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De la moufle.

La mousse est un demi-cylindre en terre cuite, fermé par un bout, & dans lequel on place les coupelles, dans les opérations de P'affinage & de l'effai.

La moufle ne doit avoir aucune autre espèce d'ouverture que celle qu'on lui pratique fur le devant; on y fait quelquefois deux trous fur les côtés, & un dans le fond; mais ces trous nuifent plus à l'opération qu'ils n'y font utiles ils ne fervent tout au plus qu'à introduire de la cendre, & quelquefois même des fragmens de charbon embrafé, fous la moufle & dans les coupelles; ce qui ne peut que nuire au fuccès de l'opération. Ces trous font encore un refte de l'ancien usage des registres, qu'il faut fupprimer.

SECTION III.

Des poids d'effai.

Comme il feroit incommode & même difpendieux de faire l'effai fur une grande maffe d'or & d'argent, on a inventé, pour expliquer les degrés de fineffe de ces métaux, des poids imaginaires, appelés deniers pour Pargent, & karats pour l'or.

Des deniers.

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Les deniers font donc des parties fictives dans lesquelles on fuppofe divifée une maffe d'argent quelconque, pour en spécifier le degré de fin, ou le titre.

On fuppofe la maffe d'argent dont on veut exprimer le titre, compofée de douze parties. égales qu'on nomme deniers; & fi l'argent est absolument fin & ne contient aucun alliage, alors les douze parties de la maffe font toutes d'argent pur; & cet argent fe nomme de l'argent à douze deniers. S'il y a dans la maffe d'argent un douzième d'alliage, elle ne contient par conféquent, dans ce cas, qu'onze parties d'argent pur; & cet argent fe nomme de l'argent à onze deniers, & ainfi de fuite.

Pour être en état d'exprimer d'une manière plus précise le titre de l'argent, chaque denier fe fubdivife en vingt-quatre parties égales, qu'on nomme grains, & qui ne font pas, comme on le voit, des grains de poids de mare, mais des parties ou fractions du denier, des grains fictifs par conféquent, comme le denier eft lui-même un poids imaginaire.

Il faut obferver, au fujet de ces deniers, que les effayeurs nomment auffi denier un

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poids de vingt-quatre grains réels, ou le tiers d'un gros. Mais les grains du denier de fin font fictifs & proportionnels, de même que ce denier, & fe nomment grains de fin.

Du karat.

Le poids fictif pour déterminer le titre de Por, eft différent de celui de l'argent, & fe nomme karat. Une maffe quelconque d'or, fuppofée parfaitement pur, fe divife idéalement en vingt-quatre parties ou karats: cet or pur eft par conféquent de l'or à vingtquatre karats. S'il contient un vingt-quatrième de fon poids d'alliage, il n'est qu'à yingt-trois karats, & ainfi de fuite.

Pour la plus grande précision, le karat de l'or fe divife en trente-deux parties, qui n'ont d'autre nom que celui de trentedeuxièmes de karat. Ces trente-deuxièmes font des poids proportionnels & relatifs, comme le karat lui-même.

En France, le poids réel ou de femelle qui eft ordonné pour l'or, eft de vingt-quatre grains poids de marc. Ce poids représente par conféquent, ou plutôt réalife les vingtquatre karats; chaque karat devient par-là un grain réel; chaque trente-deuxième de

karat devient un trente-deuxième de grain. On tolère cependant que les effayeurs ne prennent que douze grains & même fix pour leur poids de femelle ; mais la jufteffe & la fenfibilité de leurs balances doivent être bien plus grandes pour des poids auffi petits que ceux des fractions d'un poids principal de femelle, qui eft lui-même fi petit.

Nota. Le poids de femelle pour l'argent eft auffi de vingt-quatre grains poids de marc: chaque denier est donc de deux grains réels, & chaque grain fictif fe trouve par conféquent équivaloir à un douzième de grain.

CHAPITRE IV.

Des fubftances métalliques.

SECTION

PREMIÈRE.

Propriétés générales des fubftances métalliques.

JE

E comprends ici fous le nom général de métal, non feulement les métaux proprement dits, mais encore les demi-métaux, qui tous ont les propriétés métalliques effentielles.

Les fubftances métalliques forment une claffe de corps peu nombreuse, de la plus grande

importance dans le Arts, dans la Chimie, dans prefque tous les ufages de la vie. Ces fubftances ont des propriétés très-marquées, par lefquelles elles different totalement de tous les autres corps de la nature.

Ces propriétés qui caractérisent les métaux, font,

1o. Leur pefanteur spécifique, qui est beau coup plus confidérable que celle d'aucun autre corps, même des terres & des pierres, qui font les substances naturelles les plus pefantes après elles. Un pied cube de marbre pèse deux cent cinquante-deux livres; un pied cube d'étain, le plus léger des métaux, pèfe cinq cent feize livres ; un pied cube d'or pèfe treize cent quarante-huit livres une once & quarante-huit grains.

2o. Leur brillant métallique, qui est différent du brillant de tout autre corps, & qui leur donne la propriété de réfléchir infiniment plus de rayons de lumière que ne le peut faire aucun autre: de là vient que les métaux dont les furfaces font polies, forment des miroirs qui repréfentent les images d'une manière infiniment plus vive que toute autre matière; & de là vient que les miroirs de glace ne produisent leur effet qu'autant qu'ils

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