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femblable, que les Copistes aient fubftitué un mot, qui n'étoit plus guére en usage en ce fens, à un terme auffi connu, que l'eft. deferitur. Cependant l'autorité de Macrobe, qui en citant cet endroit de Cicéron in Somn. Scip. II, 13, a confervé deferitur, me fait fufpendre mon jugement; quoique je fache que ces fortes de citations ont été fouvent corrigées fur les éditions vulgaires des Auteurs citez ou fur dess Manufcrits modernes. Au livre de Seneaute, ch. 21, Cicéron donne à la même penfée cet autre tour: Cùmque femper agitetur animus, nec principium motus habeat quia fe ipfe moveat, ne finem quidem habiturum effe motus, quia nunquam fe ipfe fit reliGurus.

TE

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Omnifque natura. ] Puifqu'il y a dans Platon, say Te y, il paroît difficile de ne pas admettre la correction de Muret qui lit: Omnifque terra; d'autant plus qu'on ne comprend pas, comment toute la Nature pourroit tomber. Auffi M. Davies paroît-il avoir fuivi cette conjecture en fes derniéres éditions, où il a mis: Om-nifque terra, confiftat, &c.

Nec vim ullam nancifcatur. ] Ce mot de vis me perfuade que dans Platon, au lieu de ces mots: Και μὴ πότε αὖθις ἔχειν εἰαι il faut lire, ixer Dives, öder, &c.

Qua primò impulfa moveatur.] Primò ne convient point, puifqu'il s'agit ici d'une fecond mouvement. Et c'eft ce que mar

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que le mot, audis, dans Platon. Il y a dans Macrobe, à primo. D'où Muret a fort bien corrigé, ut à primo. Du refte cette traduction de Cicéron donne lieu de foupçonner, qu'il y avoit dans le Grec: 9 Minion genotto. Ce qui fe rapporte à avμmošo, qui précéde: comme impulfa, dans la traduction, fe rapporte à terra. A. l'égard de ce qui fuit, quoique la petite correction, que M. Davies fait dans le texte Grec, puiffe fuffire, pour donner un bon fens à ce paffage, je crois pourtant, que pour éviter le concours des deux & qui n'eft pas agréable, il vaut mieux lire :: τις λέγων εν αισχυνεται ; On y retrouve même Rigitur, qu'a rendu Cicéron..

Quod autem eft animale. ] Prefque tous les Manufcrits ont, animal ; & c'est ainfi qu'il faut lire.. Cicéron oppose de même ce mot à Inanimum dans fes Questions Académiques, IV, 12..

Hac eft propria natura animi ] Dans l'un des Manufcrits de Leyde on lit, prima.. D'où le favant M. Burman m'a propofé dans une de fes Lettres, une conjecture fort vrai-femblable. C'est de lire priva. Sur: quoi il renvoie à sa judicieuse Remarque fur Ovide, Metamorph. IX, 20. où il fait voir, qu'en beaucoup de paffages des Anciens, les Copiftes ont mal à propos fubftitué à ce mot ceux de primus, ou de pro-. prius. J'en pourrois ajouter quelques-uns; entre autres celui-ci du Vers 60 de l'Art:

Poëtique d'Horace, qui me paroît devoir être lû ainfi :

Ut fylva foliis pronos mutantur in annos,
Priva cadunt. Ita verborum, &c.

Car prima ne paroît pas fupportable en cet endroit; au lieu que priva marque, que le fort de toutes les chofes de ce monde, eft d'être fujettes au changement, comme les feuilles des arbres. La reffemblance de ces mots a fait qu'en plufieurs endroits privus a pris la place de primus. Par exemple, dans le même Poëte, II. Sat. V, 11, on trouve dans toutes les éditions:

Sive aliud privum dabitur tibi.

Dans un Manufcrit, que nous avons ici, j'ai trouvé five aliud primum; & peut-être que fi l'on y regardoit de près, l'on trouveroit la même chofe dans la plupart des autres. Car je ne fais nul doute, qu'Horace n'ait écrit de la forte. Il compare en cet endroit les vieillards riches, & fans enfans, aux Dieux Lares:

Et quofcunque feret cultus tibi fundus ho

nores,

Ante Larem guftet venerabilior Lare dives. Or on fait que l'un des devoirs de la religion des Romains étoit d'offrir à ces Dieux les prémices de tous leurs fruits, auffi- bien qu'aux Divinitez qui préfidoient aux récoltes. Sur quoi je remarquerai encore en paffant, que dans ces Vers de Tibulle, I. Eleg. 1, 17:

Et

Et quodcunque mihi pomum novus educat

annus,

Libatum agricola ponitur ante Deo.

il femble qu'au lieu de pomum, il faudroit lire primum. Car la leçon ordinaire paroît fuppofer contre la vérité, qu'on offroit aux Dieux tous les fruits de l'année. Mais il eft temps de finir cette petite digreffion. Revenons donc au paffage de Cicéron. Je ne dois pas oublier que H. Eftienne, Caftig, in Cicer. p. 1, croit qu'il. y faut lire, anima, au lieu d'animi, Sa raifon eft, qu'il paroît abfurde, de rapporter le qua à natura. Mais il n'a pas pris garde, qu'en tout ce Traité Cicéron ne donne jamais à l'ame le nom Anima; & il n'y a point d'abfurdité à dire qu'elle a une force mouvante, qui lui donne à elle-même le mouvement,

Ego vero facile fum pafus, &c.] Quoique quelques Manufcrits favorifent le changement de fum, en fim, qu'a fait M. Davies, il me paroît trop contraire au fens de ce paffage, pour le recevoir.

CAP. XXIV. Eodem perveniat] M. Davies, en fa feconde édition, lit: cò demum perveniat, quò, &c. Ce qui me plairoit affez, quoique M. Davies paroiffe avoir en dernier lieu changé de fentiment.

Cumque nihil effet] Un des Manufcrits de Leyde a: Quumque corpus nihil effet. C'eft ainfi qu'il faut lire indubitablement. Autrement ces mots fe rapporteroient à Tome I.

Ff

ceux-ci, non potuit animus, &c. Ce qui feroit contre la pensée de Platon, & de fon Imitateur.

Tum agnofcit illa reminifcendo ] On lit dans mon ancienne édition: Tum agnofcit, vel retractat illa, reminifcendo. Vrai-femblablement c'est l'ancienne leçon.

Aut unde naturam] Je fuis entiérement de l'avis de ceux qui lifent ici, natam.

Charmadas] Il faudroit du moins, Charmidas. Mais puifqu'il eft appelé, Charmides, au fecond Livre De Orator. c. 88,* je ne vois pas pourquoi il feroit nommé autrement ici.

CAP. XXV. Qua fit illa vis, unde intelligendum puto] Prefque tous les Manufcrits, & mon ancienne édition ont

unde fit. Ce qu'a adopté en dernier lieu M. Davies. Mais ce double fit fait un effet defagréable. D'ailleurs il paroît manquer ici quelque chofe au raifonnement de Cicéron, lequel feroit, à mon avis, mieux tourné, fi on lifoit : Qua fit illa vis, & unde, fic intelligendum puto. Car voici quelle eft fa penfée. Il n'eft pas aifé de comprendre ce qui produit en nous la mémoire. On peut cependant s'en former quelque idée en cette forte. Le principe de la mémoire n'est sûrement pas dans le cœur, dans le fang, ni dans le cerveau. Elle ne peut être L'effet du concours des atomes. On fent bien qu'elle n'a rien de terreftre, ni d'aqueux. Si elle tire fon origine de quelque fubftance aë

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