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mènes n'ont pas encore été examinés en particulier, avec toute l'attention qu'ils méritent. Cet acide volatil ne foutient pas les épreuves par la voie sèche.

S. XIV.

TROISIÈME

COLONNE.

L'acide nitreux.

1] Il en eft de cet acide comme du vitriolique; fes principes prochains paroiffent liés fi étroitement, qu'on n'a pas encore pu parvenir à les reconnoître d'une manière incontestable (1). Il donne à la vérité beaucoup d'air vital lorfqu'on l'expofe au feu avec différentes fubftances; mais il refte toujours à favoir fi cet air étoit à nud dans l'acide, ou s'il s'eft formé de celui-ci fuffifamment phlogistiqué. Nous difcuterons cette queftion dans la fuite (§. XLVI): il exerce fes attractions élec

de

(1) Le Comte de Saluces a bien voulu me faire part fon opinion fur la génération du nitre, dans une lettre qu'il m'a écrite à ce fujet ; mais comme il n'a point encore publié les proportions qu'il emploie, je n'ai pas pu me procurer le plaifir de voir la chofe par moi-même. Tout nouvellement M. Thouvenel, qui a remporté le prix propofé par l'Académie des Sciences de Paris, a fait l'acide nitreux avec la vapeur putride & l'air atmosphérique.

tives à-peu-près dans le même ordre que l'acide vitriolique.

2] La terre pefante cauftique ne peut être fépa- . rée de l'acide nitreux par l'alkali fixe végétal cauftique. Lorsque ce dernier contient un peu d'acide méphitique, il la précipite par une double affinité; mais s'il en contient une trop grande quantité, le précipité fe rediffout.

3 ] L'alkali végétal cauftique décompofe le nitre quadrangulaire, & donne du nitre prifmatique.

4] L'alkali minéral cauftique précipite le nitre calcaire.

5] La chaux vive décompofe le nitre de magnéfie.

6] La magnéfie cauftique chaffe l'alkali volatil du nitre ammoniacal.

7 ] L'alkali volatil cauftique précipite l'argille,

le zinc & les autres métaux.

S] La place que doivent occuper l'argille & les fubftances fuivantes,n'a pas encore été fuffifamment examinée.

9-24] Les métaux calcinés comme il con

vient.

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25] L'eau paroît empêcher en quelque façon l'accès de la matière inflammable. L'acide nouvellement retiré du nitre par le moyen de l'acide vitriolique, contient à-peu-près les deux tiers de fon poids d'eau.

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261 L'acide nitreux enlève très facilement aux métaux la portion de phlogistique, qui s'oppose à leur diffolution; il paffe même fouvent les bornes, lorfqu'il eft aidé par la chaleur; de forte qu'il les calcine trop & ne peut plus les tenir diffous. C'est ainsi qu'il diffout d'abord très-vivement l'étain & l'antimoine, & qu'il les laifle précipiter bientôt après.

Autant que j'ai pu m'en affurer jufqu'ici, l'a⚫cide nitreux fuit par la voie sèche, l'ordre que nous avons établi dans la première colonne. Le phlogistique occupe le premier rectangle; car dans la détonnation, l'acide quitte la terre pefante & l'alkali végétal, pour s'unir au phlogistique. Nous n'examinerons pas ici s'il eft converti en air vital, mais la déflagration qui a lieu même dans le vuide, & fon intenfité, font des preuves convainquantes de la préfence de cet air, qui paroît fe convertir totalement en chaleur, puifque le nitre en détonnant avec le charbon dans des vaiffeaux fermés, ne donne que de l'acide aërien,

&

& de l'air vicié (mofette), & prefque point d'air capable d'entretenir le feu & la refpiration.

§. X V.

QUATRIÈME COLONNE.

L'acide nitreux phlogistiqué.

L'acide nitreux, fur-tout s'il eft concentré eft très-avide du principe inflammable, & lorfqu'il en eft chargé, il donné des vapeurs rouges, & prend lui-même une couleur rougeâtre, qu'on peut cependant enlever de telle forte par une diftillation lente', que l'acide devient tranfparent & fans couleur, comme l'eau la plus limpide: dans cet état, il porte à juste titre, le nom d'acide nirreux pur. Cette couleur, qui s'eft ainfi diffipée, reparoît très-facilement à la plus légère addition du principe inflammable; & même la feule expofition au foleil, fuffit pour donner en de tems à l'acide une couleur jaunâtre, & lui faire lâcher des vapeurs rutilantes, comme M. Schéele l'a obfervé. L'acide nitreux fumant eft d'ailleurs une preuve évidente, que les diverfes couleurs dépendent du plus ou moins de denfité du phlogistique. En effet, fi l'on étend l'acide nitreux rutilant & bien concentré, d'un

peu

F

quart de fon volume d'eau diftillée, il devient d'un beau verd, & donne encore des vapeurs

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pas

rouges : une quantité d'eau égale à fon volume ou un peu plus, le rend bleu; enfin une quantité d'eau double, ou triple, le décolore entiè rement. La vapeur rouge, qui fe dégage fpontanément de cet acide, ou qui s'en échappe au moyen de la chaleur conferve fon élasticité dans les vaiffeaux fermés, & ne fe condense en liqueur par le froid : c'est ce que je crois de voir appeller acide nitreux aëriforme (air acide` nitreux). L'eau l'abforbe en entier, & devient bleue, lorfqu'elle en contient une certaine dofe : une plus grande la fait paffer au verd; enfin l'eau qui en eft parfaitement faturée, devient jaune, & fon volume fe trouve alors augmenté d'un tiers. Telles font les variétés de l'acide nitreux phlogistiqué. Celui qui eft bleu, donne fpontanément de l'air nitreux (gas nitreux); le verd en donne à peine, & le jaune n'en donne point du tout. Un fait très-digne de remarque, c'est que le gas nitreux furpaffe fouvent dix fois le volume de l'acide nitreux phlogistiqué d'où on l'a

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retiré, quoique l'eau n'en puiffe prendre qu'un dixième (1).

(1) Priestley, Vol. III.

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