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E

SCENE X.

DIEGO, DON MANUEL.

D. MANUEL.

Je vais donc vous conduire au pavillon. Mais foyez fûr que je reviendrai de Lisbonne avec la plus grande diligence. J'oubliois une chofe. Vous aurez befoin d'argent. Donnez-moi votre Lettre de change, en voici le montant.

DIEGO.

Vous me donnez trop, Don Manuel.

D.

MANUEL.

Je ne crois pas. Et d'ailleurs vous me le rendrez une autre fois. (ll appelle :) Polo.

Monfieur?

Je

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pars pour Lifbonne. Tu refteras ici, & tu ferviras D. Diego, qui fe tiendra caché dans le pavillon; mais fur-tout de la prudence & de la difcrétion. Suivez-moi.

(Ils fortent.)

Fin du fecond Ade.

506

ACTE I I I.

SCENE PREMIERE.

LEPERE TIMOTHÉE, UN ALGUAZIL.

LE PERE TIMOTHÉE en entrant.

Er par quel hafard vous trouvai-je ici ?

T

L'ALGUA ZIL.

Ne m'avez-vous pas ordonné de faire les plus vives recherches dans ces environs? Je vous ai vu tourner vos pas vers cette campagne, & je me fuis hâté de les fuivre.

LE P. TIMOTHÉE.

Si vous avez quelques nouvelles à m'apprendre, vous avez bien fait; mais autrement, vous pourriez nuire à mes projets. Pour moi, je fuis venu, comme ami de la maison, pionner. Je tremble que vous n'ayez été apperçu; on fe douteroit auffi-tôt de nos intentions. Et vos gens, où font ils?

L'ALGUAZIL.

pour ef

pour

Je les ai tous placés autour de cette mailon; il eft impoffible qu'il nous échappe.

LI

LE P. TIMOTHÉE.

Oui, s'il eft ici. Mais étes-vous bien fûr qu'il eft caché dans cette maison? Tandis que vous reftez ici à faire fentinelle, ce Diego s'éloigne peut-être à grandes journées vers la frontiere & fe rit de nos vaines pourfuites.

L'ALGUAZIL.

Je fuis prefque certain qu'il y eft; du moins il a tourné fes pas vers ce côté. Ce matin, lorfque le jour commençoit à poindre, un laboureur a remarqué, au loin, dans la plaine, deux hommes qui ont changé d'habit. L'un des deux s'eft éloigné vers cette campagne & l'autre eft rentré chez lui. Il demeure ici près. On dit que c'eft un Anglois. Il s'appelle Mylord Edouard.

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LE P. TIMOTHÉE.

Ha, oui! je le connois, ce Monfieur là. Il est aussi hardi, auffi effronté que tous fes compatriotes. Un peu de patience! tu me le payeras cherement !

L'ALGUA ZIL.

J'ai volé promptement chez lui, mais il étoit abfent. Je me fuis informé, j'ai offert....... (Il fait figne qu'il a voulu leur donner de l'or) On ne peut rien arracher de ces gens là, ce sont des Anglois.

Tome V.

E

LE P. TIMOTHÉE.

Ainfi nous ne fommes pas fûrs qu'il foit dans cette mailon; d'ailleurs quand il feroit venu, y il en feroit reparti fans doute. Ils n'auroient jamais fouffert qu'il y demeurât long-temps. Cependant la jeuneffe eft fi imprudente, & de plus

ils s'aiment !

L'ALGUA ZIL.

Mais n'avez-vous rien fu de ce prifonnier qui s'est caffé la jambe? Car probablement ils étoient convenus du chemin qu'ils prendroient.

LE P. TIMOTHÉ E.

C'est encore un Anglois, on n'en peut rien arracher; & dans l'état où il étoit alors, il ne m'étoit pas permis de le livrer à la torture. Ces Anglois nous donnent toujours le plus d'embarras; mais quel plaifir auffi quand on vient à dompter ces orgueilleux infulaires. J'entends venir quelqu'un. Ne faites femblant de rien.

SCENE II.

LES PRÉCÉDENS, CATALINA.

CATALINA.

MON Révérend, Mademoiselle Léonor vous souhaite bien le bon jour; elle eft fâchée de ce que fa fanté ne lui permet pas en ce moment de recevoir votre visite. Elle eft indifpofée.

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Ah Ciel! elle eft fi bonne, fi religieufe! Mais qu'a-t-elle donc cette aimable enfant?

CATALINA.

Son mal n'eft pas abfolument dangereux; mais il l'oblige cependant de garder la chambre.

LE P. TIMOTH É E.

Mais réellement, cela me fait beaucoup de peine. Je ne fuis venu chez elle que par un effet du hazard. J'avois quelques affaires à régler dans les environs; & je vais attendre la réponse que l'on m'a promife. Votre bonne maîtresse voudra bien excufer la liberté que je prends.

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