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DE LA LITTÉRATURE

DES TUR C S.

TROISIEME PARTIE.

Typographie Turque.

CHAPITRE PREMIER,

Imprimeries de différentes nations à Conftantinople.

Le goût de la littérature, le defir ardent de la rendre plus facile, & de la répandre dans les états ottomans, fit que le gouvernement porta fes regards fur les avantages inappréciaTroifieme Partie. A

bles de l'imprimerie. Je me borne aux feules impreffions turques de Conftantinople, felon le deffein de ce livre. Les favants européens n'ignorent point que long-temps auparavant, on avoit imprimé dans cette capitale, des livres de différentes nations. Parmi les nombreuses éditions de la Bible, on diftingue celle du Pentateuque, en chaldéen, perfan, arabe & hébreu, fortie des preffes juives de cette ville, en l'année 1646. A la fin de la Genese on trouve ceci : » Le livre de la genefe a été imprimé dans la maifon d'Eliezer Soncino. » Que dis-je? dès l'an 1488, parut le premier livre qu'on ait imprimé à Conftantinople, fous le titre de Ledes Enfans, ou lexique hébraïque, rapporté par Wolf, dans la bibliotheque hébraïque, tome II, pag. 1367. J'ai vu encore à Galata & à Pera le Pentateuque hébreu, en 5 volumes in-quarto, imprimé à Conftantinople, fous le fultan Mahmud, dans l'année qui répond à celle de notre ère chrétienne 1742, c'eftà-dire, 1155 de l'ère mufulmane. A côté du

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texte hébreu mais dans une colonne plus refferrée, on voit la traduction efpagnole, en petits caracteres hébraïques, & des notes du Rabin Salomon Rafci, imprimées au bas de la page. Cette édition, que l'Abbé De-Roffi (1) n'avoit point, & dont il ne parle point, a été également inconnue à André Gottlieb Masch (2); c'est ce qui fait que je la rapporte plus volontiers. En faifant des recherches dans des maifons & des églifes d'arméniens, je trouvai auffi de leurs livres imprimés à Conftantinople. Sans parler de beaucoup d'autres, je me contenterai d'indiquer l'explication de Saint Chryfoftome, fur l'évangile de Saint-Jean, imprimée l'an de l'ere arménienne, 1186, qui revient à l'année 1737 de l'ere chrétienne. Mofé II, patriarche des arméniens, ayant convoqué un fynode dans la ville de Tevin, l'an 551 de l'ere vulgaire, fixa à cette année, l'ere arménienne, avec le

(1) Apparatus hebrao-biblicus. Parme, 1782, (2) Bibl. facra p. 1, Hala, 1778.

fecours de l'aftronomie, & forma un calendrier méthodique pour régler la célébration annuelle de la pâque, & des autres jours de fête. (1) Je dois encore rappeller les actes des apôtres, traduits & mis en vers arméniens, par le vénérable Dom Cofme de Carbognano, natif de Conftantinople, & qui y furent imprimés en 1153 de l'ere de cette nation, qui répond à l'an 1704 de l'ere chrétienne. L'auteur, dans la perfécution fufcitée par les arméniens fchifmatiques, fcella de fon fang la foi en J. C. & finit fa vie par être glorieux martyr. (1) Il a écrit à la fin de fon livre, que je me fuis procuré, im

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(1) Voyez le marquis de Serpos, tom. 2, pag. 329, abrégé hiftorique de la nation arménienne. Venife, 1786.

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(2) M. Ferriol, ambaffadeur de France, à la porte ottomane, dans fon recueil de cent eftampes, à Paris 1714, nous offre le portrait de cet arménien au no. 85, avec cette infcription: dom Carbognano, prêtre arménien, condamné par le grand vifir Ali Bacha, mourut martyr, le 5 Noyembre 1707.

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