit du Roy. fur la Baffeau du Roy. Je ne fçay ce que c'eft que cette Baffeau du Roy, La rue Cattehoule étant au pied d'une montagne a eu plufieurs fontaines. La Fontaine aux Poiffons en eft une, Les vieilles Char 29. Cimetiere tres témoignent qu'il y en avoit une autre derriere L'Evêché de Bayeux poffedoit autrefois quelques Terres terres prés du Cimetiere de Saint Julien, & le cheprés du min qui y conduifoit, traverfoit ce Cimetiere. Jacde faint ques d'Angennes Evêque de Bayeux, les échangea Julien, vers l'an 1640, contre un Jeu-de-paume, & quelayant ap ques maisons affises dans la ville de Bayeux, poffepartenu à dées par le St du Mont, & fe fervit de cette acl'Evêque de Ba quifition pour accroître fon Palais Epifcopal. La fente qui conduifoit à cette terre, fut enfermée dans le Cimetiere environ vingt ans aprés l'échange.Edouard Molé fucceffeur de Jacques d'Angennes tenta, mais inutilement, de faire caffer l'échange, & de rentrer dans cette terre. yeux, 30. lin de Cemare, Les maifons & le Moulin de Gemare, furent auMaifons mônez à l'Abbaye d'Ardeine, avec la Baronie de Mon- Tefniere, par Richard Coeur-de-Lyon, & Jean Sansterre, Rois d'Angleterre, & Ducs de Normandie. Maison J'apprens neantmoins d'un titre du premier de Juil. de l'Ab- let 1381, que Jean & Robert le Blond partageant baye d' Ar- la fucceffion de leur pere, le Moulin de Guymare deine au jouxte les Croifiers fut compris dans le premier lot. Marché. J'apprens auffi d'un contract du Tabellionage de Vieux Caen, du 21. O&tobre 1430, que ce Moulin, avec quelqu'autres maifons & jardins qui étoient proches, appartenoient alors aux Religieufes de Sainte Trinite. Un autre nous enfeigne que le 21. Novembre. 1440, Raoul Patrice étant proprietaire, & joüissang de ce Moulin, reconnut devoir, & promit continuer aux Religieux d'Ardeine quelque redevance à cause dudit Moulin, & leur continua en outre quelque rente fur le même Moulin, qui eft marqué avoir été proche d'un jardin & de quelques places, ayant appartenu aux Religieufes de Sainte Trinité, ainfi qu'il eft porté par leurs Lettres de l'an 1307. Un troifiéme titre marque que le 27. Aout 1453, Guillaume de Bitot, Ecuyer, Seigneur du lieu, échangea aux Religieux d'Ardeine un Moulin à bled, affis à Caen, nommé le Moulin de Bitot; à condition par ledit Bitot de le retirer dans dix années, en payant la fomme de cent vingt.huit livres, à quoy fe monte la valeur de la contr'échange. Ce Moulin ne peut être autre que celuy de Gemare. D'où l'on infere que depuis la premiere donation, il a plufieurs fois changé de main & de maître.L'Abbaye d'Ardeine a poffedé plufieurs autres maisons à Caen, & une entre autres, qu'elle poffede encore aujourd'huy dans la place du Vieux Marché, ou du Pilory, qui appartenoit à leur fondateur Ayulfe du Four. L'on y voit une Infcription, qui porte qu'elle fut ruinée dans les guerres des Religionnaires fous Charles IX. & qu'elle fut rétablie en 1570, par Baptiste de Villemor, Abbé d'Ardeine. 31. Eftienne du Val de Mondrainville, qui s'éleva par le commerce, ne s'appliqua pas feulement au tra- Hotel de fic de la mer, mais encore à la marchandise de bled, du Val Et ce fut pour la commodité de ce commerce, choifit fa demeure derriere la Halle au Bled, l'Hôtel qui porte fon nom. qu'il de Mon drainvil dans le. 32. Pierre de l'Enauderie, Docteur aux Droits, & bienfacteur de l'Univerfité, luy donna la Maifon qu'elle Le Four poffede dans la Rue des Croifiers. Le contract de Gambier. donation fut paffé à Caen le 17. Septembre 1508. Cette maifon s'étendoit fur les deux rues des Croifiers, |