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II.

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trique affluente qui opére cet effet, n'a point reçu quelque augmentation de force à laquelle il n'a point de part; & cette augmentation de force peut venir non- feulement de l'appui qui porte les corps légers, mais même des autres corps qui font à une petite diftance aux environs. Car j'ai prefque toujours remarqué, & je l'ai déja dit ailleurs, * que ces # Effai fun fortes d'expériences réuffiffent mieux "Eldricité, lorfqu'il y a une nombreuse affemblée, ou que les Spectateurs s'approchent pour voir de plus près; excepté le cas où une trop grande transpiration de leur part cauferoit dans l'air de la chambre une humi dité trop abondante qui pourroit s'attacher au verre.

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Comme les attractions apparen- Autre fait tes du corps électrifé deviennent plus même conféqui prouve la vives quand les corps légers font po- quence. par fés fur des appuis dont il émane beau-le contraire, coup de matiére affluente; auffi s'affoibliffent-elles jusqu'à être quelquefois nulles, lorfque ces mêmes corps reposent fur des appuis d'une qualité oppofée.

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II. DISC.

VII. EXPERIENCE.

Combien de fois n'ai-je pas vù des feuilles d'or ou des duvets de plume, fe gripper & s'attacher à la furface d'une boule de foufre où de cire d'Espagne très-polie & trèsféche, que je tenois d'une main, tandis que de l'autre je préfentois un tube de verre fortement électrifé ? Si la feuille de métal fe foulevoit un peu, comme pour se détacher de la boule, en lui préfentant une autre partie du tube, je la voyois fe pliffer de nouveau, & fe coller contre le foufre, comme fi j'avois foufflé deffus. Quand on fçait d'ailleurs que d'un tel appui il émane très-peu de matiére électrique affluente au tube, on devine aifément la caufe de ce phénoméne : on voit bien que la petite feuille n'ayant rien, ou n'ayant qu'une impulsion très-foible qui tende à la porter vers le tube, la matiére effluente de celui-ci demeure victorieufe & la tient conftamment appliquée au foufre.

Ce qui rend cette explication plus

que vrai-femblable, c'eft qu'un tube moins électrique ne produit pas ordinairement cet effet; en pareil cas il attire mieux & plus sûrement que s'il étoit fortement électrifé: Paradoxe qu'on auroit fans doute bien de la peine à croire, fi ce n'étoit point un fait facile à vérifier, qui doit être connu de tous ceux qui font dans l'habitude de faire des expériences avec le tube, & qui ne négligent point d'observer les circonftances.

II. DISC

qu'il faut a

En faveur de ceux qui n'auroient Attentions pas fait cette obfervation, & qui voir en faivoudroient la vérifier, je dois aver fant cette expérience, tir que pour voir les chofes telles que je les annonce ici, on doit prendre garde d'échauffer la boule de foufre ou de cire d'Efpagne, foit en opérant près du feu ou au foleil foit en la frottant ou en la maniant un peu trop. Car je fçai à n'en pas douter, & c'eft un des principes fur lefquels j'ai établi ma théorie,) que la matiére électrique qui ne pénétre que difficilement les corps fulphureux, réfineux, &c. tant pour y entrer que pour en fortir, s'y meut avec plus de liberté * Essai fav quand on les chauffe ou qu'on les frotte.

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Pourquoi

périences de

les corps le

Ainfi la matiére électrique qui doit fortir du foufre pour chaffer la feuille d'or vers le tube, & qui n'en fort pas ordinairement en fuffifante quantité, acquiert par le frottement ou par la chaleur, la liberté d'agir efficace

ment.

Je dois ajouter encore qu'on réuffit mieux avec une boule de 3 ou 4 pouces de diametre, qu'avec un cylindre ou avec une plaque de cinq ou fix lignes d'épaiffeur, non pas à cause de la figure, mais parce que la matiére électrique qui vient de l'air, par le côté oppofé à celui où eft lá feuille d'or, fe fait jour à travers de l'obstacle quand il n'y trouve pas une certaine épaiffeur.

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Ces deux remarques nous font dans les ex- connoître pourquoi M. du Fay, & M. du Fay, ceux qui l'ont imité, n'ont pas laiffé gers étoient que d'enlever comme ils le défiaffez bien at- roient, avec le tube électrifé, les tirés, quoique pofés fur des corps légers qu'ils avoient posés fur guéridons de des guéridons de verre ou de cire e d'Espagne, d'Efpagne, matiéres peu propres cependant à fournir cette affluence d'où procéde tout l'effet; ces guéridons étoient compofés de platines

verre &de ci

peu épaiffes, & on les faifoit chauffer quand on vouloit faire l'expérience avec plus de fuccès; mais je puis dire en toute fureté, qu'on réuffira encore mieux fi les platines de ces guéridons font de métal.

II.

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ces à tirer de

On peut conclure de tout ceci Conféquenque les attractions & répulfions par ces obfervalefquelles on juge communément fi tions. le corps électrique a plus ou moins de vertu, peuvent devenir plus ou moins vives, non-feulement par la nature, mais auffi par la difpofition actuelle, & même par certaines dimensions des fupports fur lefquels on pofe les corps légers qu'on veut attirer; d'où il fuit qu'on doit avoir beaucoup d'égard à ces circonftances, puifqu'elles peuvent être occafion d'erreur, pour quiconque négli geroit d'y faire attention.

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Je dois fuppofer qu'un obfervateur qui veut comparer enfemble deux corps électriques, pour fçavoir celui des deux qui l'eft davantage, préfente à l'un & à l'autre des corps légers de la même espéce, & à peu près du même poids; car par rapport à la premiere de ces deux précau

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