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tité, une once, par exemple, de chacun, fans avoir égard à leurs volumes; on repèse après cela chacun de ces corps dans de l'eau très-pure, par le moyen de la balance hydroftatique, & l'on tient note de la quantité de poids réel que chacun de ces corps a perdue étant ainfi pesé dans l'eau: on compare enfuite ces pertes de poids, & celui qui a fait la moindre perte furpaffe l'autre en pefanteur fpécifique, dans la même proportion que la perte du poids du dernier furpaffe celle du premier. Si, par exemple, on pèse ainfi l'or dans l'eau, il perd entre un dix-neuvième & un vingtième de fon poids; d'où il fuit qu'à volume égal il est dix-neuf à vingt fois plus pefant que ce fluide. Si on pèfe de même une once d'or & de l'autre une once d'argent, part, le premier perdra, comme nous l'avons vu, entre un dix-neuvième & un vingtième de fon poids, & le fecond perdra un onzième : la pefanteur spécifique de l'argent eft donc moindre que celle de l'or dans le rapport de onze à dix-neuf environ; l'or doit donc contenir prefque le double de matière que l'argent fous un volume égal; auffi un pouce cube d'or pèfe douze onces trois gros foixante-deux grains, tandis qu'un pouce cube d'argent ne

d'une

pèfe que fix onces fix gros vingt-deux grains.

Phlogistique.

Les Chimistes défignent par le nom de phlogistique, le principe inflammable le plus púr & le plus fimple.

Il doit être regardé comme le feu élémentaire combiné & devenu un des principes des corps combustibles.

Le phlogistique eft le principe qui conftitue les fubftances métalliques, & les diftingue de tous les autres corps; c'est à lui que les métaux doivent la ductilité, l'opacité, le brillant métallique, la ténacité, la pefanteur fpécifique qui les caractérisent; c'eft encore à lui qu'ils doivent leur fufibilité & leur diffolubilité par les acides: on peut voir, à ce fujet, ce qui a été dit des chaux métalliques, page 33, & l'article du chapitre quatrième qui traite des propriétés générales des substances métalliques.

Régule.

C'est le nom général des fubftances métalliques féparées d'avec d'autres substances par la fufion. Ainfi, le culot d'or qui reste au fond du creufet dans l'opération de la purification de ce métal par l'antimoine, se

nomme régule d'or; celui qui fe trouve de même fous les fcories du départ sec, porte encore le nom de régule d'or, comme on nomme régule d'argent, le culot de ce métal qu'on obtient dans la purification de l'argent par le nitre.

Scories.

On donne ce nom en général à toutes les matières falines, fulphureuses, ou vitreuses, qu'on trouve au-deffus des culots ou régules, après la fonte des minéraux, ou après leur purification par la fonte.

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Hiftoire naturelle abrégée de toutes les matières qui font employées dans les opérations chimiques de l'Orfévrerie.

Acide marin.

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L'ACIDE 'ACIDE marin, qu'on appelle auffi efprit de fel, efprit de fel commun, est ainsi nommé, parce qu'on le tire ordinairement du fel marin.

L'acide marin a toutes les propriétés gé

nérales des acides; celles qui le caractérisent particulièrement font les fuivantes.

Sa pefanteur spécifique eft plus confidérable que celle de l'eau, mais moindre que celle des acides nitreux & vitriolique. L'acide marin très-concentré & fumant, pefé dans une bouteille qui contient jufte une once d'eau, pèfe une once deux gros & fix grains.

Lorfqu'il eft concentré à un certain point, fa couleur eft citrine; il s'exhale alors perpétuellement en vapeurs blanches, qui ne font vifibles qu'autant qu'elles ont communication avec l'air libre.

Il a une odeur très-marquée, que plufieurs Chimistes font reffembler à celle du fafran, mais qui au vrai lui est particulière.

L'acide marin en liqueur, quelque concentré qu'il foit, aidé même de la chaleur la plus forte, ne peut diffoudre ni l'or ni l'argent; il fe combine néanmoins très-bien & très-intimement avec l'argent par deux moyens; le premier, par la voie fèche & par cémentation, comme nous le verrons dans l'opération du départ concentré ; le fecond, par la voie humide, & en féparant ce métal de fa diffolution par l'acide nitreux, ainfi que nous le démontrera la formation de la lune cornée.

Cet acide a la propriété de rendre volatils, d'enlever avec lui par fublimation, les métaux avec lefquels il eft uni, & fingulièrement ceux avec lefquels il a la plus forte adhérence. La lune cornée nous fournira encore un exemple de cette propriété de l'acide marin.

il

Enfin, quoique cet acide ne puiffe diffoudre l'or dans fon état naturel, par aucun moyen connu, tant qu'il est seul & pur, fait très-bien cette diffolution quand il est mêlé d'acide nitreux; il forme alors un diffolvant mixte, qu'on nomme eau régale, & dont je parlerai dans ce chapitre.

On trouve l'acide marin dans le commerce fous plufieurs états, qui tous tiennent à ses divers degrés de concentration.

Le premier eft d'une couleur jaune ardente, \ & exhale une très-grande quantité de vapeurs blanches, lorsqu'on l'expose à l'air, d'où on le nomme acide marin fumant.

Le fecond eft d'une couleur citrine, & n'exhale que peu de vapeurs ; c'est celui qui convient pour faire l'eau régale.

Le offième eft d'autant plus blanc & exhale d'autant moins de vapeurs qu'il est plus phlegmatique celui-ci eft abfolument trop

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