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teau de réfine, condition d'ailleurs
fi néceffaire pour communiquer
efficacement l'électricité à la plûpart
des corps. En un mot, dans ce cas
fingulier, je veux dire dans l'expé-
rience de Leyde, je ne vois rien qui
differe effentiellement de ce qui a
coutume d'arriver, lorfqu'on tire
une étincelle d'un corps fortement
électrifé. Le procédé particulier qui
caractérise cette expérience, eft
fans doute ce qui procure prefque
toujours un effet confidérable, mais
on peut en avoir un prefque fem-.
blable, ou qui ne differe que par le
dégré de force, en opérant de la ma-
niere la plus fimple & la plus ordinai-
re: en excitant avec le bout de mon
doigt, ou avec celui d'une verge de
fer, que je tenois à la main, des
étincelles d'une longue & groffe bar-
re de fer, que j'avois fortement élec
trifée, j'ai été frappé plufieurs fois
jufques dans les entrailles ; & le Pere
Gordon, avant que d'avoir enten
du parler de ce qui s'étoit paffé à
Leyde, avoit reçû, en approchant
le doigt d'une longue chaîne de fer
électrifée, des fecouffes internes qui

III. DISC

III

l'avoient affecté depuis la tête juf qu'aux pieds, & dont il avoit porté Disc. les effets, jufqu'à tuer des oifeaux.

Or, je demande fi jufqu'à préfent l'on a crû électrifer les corps dont on s'eft fervi pour faire étinceller un autre corps électrifé? S'exprimeroiton avec exactitude, fi l'on difoit, qu'on électrife une épée, lorfque la · tenant par la poignée, on porte la pointe vers un corps électrifé, pour en tirer une étincelle, quoiqu'assez fouvent l'on en reffente le contrecoup dans la main ou dans le bras? Ne faudroit-il pas au moins dire en quel fens on entend cette électricité, qui differe beaucoup, comme on le voit, de celle qui fe préfente à l'efprit, lorsqu'on parle de cette vertu en général ?

Il me femble qu'on n'a pas plus de raifons, pour croire qu'on s'électrife, à proprement parler, lorfqu'on fait l'expérience de Leyde; le coup à la vérité eft ordinairement plus violent par la circonftance de la main appliquée au vafe de verre en partie plein d'eau élec trisée; mais tout se passe intérieu←

rement comme dans les autres cas, où l'on ne pense pas feulement avoir acquis la moindre électricité.

Ces explications préliminaires an. noncent que j'établirai peu de propofitions abfolument générales. En confidérant ainfi l'électricité fous différens points de vûe, j'ai compté pouvoir prononcer avec plus de certitude, & j'ai pris ce parti pour tâcher d'éviter deux excès oppofés entr'eux, & également contraires aux progrès de la Physique; l'un, de douter opiniatrément de tout, & de ne rien conclure; l'autre, de mériter pår des jugemens légers & précipités la cenfure de ceux qui fe plaifent à dire qu'on s'est trop preffé..

III. DISC.

le mauvais

tricité.

Depuis long-tems on fçait que le Le beau & fuccès des expériences électriques, temsinfluent dépend beaucoup du tems qu'il fait, ils fur l'elec lorfqu'on opére; MM. Gray & du Fay l'ont obfervé plufieurs fois & ce qu'il nous ont appris à cet égard, a été contredit par peu de perfonnes; mais quoique l'on convienne assez généralement que le beau tems vaut mieux que tout autre pour électrifer, on ne fçait pas encore d'une

III.

maniere bien décidée, à laquelle des circonftances qui font le beau tems, DISC. l'on doit attribuer principalement le bon fuccès de ces expériences. J'ai vû bien des fois l'électricité réuffir plus que médiocrement, lorfqu'il pleuvoit avec abondance; dans d'autres tems, elle m'a prefque manqué,. quoique l'air fût d'une férénité parfaite, & je fçais que la même chose eft arrivée à bien d'autres.

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Pour jetter quelque jour fur cette queftion, que je ne prétends pas encore décider, je rapporterai fimplement ce que j'ai observé par rapport aux influences du tems; & pour éviter toute expreffion vague, je n'attribuerai rien au beau ni au mauvais tems en général, mais feulement aux différens états dont l'atmof phère eft fufceptible, & qu'elle peut communiquer aux autres corps. Je formai ce deffein en 1740, & en conféquence, lorfque j'ai fait des expériences d'électricité, foit pour ma propre inftruction, foit pour contenter la curiofité des autres, j'ai prefque toujours marqué en marge de mon Journal, la hau

III.

teur du barométré, celle du thermométre, l'état de l'air, par rap D Is ev port à la féchereffe ou à l'humidité, & le vent qui regnoit ces notes recueillies après plus de huit années, m'ont paru propres à fournir quel ques éclairciffemens fur la queftion préfente cependant je les cite, moins pour former une décision que pour faire naître à d'autres Fenvie de les vérifier par des fuites. d'observations, dont le concours feul pourra nous inftruire un jour d'une maniere bien décisive.

J'ai prefque toujours trouvé l'é- L'électricité prefque tou lectricité foible, lorfque j'en ai fait jours foible des expériences dans un tems plu- par un tems pluvieux & vieux & doux, le barométre étant doux. à fa moyenne hauteur ou au-deffous, & le vent étant au fud, ou aux environs. Je dis prefque toujours, car je n'ai vû que trois ou quatre fois le contraire fur environ 160 obfervations, dont j'ai tenu compte ; & je diftingue du tems que j'appelle pluvieux, & qui dure quelques jours, celui pendant lequel il tombe des pluies paffageres, furtout fi le vent vient des environs de

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