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(§§. XV, XVII), qui peuvent s'emparer du phlogistique, qu'elles attirent fortement, quoiqu'il foit combiné avec d'autres fubftances, & qui modèrent en quelque forte, par leur union avec ce principe, l'excès de leur force attractive, que les acides font incapables de faturer. L'on connoît plufieurs hypothèses fur l'origine des acides vitriolique & nitreux; mais elles ne font appuyées jufqu'à préfent, par aucun argument folide. Si je ne me trompe, il en fera de même par la fuite à l'égard de l'acide fluorique.

Les acides que nous venons de voir, attirent plus fortement les alkalis que les terres ; mais ici commence un nouvel ordre. L'acide spathique, faturé d'alkali végétal, eft décomposé par l'eau de chaux, il en résulte d'un côté le fluor minéral, & de l'autre l'alkali cauftique. Les acides qui abondent en phlogiftique, femblent préférer ordinairement la chaux vive aux alkalis. La terre pefanté, faturée d'acide fpathique, fe diffout dans une très-grande quantité d'eau bouillante: l'eau de chaux, verfée fur cette diffolution, enlève l'acide à la terre pefante; ce qui eft facile à reconnoître, parce que la liqueur fe trouble, & dépofe la chaux fluorée, ou fpath fufible. Il paroît que ce menftrue enlève la magnéfie à l'acide vitriolique, ce qui n'a pas lieu à l'égard de la

chaux; de forte qu'on pourroit, par cette raison placer la magnéfie avant la chaux ; mais cette expérience, répétée enfuite avec toute l'exactitude. poffible, n'a pas donné de précipité. Ainfi, celui qu'on avoit obtenu dans la première expérience, n'étoit peut-être que la terre filiceufe qui fe féparoit de l'acide, à mefure que celui-ci se délayoit davantage dans la diffolution.

Par la voie sèche il fe comporte comme les précédens, quoique l'ordre de fes attractions refte encore à déterminer par l'expérience. Il eft certain néanmoins, que l'alkali fixe cauftique ne décompofe pas le fpath fufible (fig. 1); au lieu que l'alkali aëré produit cet effet par une double affinité (fig. 6).

§. XX.

NEUVIÈME COLONNE,

L'acide arfenical.

La belle découverte qui nous a fait connoître la compofition de l'acide marin, nous a donné, en même-tems, une méthode pour obtenir l'acide de l'arfenic dans toute fa pureté. Les fels neutres arfenicaux du célèbre Macquer, montrent clairement, à la vérité, la nature acide de l'arfenic blanc; cependant l'on n'avoit pas pu en retirer

I

l'acide pur, avant la découverte de l'acide marin déplophistiqué: c'eft ce qui s'exécute à préfent par deux méthodes différentes : la première con-. fifte à mettre dans une cornue de verre tubulée, 'capable de contenir quatre fois plus de matière, une partie de magnéfie noire pulvérisée, & trois parties d'acide marin, dont la gravité spécifique foit à celle de l'eau,à-peu-près dans le rapport de រ 2 4; on ajuste au bec de la cornue un récipient qui contient d'avance, d'arfenic blanc réduit en poudre, & d'eau diftillée. La cornue se place enfuite fur un bain de fable, & dès qu'elle vient à s'échauffer, la manganèfe déphlogistique à l'inftant l'acide marin, qui reprend à fon tour ce qui lui manque, en s'emparant du phlogiftique de l'arfenic blanc. L'acide marin régénéré de cette manière, s'unir à une portion de l'eau, & diffout une partie de l'arfenic; l'acide arfenical s'empare du refte de l'eau, à mesure qu'il se dégage, de forte que la liqueur du récipient fe divife en deux couches diftinctes, & l'arfenic qu'on y avoit mis, difparoît en entier au bout de quelques heures. Il faut alors diftiller cette liqueur à ficcité dans une autre cornue. Ce qui paffe dans le récipient, eft compofé de beurre d'arfenic & d'ef prit de fel, bien diftinct l'un de l'autre ; enfin le réfidu blanc qui fe trouve dans la cornue, & qu'on doit faire rougir pour en chaffer tout l'a

cide marin, donne le véritable acide arfenical fous forme sèche, mais facile à diffoudre dans l'eau.

Voici l'autre méthode. Faites diffoudre dans une cornue de verre tubulée, deux parties d'atfenic blanc pulvérisé, dans fept parties d'acide marin, que vous ferez bouillir légèrement; reverfez enfuite dans la cornue la liqueur qui aura paffé dans le récipient qui étoit lutté à fon bec: ajoutez-y en même-tems trois parties d'acide nitreux, dont la pefanteur fpécifique foit la même que celle de l'acide marin de la méthode précédente; adaptez enfin un récipient, mais fans le lutter. L'acide nitreux, aidé par la chaleur, enlève le phlogistique à l'arfenic, & donne des vapeurs rouges : il faut continuer la diftillation jufqu'à ce que ces vapeurs ceffent. Ajoutez alors une partie d'arfenic blanc, qui fe diffoudra de même par une légère ébullition; fa diffolution achevée, verfez dans la cornue une partie d'acide nitreux qui déphlogiftiquera l'arfenic diffous, en produifant une effervefcence & des vapeuts rouges. Distillez enfin à ficcité, faites rougir légèrement le réfidu, qui fera l'acide arsenical pur : cet acide eft fixe au feu, il attire l'humidité de l'air, il fe diffout dans le double de fon poids 'd'eau , pourvu qu'il foit fuffifamment déplogistiqué; cette diffolution doit être paffée à travers un

filtre bien lave, pour la débarraffer d'une portion de terre liceufe, qu'il emporte en corrodant le verre pendant qu'on le fait rougir.

L'eau de chaux décompofe à l'inftant le fel arfenical à base d'alkali végétal, & l'alkali devient libre. Je ne doute pas que la terre pefante & la magnésie, ne l'emportent également fur les alkalis, je dois cependant avouer, que l'expérience n'a pas encore confirmé cette conjecture.

L'acide arfenical diffout les métaux, fi ce n'eft dans l'état de régule, du moins lorfqu'ils font calcinés fuffifamment. Remarquons auffi, qu'il ne donne point de gas inflammable en diffolvant le fer, parce qu'il fe combine au phlogistique qu'il enlève au fer, & redevient arfenic blanc.

$. X X I.

DIXIÈME COLONNE.

L'acide fédatif (Boraciii).

Le fel qui porte communément le nom de fel fédatif, a plus de rapport avec les acides qu'avec toute autre fubftance: il rougit la teinture de rournefoly fature les alkalis & les terres folubles, dif

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