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DIS.C.

quantités bien connues, & dont on II. ne pût douter, les augmentations ou diminutions qu'il indique. M. du Fay après M. Gray, plaçcit fur une verge de fer fufpendue horizontalement un fil de lin dont les deux bouts pendoient parallelement entr'eux; il électrifoit le fer, & les deux bouts de fil qui s'électrifoient par communication, s'écartoient l'un de l'autre : enfuite il tiroit une étincelle de la verge de fer, ce qui faifoit ceffer fubitement toute électricité, & les deux bouts de fil retomboient l'un vers l'autre jufqu'au parallelisme.

Cette expérience qui ne fervoit alors qu'à faire voir la promptitude avec laquelle la vertu électrique s'anéantit dans tout un corps, quand on le fait étinceller, ou à

que

prouver deux corps électrifés fe fuient réciproquement, m'a paru propre à faire connoître jufqu'à un certain point, les diminutions ou les augmentations de l'électricité, à comparer celle de plufieurs corps, & à marquer fa durée.

En effet, tant que les deux bouts de fil font divergens entr'eux, il eft

I I.

certain que le corps d'où ils pendent, eft électrique, & l'angle qu'ils forment, en s'écartant l'un de l'autre, D Is C eft une espece de compas qui marque plus ou moins d'électricité : c'est une chofe curieufe de voir cette forte d'inftrument s'ouvrir & fe fixer, chaque fois qu'on approche un tube de verre nouvellement frotté de la chaîne ou de la barre de fer à laquelle il tient.

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La difficulté eft de fçavoir au jufte la valeur de ces différentes ouvertures; car il n'eft pas poffible de préfenter au bout de ces fils aucune échelle ou régle graduée ; il ne faut pas même qu'aucun autre corps en approche à une certaine diftance ; puifqu'ils font électrifés, ils ne manqueroient pas de fe porter à tout ce qui ne le feroit pas comme eux, & par conféquent de fe déranger confidérablement. J'évite ces inconvéniens en plaçant devant les deux bouts de filà une diftance suffisante, une planche percée d'un trou, visà-vis duquel je mets une bougie allumée, & en recevant l'ombre de ces fils fur un carton blanc que j'é

leve verticalement & parallelement II. au plan qu'ils terminent entr'eux : DISC. la bougie & le carton étant bien fi xés, je trace fur celui-ci une portion de cercle qui a pour rayons les deux ombres des fils; cet arc divifé en dégrés, me fert à juger de leur écartement réciproque.

Je ne fuis pas le feul qui ait penfé à eftimer l'effort des émanations électriques par le recul des corps d'où elles s'élancent; ce moyen s'eft préfenté à M. Waitz (a) quoique d'une maniere différente, & je vois qu'il en a voulu porter l'ufage plus loin que moi. Car perfuadé que de tous les corps qui avoifinent les corps électriques, il émane une matiere capable. d'impulfion, cet habile Phyficien a fongé non feulement à rendre fenfible l'effort de ces émanations, & à repréfenter la longueur des jets par la diftance qu'ils entretiennent entre les corps d'où ils fortent; mais il a encore prétendu qu'il pourroit fçavoir par là quelle eft la valeur abfolue de cet effort, en lui oppofant un poids

(a) Traité de l'Electricité & de fes causes, S. 180. & fuiv.

connu.

connu. Voici en peu de mots fon expérience & les conféquences qu'il rtire.

XIII. EXPERIENCE.

II. DISC.

Expérience

employée

comme élec

On fufpend à deux fils de foye d'égales longueurs deux lames de de M. Waitz, 'métal femblables, longues de 6 pouces, pefant trois onces chacune, trometre. & pendant librement affez près l'une de l'autre, pour se toucher; on approche enfuite au-deffous & fort près de ces deux lames un tube de verre bien électrifé ; & dans l'instant même, on voit ces deux corps s'écarter l'un de l'autre, en décrivant deux petits arcs de cercle qui ont pour rayons la longueur du pendule que chaque lame compofe avec fon fil de fufpenfion, Fig. 4.

De cet effet Mr. Waitz conclut 1o. que de ces deux lames, il fort une matiere, dont l'effluence forme deux courans oppofés entr'eux, & c'eft ce qu'il n'eft guéres poffible de lui contester, furtout lorfque cette expérience vient à la fuite de plufieurs autres faits qui prouvent l'e

xistence de ces émanations. 2°. ditII. il, le dégré d'élévation de chaque DISC. lame dans l'arc de cercle qu'elle décrit, indique la force abfolue de ces courans de matiere invisible, dont les effets oppofés font écarter les lames & leurs fils de la direction verticale où elles étoient en repos; car étant donné le poids d'un corps fufpendu par un fil à un point fixe, on fçait ce qu'il faut de force, pour le foutenir dans tous les points de l'arc qu'on lui fait parcourir en montant : tel eft en fubftance le raisonnement de M. Waitz.

Cette derniere conféquence quoiqu'ingénieufe, me paroît fouffrir de grandes difficultés. Sans parler de la différence qu'il y a entre une lame de fix pouces fufpendue à un fil, & un pendule fimple, tel qu'il faut le fuppofer, pour procurer à l'opération dont il s'agit une fimplicité fuffifante, il fera toujours néceffaire d'avoir égard à la direction de cette matiere effluente vers fon point d'appui, , pour conclure la valeur abfolue de fon effort, par le poids qu'elle foutient or il me paroît bien diffi

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