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II.

eft par elle-même plus ou moins grande: ces réflexions m'ont ouvert DISC. les yeux fur des difficultés qui m'ar rêtoient depuis longtems: j'ai lieu de croire qu'elles pourront être de quelque utilité à ceux qui auront le même examen à faire.

quels on re

ou moins éle

Attirer & repouffer des corps lé- Signes auxgers, qui font à une diftance conve- connoît fi un nable; faire fentir fur la peau une corps eft plus impreffion femblable à peu près à &trique. celle du coton légerement cardé, ou d'une toile d'araignée qu'on rencontreroit flotante en l'air, répandre une odeur qu'on peut comparer à celle du phosphore ou de l'ail lancer des aigrettes d'une matiére enflammée, étinceler avec éclat piquer très-fenfiblement le doigt ou toute autre partie du corps qu'on préfente de près; enfin communiquer à d'autres corps la faculté de produire ces mêmes effets pendant un certain tems; voilà les fignes les plus ordinaires fur lefquels on a coutume de juger fi un corps eft actuellement électrique, & fa vertu paffe pour être d'autant plus forte, que chacun de ces phénoménes fe mani

II.

DISC.

feste davantage & avec plus de durée. J'avoue qu'en jugeant avec toutes Le concours ces preuves enfemble, il fera diffide tous ces fi- cile de fe tromper, tant que l'on gnes ne peut confiderera l'électricité comme l'aper, fi l'onction d'une matiere à qui l'on fait lectricité fous prendre un certain mouvement, nonune certaine feulement dans le corps électrifé įdéc.

gueres trom

conçoit l'é

mais auffi dans ceux qui l'environnent ou qui le touchent, fuivant l'idée que j'ai tâché d'en donner dans P. 148. mon Effai: * car tous ces effets exfuiv. &térieurs étant l'action de la matiere 166,

'de fe tromper

électrique, on ne rifquera rien de conclure que l'électricité eft plus ou moins forte, quand on verra augmenter ou diminuer cette action même dans laquelle on la fait confifter 3 On rifque mais fi l'on regarde le corps électrifé même avec comme un agent capable d'operer tous ces fi- au dehors, en vertu d'un certain conçoit l'éle- état qu'on lui a fait prendre, & Aricité com- d'une matiere qu'il anime de fon proréfidente dans pre fond, je vois qu'il y aura bien le corps éle- des cas où l'on pourra porter un faux

gnes, fi l'on

me une vertu

Arique,

jugement; car je crois être en état de prouver que prefque tous ces phénoménes, dont je viens de faire l'énumération, & que l'on prend com

II.

parences ex

vent s'aug

menter ou

s'affoiblir, fans que le Corps elcari

plus ni moins

de vellu.

munément comme des marques d'une électricité plus ou moins forte, Disc. peuvent s'augmenter ou s'affoiblir, quoique le corps électrifé perfévere Parce que d'ailleurs dans le même état, ou toutes ces apdu moins fans que l'on ait des rai-té ieures peufons fuffifantes pour croire qu'il en ait changé je puis faire plus; il m'eft poffible de montrer qu'un corps que l'on n'a eu nullement intention d'é- fé en ait ni lectrifer, & que l'on regarde communément comme ne l'étant pas, fait quelquefois d'une maniere trèsmarquée, tout ce qui annonce une forte électricité, acquife par frottement ou communiquée, attraations, répulfions, attouchemens d'émanations invisibles, aigrettes lumineuses, étincelles, piquûres, inflammations; onconnoît déja une grande partie des faits qui peuvent fervir de preuves à ce paradoxe ; je vais les rap-attractions & peller en peu de mots, &j'y en join- répulfions drai quelques autres, dont j'ai fait la confiderées découverte depuis la publication de d'électricité, mon Efai.

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comme fignes

II.

DISC.

Expériences

que le corps

me commu

PREMIERE EXPERIENCE.

Qu'une perfonne qu'on électrife qui prouvent fur un gâteau de réfine, étende le que l'on nom- bras, & foutienne fur fa main un carnément non é ton couvert de petits fragmens de Lectrique, at- feuille d'or ; qu'une autre perfonne tire & repousse comine non électrifée porte le bout du doigt ceux qu'on a à 5 ou 6 pouces au-deffus du carton profeffo, vous verrez toutes les feuilles de métal s'élancer vers ce doigt non élerique, (ou regardé comme tel,) & rejaillir comme elles ont coutume de faire lorfqu'étant pofées fur une table, on leur préfente un tube de verre nouvellement frotté.

électrifés ex

II. EXPERIENCE.

Laiffez tomber fur un tube électrifé, une très-petite feuille de métal; dès qu'elle aura touché le tube, devenue électrique elle-même elle s'élevera au-deffus, & demeurera suspendue en l'air, comme je l'ai rapporté à la page 78. de mon Effai: préfentez alors le doigt à ce petit corps flottant, & vous pourrez re

11.

marquer que non-feulement il fe jette avec précipitation fur le doigt non électrique qu'on lui préfente, DISC. mais auffi qu'il rejaillit immédiatement après, comme lorsqu'il est repouffé par le tube qui l'a électrisé : ce dernier effet eft encore plus fenfi ble, fi au lieu du doigt, vous préfentez à la petite feuille un écu ou quelqu'autre morceau de métal, au bout d'un bâton de cire d'Espagne.

III. EXPERIENCE.

On peut faire un petit carillon en laiffant pendre au bout d'un fil une groffe aiguille à coudre, entre deux timbres, ou entre deux verres à boire, dont un eft électrifé par communication, tandis que l'autre ne l'eft pas car tant que dure l'électricité, l'aiguille ne ceffe d'aller d'un verre à l'autre, & de les heur ter tous deux alternativement.

IV. EXPERIENCE.

Si l'on électrife un baffin plein d'eau, dans lequel on a mis flotter

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