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me, qu'une feuille d'or, moins
de par elle-même, mais entourée
d'une atmosphère électrique. Secon-
dement, quant à la feuille de 4 pou-
ces quarrés, M. Allaman ne dit pas
avec quelle viteffe elle s'approche
du tube, nifi elle s'en approche juf-
qu'à le toucher je foutiens feule-
ment qu'elle est toujours attirée plus
difficilement qu'une plus petite,
qu'elle arrive rarement jufqu'au tu-
be, & qu'affez fouvent elle eft re-
pouffée plutôt qu'attirée. Troifiéme-
ment, enfin s'il arrive par hazard que
cette feuille préfente fa surface plane
au tube, il est bien certain que c'eft
un cas rare, fur lequel on ne doit
pas établir une loi générale, & qui
s'explique affez bien, quand on fait
attention que les émanations d'un
corps électrique, ne s'élancent pas
toujours avec la même force de tous
les points de fa furface, & qu'il peut
arriver qu'une feuille d'or pouffée
vers le tube, trouve en certains en-
droits moins de réfiftance, qu'il n'y
en a le plus communément.

1

Puifque l'électricité ajoute au volume de certains corps, & qu'elle

II. DISC2

DISC.

les rend par-là fufceptibles d'être II. plus ou moins vivement attirés & Ce qui fuit repouffés, il faudra donc, lorsqu'on de ces dernie- éprouvera la vertu électrique d'un

res confidérations.

On rifque

de fe tromper,

ou

corps, par ces mouvemens, qu'on voudra la comparer avec celle d'un autre corps, il faudra, dis-je, lui préfenter des matiéres d'un même genre, & de même volume, & bien prendre garde qu'il n'y refte aucune électricité communiquée dans la premiere épreuve, avant que de les appliquer à une feconde.

Par ces précautions, & par toutes roit beaucoup celles dont j'ai fait connoître la néfi l'on ne con- ceffité ci-deffus, il est aisé de voir fultoit que les combien on rifque de fe tromper, répulfions. quand il s'agit de juger par les feules

attractions &

Examen des émanations

attractions & répulfions, fi l'électrici té eft plus ou moins grande dans un corps, ou dans un tems, que dans un autre. Examinons maintenant fi les autres fignes font moins capables de nous induire en erreur.

On fçait par les expériences rapfenfibles con- portées au commencement de ce fidérées com- difcours que les émanations qui fe lectricité. font fentir à quelque diftance du corps électrifé, & qui portent avec

mefignes d'é

elles une odeur d'ail ou de fer diffous
viennent pareille-

par l'eau forte,
ment des corps folides qui ne font
point électrifés, ou qu'on regarde
communément comme ne l'étant
pas, mais qui avoifinent ceux qui le
font; ce qui pourroit faire prendre
les uns pour les autres, fi l'on igno-
'roit le fait, & qu'on ne vît pas
de
quel côté la perfonne qui opére,
fait naître l'électricité: mais comme
on fçait ordinairement par les
moyens qui font employés, quels
font les corps fur lefquels on agit
immédiatement, on pourra toujours
dire infailliblement qu'ils font élec-
trifés, fi l'on fent autour d'eux ces
émanations dont il s'agit,

Par ces mêmes écoulemens, on ne pourroit pas juger avec autant de certitude, qu'un corps eft plus électrique qu'un autre, & que le même l'eft dans un certain tems plus qu'il ne l'a été précédemment, fans avoir égard à quelques circonftances dont je vais parler.

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Ceux qui font dans l'habitude Les émanations quivien→ d'électrifer, doivent s'être apperçu, nent d'un comme moi, que les écoulemens corps électri

DISC.

communé

ment plusfen

qui s'élancent

d'un corps

communica

dont il eft ici question, font pour

II. l'ordinaire beaucoup plus forts & fé par frotte- plus étendus de la part d'un corps ment, se font électrifé par frottement, qu'ils ne le con font par une électricité communitir, que celles quée je ne parle ici que de cette étendue fenfible, par attouchement électrié par ou par odeur; (car je n'examine gion. point à préfent si l'action de cette· matiére fur les autres corps, s'étend plus loin, lorfqu'elle eft animée par le frottement, que quand elle n'a qu'un mouvement communiqué : fi une barre de fer, par exemple, électrifée par communication, & un globe de verre de qui elle tient fa vertu, attire à des distances égales ou inégales.) Pour fentir la vérité de cette obfervation, qu'on se souvienne que le globe de verre médiocrement frotté dans un tems convenable, lance au vifage des particules de matiére & une odeur qui fe font fentir à plus d'un pied de diftance, & qu'un homme qui s'électrife en même-tems par ce globe, ne produit pas communément le même effet. Qu'on fe rappelle encore qu'un tube de verre, fur lequel

on

pas

II. DISC

l'électricité

on a fait paffer la main deux ou trois fois, fait prefque toujours fentir fon électricité au vifage par une impres fion qu'on a comparée à celle d'une toile d'araignée, & il est bien rare comme l'on fçait, que l'électricité communiquée par un tube, s'annon ce de la même maniere. Cependant à en juger par les aules au- Cependan tres fignes, il n'est douteux qu'un d'un corps corps animé ou une barre de métal, frotté n'eft ne foit communément plus électrique pas ordinai que le verrè même qui les a électri- te, que la fés. Se fert-on des étincelles qui communinaiffent à la furface du tube ou du quée. globe, pour enflammer l'efprit de vin? les piquûres qu'on y reffent les aigrettes qu'on y apperçoit, reffemblent-elles pour la force & pour la grandeur, à celles qu'on voit écla ter au bout du doigt d'un homme, ou à la pointe d'une épée qu'on électrife?

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rement fr-for

même vertu

fe

de cette ob fervation.

Les émanations électriques qui fé Ce qui fint font fentir leur choc contre la par peau, ou par leur odeur, & qui font affûrément des fignes d'électricité bien certains, ne peuvent donc fervir à déterminer fon dégré de force,

M

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