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vains, au fujet de la cage de fer où Tamerlan fit enfermer Bajazet, ne fe trouve point dans les hiftoires les plus authentiques de ce conqué. rant, ni même dans celles qui ont été compofées par ses ennemis, comme eft celle d'Ahmed Ben Arab-Shah. Cependant il existe une chronique ottomane affez moderne, traduite Leuclavius, où l'on en fait mention.

par

La vie de Tamerlan écrite en arabe par Ahmed Ebn Abdullah Ebn Arabshah, qu'Herbelot, Jones & autres appellent Ahmed Ebn Arabshah, fut imprimée in -4° à Leyde en 1636, par les foins de Golius. Mangero en fit une nouvelle édition, en y joignant fa traduction latine imprimée à Lewarden en 1767. Pierre Vatter l'avoit traduite de l'arabe en françois, & publiée avec des gravures, à Paris,

en 1668.

L'auteur arabe étoit contemporain de Tamerlan. Le favant anglois Guillaume Jones (1)

(1) Poëfeos afiatica comment. part. 4, c. 12, pag. 241.

affez verfé dans la littérature & les langues

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orientales parlant de cet ouvrage, en fait le plus grand éloge. Je ne crains pas, dit-il, de compter parmi les poëmes héroïques, l'histoire admirable de Tamerlan, compofée par Ebn Arabshah, quoiqu'elle ne foit point écrite en vers; mais elle eft fi riche en images, en narrations agréables, en descriptions d'histoire naturelle de mœurs, de paffions; elle eft embellie de figures li magnifiques, le ftyle en eft fi harmonieux, les expreffions fi élégantes, qu'on ne peut rien imaginer de plus propre à amuser, à inftruire, & même à émouvoir le lecteur. La premiere partie confacrée à décrire les actions de Tamerlan, eft felon Jones, un très beau

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poëme épique, & il s'étend fort au long pour le prouver. Les favans pourront en juger; il n'entre pas dans notre deffein de nous appefantir fur cette vieille queftion. La feconde partie qui réprésente les amours & les infortunes de Kali fultan, feroit fuivant le même auteur, une fuperbe tragédie, fi elle étoit divifée en actes.

Nous conviendrons cependant avec Jones de la beauté des vers, par lefquels Ahmed Abdub. lah Ebn Arabshah, a terminé la vie de Tamerhan, & fini la premiere partie de fa belle histoire. On peut voir ces vers dans l'ouvrage de Jones, qui en donne une élégante traduction de l'arabe en vers latins (1).

Scherefedin Ali, nommé Yezdi de fa patrie, a écrit en perfan, une très - belle hiftoire de Tamerlan, qu'il a intitulée Dhafer Nameh, ou livre des victoires. Il en fait le portrait comme d'un homme invincible, pieux, tempérant, aimable, favant & plein de juftice; mais il ne faut pas y ajouter foi entièrement. L'adulation eut beaucoup de part à cet ouvrage, qui fut dédié à Ibrahim, fils de Schah Rokh (2),

(1) Jones, 1. c. pag. 264, 265, 266.

(2) Ainfi nommé par Tamerlan, qui reçut la nouvelle de fa naiffance, comme il jouoit aux échecs, & qu'il avoit fait échec au Roi avec la tour ou felon d'autres avec le cavalier. Or, ce coup s'appelle Sciah

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quatrieme defcendant de Tamerlan. Cette

Rokh, en langue perfane. Les échecs, que les turcs jouent Leaucoup, n'ont point de figures d'hommes ni d'animaux. J'en ai vu de morceaux d'agates orientales, enrichis d'or. Il n'y a pas non plus de figures aux échecs des arabes qui, felon Niebuhr (voyages en Arabie, tom. I, pag. 138, Amfterdam. 1776) paffent quelquefois les journées entieres fur l'échiquier, ce qui fe voit auffi chez les turcs, comme l'a obfervé Corneille le Bruyen. voy. tom. I, pag. 434, Paris, 1728. Chez les perfans, les pieces font figurées. L'élephant que j'ai vu avoit deux hommesfur le dos. Le Roi étoit dans un Kiosk ou belvedere. La promptitude avec laquelle j'ai vu quelques turcs jouer aux échecs, m'a furpris. Ce jeu eft fort en ufage chez les calmoucks, comme l'a obfervé le célebre Pallas (hift. des découvertes faites par divers voyageurs, tom. 3, à Berne, 1781); ils fuivent les mêmes regles que nous, excepté qu'ils font avancer trois pions en commençant la partie. Il y a quelques auteurs arabes & perfans qui ont écrit fur le jeu des échecs; on les trouve cités dans la bibliotheque d'Hagi Calfah; Herbelot en fait auffi mention dans la fienne.

hiftoire a été traduite en turc par al Hafedh Mohammed Ben al Agemi, comme on peut voir dans Herbelot, au mot dHafer, & dans Hagi Calfah. L'auteur perfana été traduit en françois, par Petis de la Croix, fous le tite d'hiftoire de Timur Bec, écrite en perfan par Cherefedin Ali, natif de Yez, traduite en françois. Delft. 1723, in-octav. quatre volumes. Il entreprit cette traduction pour donner au public une histoire plus complette de ce conquérant, dont les hiftoires précédentes ne donnoient que des notions bien défectueufes. Mais Petis de la

Croix eft accufé par Jones d'être peu fidele dans fa traduction.

V I.

Hiftoire du vieux & du nouvel Egypte.

Tarichi Mifri Kadim, ve Mifri Gedid, hiftoire de l'egypte ancienne & nouvelle par Soheli Effendi, imprimée à Conftantinople, l'an de l'hégire, 1142. L'ouvrage eft divifé en deux petits tomes in -4°., le premier de 65 pages

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