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les de Querimba, le courant des eaux va au Sud, & eft plus fort lors que l'eft pateillement le Ponant; & felon saa, fol. 7. & 8. en fa Route de l'Inde & Voyage de l'ile de Zacatora vers Goa, le courant des eaux va à l'Eft, Nord-Eft particulierement á la nouvelle Lune, & vers l'Eft à l'entrée du Detroit de la Mer rouge, de laquelle le P. Eufebio raporte en fes Oeuvres, lib. 6. chap. 20. fol. 216. que cette mer boüille quatre heures, & fe repofe 8. Qui eft de même que dire, le flux fubfifte quatre heu res, & le reflux huit.

Et auffi en la Route qui fe fait depuis le Cap de Bonne - Esperance à l'Inde, hors de l'ifle de Saint Laurent, allant de l'Isle de Diego Rodrigues, qui eft à vingt degrez, Valentin de saa en fon Livre des Routes de l'Inde, fol. 9. à 13. dit que le courant des eaux va au Nord-Ouest jusqu'à vingt degrez, depuis lefquels du côté du Sud de l'Equateur il va à l'Ouest ; & ayant paffé la Ligne au Nord, va au NordOueft; Qu'en retournant de l'Inde pour aller au Cap de Bonne-Efperance, par dedans; Qu'entre Mozambique & lle de saint Laurent, dans le temps des Brices, le courant des eaux va au Sud,Sud-Ouest jusqu'à 26 degrez, & que depuis 31 degrez allant au Cap

de Bonne-Efperance, dans le mois de Fevrier, & à l'entrée de Mars, que les vents du Levant regnent, le courant eft grand à l'Oueft, Sud Oueft, & dans le temps contraire à la partie oppofée, a l'Est, Nord-Est.

De même allant dans la Route de Goa à Ormutz Saa, raporte fol. 18. que le courant des eaux va au Sud-Oueft, & dans le temps contraire au Nord,Nord-Est, Jean de Royan remarquant en les Routes de l'Inde Orien tale, fol. 35. & 36. qu'allant de Goa à Malaca, dans le mois d'Avril que regnent les vents du couchant, le courant des eaux va vers les Golfes de Vengala avec force, & lentement quand les vents font foibles. Qu'allant en cette Route au mois de May, éloigné de vingt lieuës de Nicubar, le courant va de même qu'à Vengala: Et Naxera raporte au Chap. 16. qu'aux Ifles qui font prés le Golfe de Vengala, depuis Avril jufqu'en Aouft, le courant va au Nord, & qu'a la cofte de Cambaye faifant route vers le Golfe de siam & de Manila ( Capitale des les Philipines ) jusqu'à la coste de la chine, le flux & reflux font fi extraordinaires, qu'en vingt-quatre heures il n'y a qu'une croiffance & diminution d'eau, le Aux eftant de telle maniere, qu'en deux heures de temps il eft fi grand à la cofte

de Cambaya, qu'entrant avec rapidité dans la Terre jufqu'à trente lieuës, les Habitans de cette cofte courent rifque d'eftre noyez. Et pour éviter & prevenir ce danger, il y a dans ce Pays des Clochers deftinez pour avertir le monde de cette innondation, en fonnant les deux heures de temps de l'entrée du flux, pour leur faciliter une retraite, & leur donner moyen de fe retirer; ce qui eft d'autant plus extraordinaire en ce Païs, qu'en toutes les autres coftes du monde il n'y en a point de pareil, eftant le plus grand flux & reflux à la cofte de la Chine, à la conjonction & opofition de la Lune, cinq jours aprés. Et dans la Route de Goa a Malaca prés le Cap de Camorin, Saa fol. 24. 27. & 28. dit que dans le mois de Septembre, il faut avoir un grand foin au fujet de ce que les courans conduifent les Vaiffeaux vers l'ile de Ceylan: Comme auffi dans la Route de Malaca pour Goa, dans le mois que les Portugais appellent Mangaon, les eaux vont par dehors, excepté depuis le quinze Fevrier, que les eaux retournent par dedans.

Valentin de saa, eftant le plus curieux des Routes de l'Inde Orientale, lequel avec grand fondement & experience les a décrits, remarque dans la Route des 1fles

Philipines, de fol. 33. à 36. qu'allant de Co chinchine pour Puerto Pegueno ou Petit Port, il n'y a aucune chofe confiderable à remarquer; mais que dans la Route de Malaca aux Philipines, par les Detroits & Paffages que forment la Terre ferme & les Ifles, le mois de May eft le plus commode; & que dans le Detroit les eaux portent les Vaiffeaux par le demý Canal, appellant fes courans pour les Bouqueron's, & par par cette raifon il eft plus à propos de faire la Route du cofté de la Terre- ferme, prenant garde à la reverfe des eaux & aux Banes, defquels ceux de Borneo dans le voyage qui fe fait pour Malara, le courant des eaux va vers le Sud-Eft, pour & fur tour dans la Route de l'ifle de Candor à Macaor & la hine, les vents de Nords, Nords - efts, Efts, Nords - Efts regnans en Aouft & en Septembre avec force, obligent les eaux à fe jetter à l'Oueft vers le Cap de Canton, eftant dans ces Coftes pleine mer & tefte d'eau au cinquiefme jour de la nouvelle Lune, & quelquefois plus ou moins fans grande difference au fujet qu'entre le jour & la nuit il n'y a qu'une marée, laquelle avec les eaux vives remplit cinq braffes.

Dans la Route qui fe fait de Pulo, CaBon ou Cataon pour aller à Chincho, aux

Aes de Caton & du Japon, il faut prendre garde aux eaux qui viennent par le Golfe de Cochinchine, puifqu'allant au chincho, le courant des eaux va vers iceluy ; & qu' entre les Ifles de Liempo & le Port, le cou'rant eft mediocre faifant flux & reflux au large de la Cofte, dans laquelle, felon quelques Navigateurs modernes, le courant des eaux va par où les vents le jette: & de même prés les Ifles du chat où le courant eft grand & les marées particuherement dans le nouveau Detroit & de Macao pour Siam fortant du Japon pour la Chine, eftant prés de Pulo Candor, le courant va avec violence en ces marées à Pulo Paxao, les mois de May & de Juin eftant les plus convenables pour aller de Siam à la Chine, encore que les vents foient froids, l'on ne doit pas fe relascher, puifque le courant des eaux vives va avec force au Nord-eft, & fur tout y ayant d'autres courans entre tous ces Detroits & Paffages; comme auffi beaucoup d'autres accidens les curieux Navigateurs y prenant garde feront leurs voyages avec profperité.

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