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DISCOURS

PRÉLIMINAIRE.

LE huitieme Printems qui fuccede aux premiers Essais du Mon

de Primitif, nous trouve à la fin du huitieme Volume. Nous ofons nous flatter que le Public n'aura pas à fe plaindre de notre diligence, fur-tout pour des Ouvrages auffi pénibles, dont les matériaux épars dans l'Univers, n'offrent à ceux qui les connoiffent le mieux nuls rapports, nulle énergie, nulle liaison avec le grand Tout; où il faut non-feulement, en quelque façon, tout créer, mais le faire d'une maniere qui entraîne, qui convainque: donner à tous, en un mot, les mêmes yeux.

Jufques à préfent, nous nous fommes occupés de grandes bases, de principes généraux, de Dictionnaires: laissant pour un moment ces grands objets de côté, nous commençons de mettre sous les yeux de nos Lecteurs une fuite de Differtations ou d'Essais variés fur diverses Questions Mythologiques, Allégoriques, Historiques, Chronologiques, Critiques, &c. Etroitement liées à nos Recherches & à nos Principes, leurs développemens deviendront autant de bafes pour les objets qui nous reftent à traiter; fur-tout, ils, dégageront l'Hiftoire Primitive d'une multitude de questions qui en romproient continuellement le fil, qui en diminueroient par-là même l'intérêt & la force.

Ce Volume contient donc nombre de Differtations détachées ; Difc. Prél. I. I.

a

remplies de Recherches Hiftoriques, Géographiques, Blafoniques, Numifmatiques, de Langues, &c. curieufes par leur enfemble & par leur variété, riches en détails, piquantes par leur utilité, encore plus que par leur nouveauté & par les perspectives inattendues & agréables qu'elles ne ceffent d'offrir.

En les parcourant, on s'affurera des lumieres qui réfultent de nos grands Principes fur une foule prodigieufe d'objets qui fembloient ne tenir à rien, être l'effet du caprice ou du hazard, n'être d'aucune conféquence pour le Monde Primitif: on verra que rien n'eft étranger à nos Recherches; & que nos Principes font un flambeau qui répand le plus grand jour fur les objets qu'on croyoit les plus obfcurs, les mains explicables.

Tout n'eft pas de nous dans ce Volume: nous avons été affez heureux pour recevoir de mains étrangeres & amies, quelques Morceaux intéreffans & très-bien faits que nous avons pu inférer jci: nous y avons joint des Attaques & des Répliques, enfin l'Analyse d'un Ouvrage imprimé en Italie, & qui rentre abfolument dans une partie de nos Principes.

Nous espérons donc que ce premier Volume de Differtations ne paroîtra point inférieur aux autres Volumes du Monde Primi tif: qu'il réveillera l'attention du Lecteur fatigué par les Didionnaires qui ont déjà paru & fatisfait de la variété qui regne ici: mais entrons dans quelque détail.

I.

Ce Volume s'ouvre par une revue générale du Monde Primitif. Ceux qui ont déjà quelque connoiffance de nos Principes, en trouveront ici une récapitulation qui leur en fera mieux fentir la force. Ceux qui n'en ont aucune connoiffance & qui voudront s'en former une idée, verront d'un coup-d'œil ce que nous avons déjà publié. Tous y trouveront ce qui nous a amené à la découverte

du Monde Primitif : les avantages que nous avons eus à cet égard; fur tout, comment des malheurs qui fembloient devoir nous en éloigner font devenus la fource de nos connoiffances, & les ont dégagées de cette roideur qui n'eft que trop l'appanage de ceux qui n'ont pas été éprouvés comme les cailloux dans les torrens.

Nous nous propofons de publier ainsi de tems en tems des réfumés rapides des divers objets dont nous nous occupons, afin qu'on en puiffe mieux faifir. l'ensemble, & s'en former de plus juf tes idées.

I I.

Dans l'Effai qui fuit nous offrons le Tableau de la Population & des grands Travaux des Sociétés dans l'Afie Occidentale, au moment où parut Nabuchodonofor, le premier Conquérant connu. Nous fuivons ce Prince dans fes diverses expéditions jusqu'en Espagne, où nous prouvons qu'il a été ; nous faifons voir les motifs même qui l'y amenerent. Nous montrons quel fut le nom pri mitif de cette Contrée Européenne dans la Langue des Phéniciens & dont celui d'Hefperie ne fut que la traduction. Cette découverte, car ce nom avoit échappé à tous nos Savans, & ils n'avoient pas même cru à l'expédition de Nabuchodonofor en Espagne, nommément Bochart, qui par des raifons peu dignes de lui, la met au rang des Fables; cette découverte, difons-nous, nous conduit à d'autres, fur-tout à montrer que les Phéniciens faifoient le plus grand commerce autour de l'Afrique : qu'ils étoient eux-mêmesdivifés en Iduméens qui naviguoient fur tout ce qu'on appelloit Mer Rouge, & qui embraffoit la Mer des Indes : & en Phéniciens qui naviguoient fur la Méditerranée & fur l'Océan. Nous mon trons qu'ils connurent de bonne heure & la Bouffole & l'Améri que : ce en quoi nous nous trouvons encore fort oppofés, comme nous nous en appercevons dans ce moment, à Bochart en particu

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