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nous, s'est désisté de ce que l'ACADÉMIE venoit de lui décerner.

M. le GARDE des Sceaux, & M. de NEVILLE, Maître des Requê tes & Directeur général de la Librairie, nous ont honoré, de leur propre mouvement, du titre de CENSEUR ROYAL. Nous l'avons regardé comme une approbation flatteufe que le Chef de la Magiftrature donnoit à nos travaux. Ils nous ont fait en même tems mettre au no:nbre de ceux qui travaillent à un Dictionnaire des Sciences & Arts, diftribué par matieres. Celles qu'on nous a affignées fe rapportent à la nature de nos recherches; ce font les Antiquités, la Chronologie, les Médailles, les Infcriptions, la Divination & fes diverfes branches; l'Explication des Fabies ou de la Mythologie, l'Etymologie relative à ces Objets. La plûpart de ces matieres ont jufques-ici prefque toujours manqué aux ouvrages de cette nature; elles rnéritent cependant d'autant plus l'attention des Gens de Lettres, que ces objets forment une des grandes bases de toute connoiffance: nous tâcherons de nous en acquitter d'une maniere qui réponde à ce qu'on veut bien attens dre de nous à cet égard.

Une Société nombreuse de Sciences, Lettres & Arts, nous a honoré pour l'année de la qualité de fon Directeur. La Correfpondance vaste & bien choifie qu'elle commence d'établir dans tous les Pays où l'on a quelque goût pour les Lettres, ne peut qu'étendre le nombre de nos propres Correfpondans: & les lumieres qui en résulteront devenant les nôtres, la maffe de nos maté riaux en fera plus considérable, & nos Ouvrages plus utiles. C'est au zèle de nos Correfpondans d'Amérique que le Public doit le Monument Phénicien que nous publions dans ce Volume. D'autres nous ont envoyé divers Vocabulaires, en particulier le R. P. GAIGNARD de l'Oratoire : M. MURET, Doyen des Pafteurs à Vévay en Suiffe: M. l'Abbé CLÉMENT, Curé dans le Valais.

M.

M. BIGNON nous a communiqué la Grammaire de la Langue du BENGALE, que les Anglois ont fait imprimer dans cette contrée des Indes: Ouvrage précieux, dont nous rendrons compte quelque jour.

M. le Comte de SARSFIELD, tout ce que fa Bibliothéque contient de livres rares fur les Langues & fur l'Hiftoire du Nord.

M. Le Marquis de SAINT-SIMON nous a fait divers envois trèsprécieux en livres rares fur les Langues & les Antiquités.

Ainfi s'augmente fans ceffe la maffe de nos livres & de nos manuscrits, néceffaires pour aggrandir nos recherches & accélérer

nos travaux.

Dictionnaire des Racines Latines, in-8°.

Depuis notre dernier Volume, nous avons publié le Dictionnaire Etymologique des RACINES Latines in-8°. Ouvrage qui manquoit aux Lettres, & fur-tout aux Jeunes Gens.

Le Public, à la vérité, étoit déjà en poffeffion de divers Ouvrages fur les Racines Latines: tels ceux de M. FOURMONT, de M. DANET, & en dernier lieu d'un R. P. de l'Oratoire.

On avoit donc vivement fenti la néceffité de ramener les mots Latins à un certain nombre de mots fimples & primitifs qui deviennent la clef de tous les autres. Cette Méthode eft en effet la feule à fuivre pour faifir l'ensemble des mots d'une Langue : mais outre que la plupart de ces Recueils font en vers, ils ne font point Etymologiques, ce qui eft un défaut ; 1o. parce que par-là on eft forcé de multiplier beaucoup trop le nombre des radicaux, en forte qu'on manque fon but, du moins en grande partie: 2°. parce qu'on n'y voit point l'origine de ces mots radicaux, ni leur rapport avec la Nature & avec les autres Langues, ce qui les rend moins utiles & moins fatisfaifans.

Notre Dictionnaire des Racines Latines réunit au contraire Difc. Prél. T. I.

C

tous ces avantages. D'un côté, le nombre des radicaux y eft réduit au moindre nombre poffible : de ceux-ci on en voit dériver d'autres qui deviennent à leur tour l'origine de tous les Dérivés Latins. D'un autre côté, on y apperçoit l'origine de chaque mot radical, ce qui eft un grand avantage; & on y trouve les rapports de ces mots avec les autres Langues, ce qui eft auffi d'une trèsgrande utilité.

A la tête, nous avons mis un Difcours Préliminaire fur la formation des mots ; fur les Initiales de la Langue Latine & fur fes Terminaifons. Nous diftribuons celles-ci fous un certain nombre de claffes qui se rapportent à autant de mots primitifs, dont elles empruntent toute leur force. Ce Difcours renferme des détails qui ne font pas dans notre grand Ouvrage.

Il n'y a donc point de doute que ce Dictionnaire des Racines ne foit infenfiblement reçu comme Claffique. Déjà l'UNIVERSITÉ de Paris, bon Juge fur ces matieres, a bien voulu en recommander l'ufage à MM. les Profeffeurs de fon Corps: un fuffrage auffi glorieux ne peut que nous concilier tous ceux de la Nation.

Grammaires & Didionnaires Grecs à publier.

Encouragés par ces fuccès, nous nous propofons de donner un Dictionnaire femblable in-8°. pour les Racines de la Langue Grecque : il paroîtra en même tems que le Dictionnaire Etymologique de cette Langue, que nous avons déjà annoncé par Soufcription.

Ces Ouvrages feront précédés cependant des Grammaires Françoife, Latine & Grecque, auxquelles nous allons mettre la derniere main. Nous ne négligerons rien pour qu'elles foient véritablement utiles à la Jeuneffe ; & qu'en réduifant les régles de ces Langues au plus petit nombre poffible, on en connoiffe beaucoup mieux le génie, & on en fente mieux la beauté : nous n'épargnerons ni foins,ni peines, ni avances pour répondre à ce qu'on attend

de nous, & pour remplir tout ce qu'exige la carriere à laquelle la Providence femble nous avoir conduits elle-même.

De quelques Ouvrages relatifs aux nôtres.

Tel eft le Titre heureux de notre Ouvrage, tels font les fuccès de fes diverfes parties, que des Hommes de Lettres empruntent notre titre, que d'autres imitent nos vues au point de fe faire confondre avec nous : il eft donc jufte que nous donnions ici les éclaircissemens néceffaires, afin que chacun jouiffe du fruit de fon travail.

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Des Papiers publics nous ont attribué d'être au nombre des Gens de Lettres qui font l'Hiftoire des Hommes, & qui l'ont commen cée par celle du Monde Primitif: on nous a même écrit de divers pays à ce fujet, afin de favoir à quoi s'en tenir. Les uns & les autres nous ont fait trop d'honneur: nous ne sommes pour rien dans cet Ouvrage ; notre plan nous occupe affez fans embraffer des objets étrangers : il eft vrai que nous avons annoncé une Hiftoire du Monde Primitif comme faifant une partie effentielle de nos Recherches, mais fur-tout comme devant terminer ces travaux, ceux-ci feuls en peuvent être la bafe; fans cela, elle feroit prématurée, elle ne pourroit offrir que des objets isolés, vuide des déferts: auffi, celle-ci ne nous empêchera point, malgré le mérite qu'elle peut avoir, de publier la nôtre quand il en fera tems.

L'Hiftoire ne doit être en effet que le résultat des documens, des connoiffances, des travaux des hommes; fans cela, elle n'offre qu'un Roman, ou que des Fragmens incohérens : comment donc réussir dans l'Histoire primitive, fi on ne s'eft pas donné le tems de rassembler auparavant toutes les connoiffances néceffaires pour la connoître & pour la développer; fans avoir réuni tous les faits,

toutes les traditions, tous les monumens, fans s'être mis en état de les entendre, de les comparer, de les éclaircir ; fans avoir démêlé le vrai du faux, le figuré du propre, l'allégorique de l'hiftorique; fans s'être armé de toutes les reffources d'une Critique fage & modérée qui d'un coup-d'œil fait diftinguer le vrai du faux, & ne fe faire que des principes lumineux qui ne puiffent jamais tromper, fur-tout qui puiffent concilier toutes les vérités? Jufques alors, on n'aura rien de complet, rien qui réponde à la deur de' Annonce.

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2.

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Un de nos Correfpondans, excellent Ami, dans les mains de qui eft tombé le Prospectus d'un Ouvrage intitulé l'Antropologie, a trouvé de fi grands rapports entre les objets qui y font annoncés, & ce que nous avons déjà publié, qu'il a cru que c'étoit un Abrégé de notre Monde Primitif, que c'étoit nous-mêmes qui préfidions à cet Abrégé. Il nous a en conféquence adreffé diverses Remarques relatives à cette Annonce: la plupart font très-fondées, très-lumineuses, & nous ont fait le plus grand plaifir; mais nous ne connoiffons point cet Ouvrage, nous n'avons point vu ce Profpectus : nous doutons que des perfonnes honnêtes ayent voulu courir fur nos brisées, & donner des Abrégés prématurés de notre Ouvrage, qui nous ôtaffent les moyens de continuer une entreprife auffi difpendieuse que pénible, & qui exige le concours le plus foutenu pour la Soufcription. Si au contraire les Auteurs de cet Ouvrage n'ont fait qu'adopter nos Principes pour élever deffus un Edifice différent, alors leur travail nous devient fort honorable & rentre dans les vues qui nous porterent à publier ces Principes; & nous aimons mieux croire que telle eft la mar che que tiennent ces Auteurs.

Fin du Difcours Préliminaire,

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