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II.

DISC.

tions, perfonne, je crois, n'ignore à préfent qu'il y a des matiéres plus fufceptibles les unes que les autres d'être attirées ou repouffées, & que la même barre de fer électrifée, fans que fa vertu augmente ou diminue, enlevera mieux une feuille d'or, par exemple, qu'un fragment de papier qui auroit le même poids; mieux encore un ruban mouillé, que le Néceffité de même ruban fec. Mais ce qu'on pourpréfenter des roit négliger comme chose indifféme grandeur rente, & qui ne l'eft cependant pas, & de même c'eft que les corps légers qu'on précorps électri- fente pour être attirés & repouffés, ques, dont on doivent être & d'une grandeur & dégrés d'é- d'une figure conftante, pendant tout.

corps de mê

figure à leurs

compare les

lectricité.

le tems que l'on compare leurs mouvemens; car on fe fouviendra qu'une feuille d'or ou d'argent d'un certain volume, vient plus lentement au tube qu'une autre feuille plus petite du même métal, & que cette feuille, un peu chiffonée & ramaffée en paquet, à des mouvemens moins vifs. aussi que quand elle eft dévelopée, & libre de fe préfenter de champ. Cette lenteur ne vient pas, comme on le pourroit croire, de ce que la feuille

attirée n'a pas affez de légereté; j'en fuis certain, parce qu'au lieu d'attirer cette feuille de bas en haut je l'ai suspendue à un fil pour la déterminer à fe mouvoir dans une direction à peu près horizontale, & j'ai toujours vû le même effet, à peu de différence près.

II.

D. IS

petits

préfente, va

s'électrifant

Ne croiroit-on pás qu'il fuffit pour ne fe pas tromper, de ne préfenter que des corps de même matiére & de même mefure? Cela pourroit être La grandeur & la figure en effet fi ces petits corps ne com- des mençoient pas à s'électrifer eux-mê- corps qu'on mes, dès qu'on les préfente au corps rient à caufe électrique dont il s'agit d'éprouver de l'atmofla vertu, ou s'ils s'électrifoient tous ble qu'ils re& toujours également. Car en s'élec- çoivent en trifant, quand ils feront d'un certain volume, ils deviendront moins attirables, & ils le feront d'autant moins qu'ils feront plus électrifés; cela pourroit aller même jufqu'à leur faire éprouver une répulfion bien marquée. Or il est également vrai que tous les corps s'électrifent par communication, avant même que de toucher au corps électrifé, & que les uns s'électrifent par cette voye

II.

DISC.

bien plutôt, & bien plus fortement que les autres. D'où il fuit néceffairement que de deux corps également électriques, celui-là fera paroître extérieurement plus de vertu, qui exercera fon action fur des corps moins fufceptibles de s'électrifer par communication; & au contraire : c'est une conféquence qui a été apperçue par M. du Tour, & qu'il a pleinement confirmée par une fuite d'expériences qu'on a fait imprimer (a) il me fuffira d'en citer une qui me paroît décisive.

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VIII. EXPERIENCE.

Que l'on fufpende avec deux fils de même longueur, une feuille de faux or, qui ait deux pouces de largeur ou environ, & à 5 ou 6 pouces de distance fur la même ligne un difque de cire extrêmement mince, & de la même grandeur que la feuille de

(a) L'Académie des Sciences a fait imprimer un premier Volume du Recueil des Mémoires qu'elle a reçûs de fes Correfpondans. Les Expériences de M. du Tour fe trouvent dans se premier volume.

métal : qu'on présente enfuite vis-àvis de ces deux corps, & parallelement à la ligne dans laquelle ils font, un tube de verre bien électrifé, on verra prefque toujours la feuille de faux or, ne faire vers le tube qu'un très-petit mouvement, tandis que la cire au contraire, paroît conftamment attirée, & d'une maniere trèsfenfible.

M. du Tour attribue cette différence à la facilité avec laquelle on fçait que l'Electricité fe communique au métal, & au peu de difpofition que l'on trouve dans la cire à s'électrifer par la même voye. Cette conjecture est bien fondée, car en éprouvant ces deux corps auffi-tôt après l'expérience que je viens de rapporter, on obferve que la feuille de métal est électrique, & que la cire ne l'eft pas.

Mais pourquoi la feuille de métal, en s'électrifant, devient-elle moins attirable que le difque de cire qui ne s'électrife pas? Je crois qu'en voici la raifon : c'eft que l'électricité augmente en quelque façon le volume de la feuille d'or; les émanations

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Difficultés

M1, Allaman.

invifibles, mais bien réelles qui forment fon atmosphère, la mettent plus en prise aux rayons effluens qui viennent du tube, & cette augmentation de grandeur qui rend une très-petite feuille plus fufceptible d'être attirée, fait tout le contraire à l'égard d'une plus grande, par des raifons que j'ai expofées ailleurs. (a)

M. Allaman dans fa Lettre à M. propofées par Folkes, (b) ne paroît point d'accord avec les autres Phyficiens fur la difficulté d'attirer des corps d'un grand volume: « J'attire, dit-il, avec mon » tube, une boule de duvet qui a » environ 3 pouces de diametre, ou » une feuille d'or battu, de 4 pou» ces quarrés, qui s'approche du tu»be, en lui préfentant fa furface » plane, & non de côté.

tés de M. Al

Jaman,

Réponses A cette difficulté, je réponds preaux difficul-mierement, qu'une boule de duvet, qui n'eft point de nature à s'électrifer auffi fortement que du métal quoiqu'elle ait 3 pouces de diamétre, peut fort bien avoir moins de volu

(a) Effai fur l'Ele&ricité p. 48. & suiv. (b) Bibliot. Britann. Janv. Fevr. Mars 1746 2.41

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