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ingénument, que le dernier terme nous paroît trèsvariable. Nous n'avons pu nous procurer de fonte d'Hallefors, que des parcelles tirées de l'intérieur des canons fondus à Hallefors; & ces limailles ont été mêlées fans doute de particules d'acier provenant du foret (D). C'eft pourquoi il faut rejetter cette expérience comme étant incertaine, enforte que 43 eft le plus haut terme des fept autres. La fonte qui produit du fer caffant à froid, donne 48 pouces cubiques. Il ne nous a pas encore été poffible de foumettre à nos expériences le fer provenant de la fonte d'Hallefors, qui n'a pas le défaut de donner du fer caffant à froid.

(E) La variation dans les différens genres d'acier, marche entre 45 & 48, & celui qui a été préparé avec du fer caffant à froid, descend à 44.

(F) La variation du fer doux va de 48 à 51. Nous n'avons pu faire qu'une épreuve du fer caffant à chaud, lequel donne par le procédé décrit, 48 qui eft le terme le plus bas du bon fer; mais nous avons eu trois variations du fer caffant à froid qui a atteint le plus haut point du fer doux de 50 & 51, & même la troifième le furpaffe, puifqu'il eft monté jufqu'à 52, (dans l'expér. 31).

(G) Il réfulte de la réunion des trois faits que nous venons de rapprocher, que la fonte de fer

(D) L'on ne doit pas avoir plus de confiance dans les limailles faites par la lime, que dans celles faites par le forêt, puifque les limes grainent par le frottement, & perdent leur fleur en terme d'ouvrier, lorfqu'elles ont une taille fine & élevée ; & il eft certain qu'il y a plus de parcelles d'acier dans la limaille de fer faite avec la lime, que dans celle faite avec le foret ce qui me fait conjecturer que le motif qui a fait rejeter le produit de cette expérience, n n'eft pas fondé fuffifamment: mais il n'étoit pas favorable au but de l'auteur; voilà le vrai motif.

contient

contient la moindre portion de phlogistique; l'acier, la moyenne; & le fer forgé, la plus confidérable.

Mais avant de donner cette conclufion comme certaine, il est néceffaire de s'affurer s'il n'exifte pas dans le fer modifié dans ces différens états quelque matière étrangère plus ou moins abondante, qui lâche dans la diffolution plus ou moins de parties inflammables. La fuite nous apprendra ce que nous devons connoître à cet égard, (à la fection VIII). Mais en attendant, il fuffit d'avoir indiqué que toutes les fois où il eft parlé de la quantité du phlogiftique contenu dans le fer, on ne doit avoir égard qu'à celle qui eft particulièrement propre à fes molécules. Car la portion du principe inflammable qui eft inhérente à la plombagine, ou à d'autres matières étrangères, peut n'être pas liée avec la base du fer, fauf la nature du métal.

SECTION V.

De la Recherche de la quantité du phlogistique réducteur par la voie sèche.

NOUS

Ous avons fait un grand nombre d'expériences pour connoître s'il étoit poffible, par la voie sèche, de découvrir la quantité de phlogistique; mais nous n'avons pu encore imaginer une méthode certaine pour en déterminer la jufte mesure, ce qui nous oblige de la fixer par des à-peu-près en plus

ou en moins.

Nous allons décrire nos expériences, & nous les diviferons fuivant la diverfité qui eft réfultée de nos différentes opérations, en retranchant un grand nombre d'autres qui nous ont paru, ou peu concluantes, ou ne répandre aucune lumière.

C

Dans les expériences fuivantes, l'on a procédé par la fufion, afin de connoître d'abord fi la fonte contient plus de phlogistique, que le fer.

90. Exp. 200 liv. de fonte furchargée de phlogiftique provenant d'Hallefors avec 50 liv. d'hématite noire décrite par Cronstedt, ont été exposées dans un creufet clos pendant 25 min. à un feu vif excité par un très-gros foufflet; il en eft réfulté un régule pefant 201 liv. couvert de fcories noirâtres qui formoient le tiers ou le quart du total. Ce régule applati à coups de marteau, s'étendoit en lame circulaire de 6 lignes de diamètre, avant qu'elle fe gerçât dans fes bords.

Le nombre de minutes marquées dans l'expérience précédente, indique la durée du tems pendant lequel le creufet a été expofé au feu excité par le vent d'un foufflet; ce qui doit s'entendre pour toutes les opérations fuivantes.

91. Exp. 200 liv. de la même fonte d'Hallefors avec 50 liv. de chaux martiale précipitée du vitriol & rougie enfuite dans un creufet; cette chaux avoit acquis une couleur noirâtre, elle étoit attirable à l'aimant. Après une fufion de 20 minutes, il en eft réfulté un régule pefant 206 liv. couvert d'une moindre quantité de fcories que dans l'expérience précédente.

Ce régule étoit fi ductile, qu'il s'eft laiffé étendre en une lame de 9 lignes de diamètre, fans que l'on remarquât à fes bords la moindre gerçure.

92. EXP. 200 liv. de fonte de Leufftad, douée d'une quantité fuffifante de phlogiftique, 50 liv. d'hématite noire (de la 90. Exp.) expofée dans un creuset pendant 15 minutes, ont donné un régule pefant 168 liv. Mais l'on appercevoit une multitude infinie de très-petits globules adhérens aux furfaces du creufet & de fon couvercle; accident qui

provient fans doute du renversement du creufet qui avoit éparpillé le mélange : le régule cédoit avec peine à la percuffion du marteau, mais les globules réguliers, tant ceux qui étoient obfcurcis par un enduit de fcories noires, que ceux qui en étoient dépouillés & brillans, étoient tous d'une admirable duailité (C). Les fcories étoient à demi tranfparend'une couleur verdâtre, & tiquetées de taches

rouges.

93. EXP. 200 liv. de la même fonte de Leufftad, avec 50 liv. de chaux de mars préparée comme dans (l'Exp. 90°), expofée au feu dans un creufet clos pendant 15 minutes, ont donné 222 liv. de régule, ayant la même ductilité que celui produir par (l'Exp. 91) : les fcories étoient demi-tranfparentes & d'une couleur verdâtre.

Les quatre expériences précédentes ont été faites dans l'ordre qu'elles font décrites, & de façon qu'en

(C) Les globules qui étoient adhérens au creufet & à fon couvercle, & qui étoient plus ductiles que le régule, nè procédoient pas du renversement accidentel du creufet, mais d'une effervefcence, d'une ébullition qui fe manifefte toujours lors de la combinaifon de deux matières métalliques qui n'ont pas un rapport intime, & que l'on fond ensemble dans un creafet quelconque, ce qui n'arrive pas lorfque les deux métaux fe combinent par pénétration & par un rapport plus immédiat. J'ai eu lieu d'obferver fouvent ce phenomène foit dans des opérations purement chimiques, foit dans les fourneaux de fonderie des forges où cet accident fait déflagrer I tuyère, bouillir le bain, foulève les laitiers & trouble l'opération.

Les globules plus ductiles que le régule, provenoient de la fonte feule de Leufftad, purifiés par une refonte, & élancés contre les parois du creufet, 'dans l'inftant du commencement du mélange de l'hématite plus dure à fondre que la fonte de fer, & contenant des principes étrangers.

Cette ébullition & ces globules ne font point des fignes de volatilisation.

enlevant du feu un creufet, l'on replacoit fur le champ celui qui devoit lui fuccéder: ce dont nous croyons devoir prévenir le lecteur, pour qu'il puiffe juger d'une certaine manière de l'intensité & de l'accroiffement de la chaleur du foyer.

94°. EXP. 200 liv. de fonte de Leufftad avec 50 liv. de crocus martial extrait du fer battu par la calcination & infenfible à l'aimant, après un feu de fufion de 15 minutes, ont produit un régule pefant 210 liv. s'étendant fur un diamètre de 9 lignes, fans que fes bords éprouvent aucunes gerçures. Une goutte d'acide vitriolique verfée fur une de fes furfaces, polie à la lime, a laiffé après quelques minutes une tache blanche que la lotion n'a pas enlevée.

M. Rinman dans les actes de l'Académie de Stockholm, année 1774, nous apprend que l'acide nitreux imprime une couche noire à l'acier & blanchit le fer; enforte qu'une feule goutte d'acide nitreux fuffit pour fournir un moyen fûr & prompt de connoître les différentes variétés de l'état du fer (D).

95°. EXP. 200 liv. de fonte de Leufftad avec 50 liv. de fafran de mars préparé à Dylte, après 20 minutes, ont donné 196 liv. de régule peu malléable, des fcories verdâtres ayant un éclat métallique. Ce régule qui cédoit à la lime, a été obfcurci

(D) Il y a très-long-tems que je me sers de l'acide nitreux pour obferver la conftitution de la pâte d'un acier fur la furface duquel on apperçoit des veines ferreufes. Si vous mettez une lame d'acier polie, tel un rafoir, un couteau ou autre pièce, dans l'acide nitreux affoibli du double de fon poids d'eau, cet acide diffout plus activement l'acier que le fer, enforte qu'il fe forme des fillons, des cavités & des éminences. Le champ de l'acier s'approfondit, & le fer eft faillant & blanc; tandis que l'acier eft d'une couleur grise foncée. Il faut écurer la pièce après l'effet de la diffolution & la bien caver, pour faifir plus parfaitement les différences.

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