II. cile de fçavoir au jufte la direction de ces jets de matiere invisible, par rapport à la furface des corps d'où Disc. ils s'élancent, & il y a tout lieu de croire qu'elle eft affez irrégulière. En général on peut dire qu'un éleArometre tel qu'il devroit être, pour mériter de porter ce nom, eft un inftrument affez difficile à imaginer pour le préfent, & qu'il eft peutêtre encore trop tôt d'y penfer. Il faut mefurer, autant qu'on le peut; c'est un moyen de mettre de la clarté, de l'ordre & de la précision dans nos connoiffances; mais il faut aussi avant toutes chofes, que ce que l'on veut mefurer, foit faififfable de tout point, fans quoi la mefure ne fait qu'embrouiller au lieu d'éclaircir : je crois que l'électricité eft le fujet de phyfique le plus propre à juftifier cette réflexion. III. DISC. TROISIEME DISCOURS. Des circonftances favorables ou nuifibles à l'Electricité. EN N examinant dans le difcours précédent les fignes par lefquels on peut juger fi les corps ont acquis plus ou moins d'électricité, j'ai fait mention de plufieurs circonftances qui peuvent rendre les phénoménes plus ou moins apparens, & occafionner des jugemens peu exacts, fi l'on négligeoit d'y avoir égard: j'ai observé, par exemple que les mouvemens d'attraction & de répulfion, deviennent plus vifs & plus étendus, lorfque les corps légers qu'on préfente au corps électrifé, font pofés fur la main d'un homme, ou fur du métal; que ces mêmes mouvemens font toujours beaucoup plus foibles, & quelquefois nuls, fi le fupport de ces petits corps qu'on veut enlever, eft une maffe de foufre ou de réfine; que les aigrettes lumineufes fe raniment par la préfence & par le voisinage de certains corps; que les étincelles éclatent davantage, lorfqu'on les excite avec le doigt ou avec du métal, que fi l'on effaye de les faire naître avec un morceau de verre ou de cire d'Efpagne, &c. Toutes ces obfervations que j'ai rapportées, & dont j'ai marqué les conféquences, pour prévenir des erreurs, offrent auffi des moyens prefque toujours sûrs d'augmenter ou d'affoiblir à fon gré la plupart des phénoménes électriques; elles nous apprennent des circonstances qui favorifent ou qui retardent le fuccès des expériences; & quiconque en eft bien inftruit, pourroit, ou par abus faire paroître l'électricité plus forte ou plus foible qu'elle n'eft en effet ou par des vûes plus raifonnables en modérer l'action. Mais il eft encore d'autres circonftances dont je n'ai point parlé, qui influent d'une maniére plus générale fur les phénoménes électriques, ou qui ne s'introduisent pas d'elles |