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cap. 13. On peut pourtant défendre la leçon reçue par ce vers de Plaute, Prolog. in Caffin. v. 22:

Benignè ut operam detis ad noftrum gregem.

Voyez auffi ce qu'en a dit M. Davies en fa troifiéme édition.

Si hac nunc mihi] Dans le Manuscrit du Roi: Sic hac mihi nunc. Ce qui eft plus doux.

Ad id aut fedens, aut ambulans, difputabam] Prefque tous les Manufcrits, auxquels on peut ajouter celui du Roi, mon ancienne édition, celles d'Alde, celle de Robert Eftienne, & plufieurs autres, ont nc id, & c'eft la façon de parler ordinaire de Cicéron Je m'étonne donc que les derniers Editeurs aient préféré la leçon propofée par Gebhard, qui n'eft fondée que fur un feul exemple, tiré des Tufculanes, III. 6, où il eft dit : Dionyfius ad ea difputat, que apud Homerum Achilles queritur. Mais ces mots, ad ea,&c. ne fignifient pas, fur les plaintes, mais, à l'occafion des plaintes d'Achille, comme on le voit par ce qui fuit.

CAP. V. Siti enectus Tantalus?] M. Davies, fur le témoignage de Nonius Marcellus, & de Prifcien, confirmé par le Manufcrit du Roi, & par mon ancienne édition, a fort bien corrigé, enectus fiti, & s'eft fervi de cela pour montrer que c'étoit ici un vers Trochaïque. Mais il

me femble que pour la mesure, il faut lire Mento fummam aquam attingens, & enectu' fiti Tantalus.

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CAP. VI. An tu hac non credis ? ] Une pareille interrogation feroit abfurde après l'aveu que l'ami de Cicéron vient de lui faire. Cela me perfuade qu'il faut lire: Ain' tu? Hac non credis? Eft-ce tout de bon, que vous n'en croyez rien?

Atqui pleni funt &c.] Le Manufcrit du Roi, & mon ancienne édition, ont: Atqui pleni libri funt contra ifta ipfa differentium Philofophorum. Ce qui me plaît fort.

Quid tandem? Je ne fais pourquoi M. Bentley & M. Davies corrigent, Qui tandem, malgré les Manufcrits, ces deux phrafes étant fynonymes. L'édition d'Alde l'ancien favorife néanmoins leur fentiment, ainfi que quelques autres. Mais M. Davies a rétabli l'ancienne leçon dans fa troifiéme édition.

Tanta gloria, &c. ] Dans mon ancienne édition: tanta dignitate, tanta gloria morte fit orbatus. On trouve auffi ces deux premiers mots dans l'un des Manufcrits de Leyde, & ils font ici un bon effet.

Nam iftud ipfum ] On lit, iftuc, dans mon ancienne édition. Et ces mots : Quid miferius, quàm omnino non fuiffe, font mis dans la bouche du difciple de Cicéron. Ce qui favorife la conjecture de M. Bentley, qui change feulement quid, en quin.

Mais je ne crois pas qu'il foit besoin ici d'aucun changement. Il ne faut que développer la pensée de Cicéron, qui ne l'a pas encore été fuffisamment, fi je ne me trompe. Son difciple, pour montrer que l'homme eft malheureux de n'être plus, avoit dit, que cette ceffation de vivre étoit une chofe très-malheureuse, confondant ainfi l'événement avec l'homme à qui le malheur étoit arrivé. Pour lui faire fentir le faux de ce raisonnement, Cicéron lui oppofe, qu'il en faudroit conclure que celui qui n'eft pas né, est malheureux. C'est ce qu'on ne peut pas dire néanmoins de celui qui n'existe pas encore. On ne le doit donc pas dire non plus de celui qui eft mort. Car l'un n'exifte pas plus que l'autre. Il eft malheureux de mourir mais on n'eft point malheureux quand on eft mort,

CAP. VII. Et non eos miferos Ce dernier mot manque dans mon ancienne édition, qui me paroît en cela préférable, auffi-bien qu'à M. Davies.

Eos miferos effe] On pluftôt, eò, fuivant T'excellent Manuferit du Roi, & un autre encore, que M. Davies a fuivi.

Sed fi invenero melius] Ce fed, qui ne fe trouve point en plufieurs Manufcrits, non plus que dans mon ancienne édition, & dans celles d'Alde, de Robert Estienne, &c. mérite en effet d'être retranché.

Haberemus in vita] Il eût été ridicule

à Cicéron de dire, que fi les morts étoient malheureux de n'être plus, les hommes feroient éternellement malheureux dans le cours de leur vie. M. Bentley, qui l'a très-bien fenti, a propofé de joindre ces derniers mots à ce qui fuit: In vitâ nunc video calcem, &c. & de lire un peu plus haut: Si mors etiam mortuis miferum effet. En quoi je fuis entiérement de fon avis. M. Wopkens, Lect. Tull. 1, 9. propose de lire: horreremus in vita. Mais ce changement n'eft pas néceffaire. Le Manufcrit du Roi a enfuite, ad quam; & c'eft ainfi qu'il faut lire comme l'a fort bien montré M. Davies.

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Cui proximum tempus eft poft mortem ] Ces deux derniers mots, qui défigurent, & embarraffent ce paffage,font évidemment une glose marginale, pour expliquer ce temps, qui fuit immédiatement la mort, & qui, après ce qui vient d'être dit, s'entend fuffifamment par ces termes: cui proximum tempus eft, in quo nikil mali effe concedis.

Nonne refpondebis ] Il faut manifeftement: non refpondebis? comme l'a fort bien ob fervé H. Etienne, en fon Pfeudo-Cicero, pag. 138.

CAP. IX. Et animofos,&c.] La fagacité de M. Bentley lui a fait fort bien juger, que ces mots: Et animofos, & bene animatos, & ex animi fententia, ne pouvoient fe rapporter à ce que les Romains appeloient,

Animam, l'Air que nous refpirons. C'est pour cela qu'il a propofé de retrancher toute cette phrafe, depuis Nam & agere. Cette conjecture eft ingénieufe. Cependant, comme elle eft trop contraire à tout ce qui nous refte de Manufcrits, je croirois qu'on pourroit redreffer tout ce paffage, en doublant feulement le mot, dicimus, en cette forte: Animum autem alii animam, ut fere noftri. Ipfum declarat nomen. Nam & agere animam, & efflare dicimus. Dicimus & animofos, & bene animatos, & ex animi fententiâ. Ipfe autem animus ab anima dictus eft. Voici le fens de cet endroit, à mon avis. Il y a des gens, dit Cicéron, qui croient que l'ame n'eft qu'une espèce de vent. De ce nombre font les Romains, comme on le reconnoît par ces expreffions, agere animam, &c. Nous défignons cependant auffi l'ame par d'autres expreffions, qui ont plus de rapport à Animus. Mais cela revient au même. Car ce mor eft pareillement dérivé d'Anima. Telle eft ma pensée fur ce paffage. Pour ce qui eft de l'origine du mot Animus, il y a plus d'apparence qu'originellement il vient du Grec, Aveos, comme on le croit communément. Mais nous cherchons moins ici la vérité de cette étymologie, que le fentiment particulier de Cicéron.

CAP. X. Locis difclufit ] Je ne vois pas de raifon pour lire difclufas, comme a fait M. Davies, contre l'autorité de tous les Manufcrits. Auffi a-t-il changé de fentiment Tome I. Dd

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