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fixe aéré, mais le phlogistiqué le colore en bleu. A peine l'alkali fixe ou volatil le diffolvent-ils, à moins qu'il ne foit très-récent & encore humide.

266°. Exp. Le même traité par la voie sèche, se montre avec un autre caractère. Par la calcination il ne perd pas fa blancheur, avant & après il eft infenfible à l'aimant. Expofé fur un charbon, il fe fond à la flamme du chalumeau de l'émailleur, fous une couleur cendreuse. En cet état, il ne fe diffout qu'avec beaucoup de peine dans les acides. Traité avec le borax & le fel microscomique (R), il s'y unit lorfqu'ils font en fufion, & produit des globules vitreufes de couleur brune; de même que la chaux de bon fer & de celui qui caffe à chaud. Si pendant que le creuset eft ardent l'on y ajoute du nitre, auffitôt le fédiment blanc produit une fumée brune. Si l'on y verse à plufieurs reprises de l'acide nitreux, la couleur blanche se change en roux rembruni.

267°. Exp. Afin de pouvoir déterminer la quantité de bonne chaux, nous avons pris 255 liv. de ce même fer caffant à froid. Après les avoir fait diffoudre dans l'acide vitriolique, & par l'évaporation l'avoir réduit en criftaux, dont nous avons obtenu 938 liv. ce vitriol a été fondu dans l'eau & précipité par l'alkali fixe, fous la forme de chaux ferrugineufe.

200 liv. de cette chaux mile avec de la poudre de charbon dans un creufet ont produit 116 liv. de régule lequel refondu avec le quart de fon poids de chaux

(R) Sel effentiel d'urine. J'ai rendu le terme dont s'est fervi l'auteur, par le mot françois. Mais en vérité les Chymiftes devroient bien s'attacher à ne pas introduire dans leur langage des termes qui ne préfentent aucune idée de ce qu'ils expriment. La Chymie eft déja affez obfcure par elle-même, fans la rendre plus inintelligible par une néologie barbare, que je vois avec chagrin s'introduire dans tous les ouvrages modernes,

martiale provenant de fer de bonne qualité, a produit 116 liv. de régule d'une parfaite duЯilité.

268. Exp. Ayant amaffé du fédiment produit par le procédé précédent, & provenant de la dernière leffive qui étoit incriftallifable, après l'avoir defféché par l'évaporation & l'avoir calciné, il a pris une couleur rouffatre produite par l'effet de la chaux provenant de

"bon fer.

74 liv. de cette chaux révivifiée en métal, ont produit 46 liv. de régule, lequel ayant été refondu fuivant l'ufage ordinaire avec de la chaux de bon fer, s'eft trouvé diminué de 12 liv., & avoir acquis dans un très-grand degré la fragilité à froid.

Ces quatre dernières expériences prouvent clairement que la chaux blanche du fer, eft la caufe de fa fragilité à froid. Nous concluons que cette chaux contient plus de phlogistique, que l'ordinaire qui eft ou jaune ou d'un brun rouffâtre; puifqu'après l'ignition, elle fe diffout facilement dans les acides, même l'acéteux & le nitreux, (exp. 205. 247), & qu'étant traitée avec le nitre, elle donne des vapeurs rouffes, & qu'étant imbibée plufieurs fois d'acide nitreux, & enfuite rougie au feu, elle devient rouffe, (exp. 266).

Cependant l'on voit clairement que cette chaux blanche qui fe précipite après la première évaporation, & celle qui refte dans la dernière leflive, a besoin d'une plus forte dofe de phlogistique réducteur, tant pour la foutenir plus long-temps dans les acides, & la faire criftallifer, que pour la révivifier en état de métal, (exp. 31. 32). Au furplus, nous n'avons pas étudié plus à fond la conftitution de cette chaux, par l'impoffibilité de faire fur ce fujet un plus grand nombre d'expériences (R).

(R) J'ai obtenu un fédiment blanc des mines de fer spathique du Dauphiné; mais étant exposé à l'air, il verdit, ruisr end une couleur brune roussâtre.

(C) Afin de tenter la déphlogisticatiou de la chaux de fer par les intermèdes les plus efficaces connus jufqu'alors, nous avons operé par la méthode fui

vante.

269*. Exp. Un quintal de fer battu d'Ofterby a été diffous dans un vase de verre par l'acide nitreux ; enfuite la diffolution a été defféchée par l'évaporation. L'on a remis du nouvel acide & defféché, & l'on a continué ces deux opérations alternativement jufqu'à ce qu'il y ait eu 28 quintaux d'acide abforbés. Enfin, la maffe a été defféchée au feu. D'abord, les vapeurs qui en fortoient, étoient rouges & abondantes, & elles ont continué, jufqu'à ce qu'il y ait eu huit quintaux d'évaporés; enfuite il n'en a plus paru de veftiges: la gravité fpécifique étoit 1,268.

Le réfidu avoit acquis le poids de 139 liv., ce ce qui demontre un accroiffement de 39 liv. Il a été expofé pendant dix jours confécutifs avec de l'acide de fel déphlogistiqué, après lequel temps il n'a pas été poffible d'appercevoir aucun changement, ni dans fa forme ni dans fa couleur.

La fonte de fer caffant à froid, qui refte long-temps expofée à un grand degré de chaleur, fans communication avec l'air ni le phlogistique, paffe de l'état de régule, à celui d'une fubftance blanche, filamenteufe, fouple, que j'ai nommée dans mes Mémoires, amiante ferrugineux. Cette fubftance diffère du précipité blanc que M. Bergman a obtenu, en ce que l'amiante ferrugineux n'eft point foluble dans les acides; mais il eft fufceptible de révivification par un feu très-iatenfe, & avec lé concours du phlogistique réducteur.

Je ne peux être du fentiment de M. Bergman fur la nature de la chaux blanche, qu'il dit contenir plus de phlogiftique que la chaux jaune ou brune du fer. Je pense au contraire, qu'elle en contient moins, & c'est par cette raison qu'il lui en faut ajouter davantage pour la révivifier. C'eft plutôt le principe de la chaleur qui domine dans cette chaux, que le phlogiftique qui eft le principe colorant dont elle eft depourvue.

270°. EXP. Nous avons traité par le même procédé un quintal de fer battu de Norrberk; il en eft réfulté les mêmes effets: le réfidu qui avoit acquis un accroiffement de poids de 37 liv., a été de même mis avec l'acide du fel marin déphlogistiqué.

271°.EXP. Un quintal de fer battu de Braas caffant à froid, tourmenté de même, a montré les mêmes accidens, tant avec l'acide nitreux, qu'avec l'acide muriatique déphlogiftiqué. Le poids total du réfidu étoit de 140 liv.

Les résultats des précédentes expériences, font affez fentir , que quoique le fer perde fouvent un peu plus que fon phlogistique réducteur (exp. 263). cependant il n'a pu être dépouillé par les intermèdes employés jufqu'à préfent, du phlogistique coagulant, de façon à faire connoître fon acide radical. Mais cette opiniâtreté ne m'effraie pas, un travail perfévérant brife tous les obftacles. Cherchons avec une application infatigable des moyens plus puiffans, & peut-être pourrons nous efpérer de découvrir non-feulement l'acide radical du fer, mais encore celui des autres métaux.

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L'ANTI

SECTION X I.

Du Magnétisme.

'ANTIQUITÉ la plus réculée a reconnu l'empire du magnétifme fur le fer. Ne pourroit-on pas douter que ce métal fût le feul qui eût cette propriété? Le Nicolo, nickel (A), n'a pu être entièrement dépouillé de cette tendance, & même, lorfqu'il eft bien puri

(A) C'eft mal-à-propos que l'on appelle Nicolo le régule de nickel, par une fauffe allufion à Nicolas ou Niclais, nom d'homme. Le mot Nickel répond à pfeudo, faux, & on l'a

fié, il exerce fa puiffance magnétique, enforte qu'une moitié de fon régule attire l'autre (*).

De plus, le cobalt & la manganaise ne perdent qu'avec beaucoup de peine l'affinité qu'ils ont avec l'aimant. M. Bergman nous apprend qu'il y a beaucoup d'autres fubftances qui ont de la tendance au magnétifme.

Mais nous renvoyons à un autre temps les expériences néceffaires pour examiner ces corps avec plus d'attention, afin d'accélerer celles qui ont plus de rapport à notre projet.

Nous favons que le fer battu, non-feulement eft attirable par l'aimant, mais encore qu'il peut par plufieurs moyens acquérir lui-même la même vertu. Nous voyons même qu'il y y a plufieurs efpèces de mines de fer, fur-tout parmi celles de Suède, qui font fenfibles à l'aimant, ce qui a donné lieu à cette queftion. Les mines de fer qui font attirables contiennentelles du fer qui ait le caractère propre du fer battu, enfin y a-t-il du fer natif ? ce dont beaucoup doutent encore aujourd'hui (S)

appelé long-temps Kupfer-nickel, faux..cuivre; parce qu'on prenoit cette fubftance métallique pour une espèce de cuivre dénaturé. Ce Nickel a des rapports avec le fer par fa propriété magnétique; mais il en diffère effentiellement par toutes fes autres propriétés.

(*) Opufcul. Vol. 11. pag. 242:

(S) Il y a un très-petit nombre de mines de fer qui ne foient fenfibles à l'aimant, excepté celles qui font totalement réduites en chaux par l'air & l'eau provenant de la diffolution des pyrites. Mais il ne fuffit pas qu'une mine de fer foit attirable à l'aimant pour déterminer à croire que le fer qu'elle contient foit dans l'état métallique. Toute mine de fer que l'on expofe au feu entre des charbons ardens, (contracte la propriété d'être attirable à l'aimant, quoiqu'elle foit dans un état pulvérulent fans avoir aucune des propriétés métalliques. La matière de la

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