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III.

DISC.

l'eft, ou du nord, ou qu'il ait été tel quelque-tems avant l'épreuve.

Ce réfultat fe trouve affez d'accord avec le préjugé commun, qu'un tems humide nuit à l'électricité; il nous indique auffi ce qui a pû déterminer quelques Phyficiens à foutenir que le fuccès de ces fortes d'expériences, ne tient en rien aux variations du tems. M. Winkler, & ceux qui, comme lui, ont pris ce Cela eft dernier parti, auront apparemment contefté par fondé leur opinion fur des épreuves faites pendant des pluies de peu de durée, ou dans des lieux clos & peutêtre échauffés par des poëles qui en écartoient l'humidité. Je ferois même tenté de croire que la nature Il paro que du climat leur a mis fous les yeux la différence des effets différens à certains égards,

quelques Phy

ficiens.

de climat n'y

fait rien.

de ceux qu'on apperçoit communément ici, lorfque les autres circonftances font femblables de part & d'autre mais le P. Gordon m'apprend que tout fe paffe à Erford à peu près comme à Paris : voici fes propres paroles traduites de l'édition Allemande.

« J'ai crû autrefois qu'un tems hu

» mide n'empêchoit pas l'électricité; » mais j'ai eu dans l'expérience fui- III. »vante la preuve du contraire.

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I. EXPERIENCE.

» J'ai fufpendu la chaîne de 400 » pieds, (c'est toujours le P. G. qui parle, fous le toît de l'églife, » où perfonne ne peut approcher, & » j'en ai appliqué un bout au tuyau » électrifé, les étincelles furent ex» trêmement fortes par un ciel fe» rein, & un tems fec, comme je » l'ai déja remarqué. Ces obferva» tions étant faites comme il faut, »je laiffai la machine avec toutes » fes dépendances dans le même » état, pour attendre un tems plu» vieux, qui étant bien-tôt furvenu, j'effayai encore la force des étin» celles, que je trouvai alors beau» coup plus foibles qu'elles n'avoient » été auparavant par un tems fec & » beau. Je laiffai encore tout dans » le même état, en attendant le re>> tour du beau tems, & je trouvai

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alors les étincelles auffi fortes que » la premiere fois. J'ai refait enfuite

Dise.

III.

DISC.

endroit Phu

sricité.

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plus de 20 fois les mêmes expé>>riences, & ce n'eft pas fans fon» dement que j'en conclus que les » effets électriques font empêchés » par l'humidité de l'air. >>

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Quand on fçait en général que l'humidité rend l'électricité plus foible ou qu'elle l'empêche de fe manifefter,. on ignore encore par quel endroit cet obftacle influe fur les phénoménes. Par quel Quel eft donc le corps qu'il importe midité nuit d'entretenir dans un certain dégré elle à l'élec-de féchereffe? Eft-ce celui qui frotte? Seroit-ce le fujet à qui l'on a deffein communiquer la vertu électrique, ou bien l'air du lieu dans lequel on opére? En réfléchiffant fur des expériences déja connues, & fur quel ques manipulations qui fe font mifes en ufage par différentes vûes, je crois m'être mis en état de répondre à la plupart de ces queftions.

tre fec par la

immédiate

de

Le corps qui Le corps qui frotte immédiatement frotte doit ê le verre pour le rendre électrique,doit partie qui eft avoir deux qualités qui me paroiffent ment appli- également néceffaires & fuffifantes. quée au verre. La premiere, eft qu'il puiffe gliffer aifément fur la furface du tube qu'il doit parcourir d'un bout à l'autre,

III.

où fur celle du globe tournant, à laquelle il s'applique; la feconde, Disc. qu'en gliffant ainfi, il puiffe faire un frottement qui ébranle, ou qui irrite, pour ainfi dire, les parties du verre ou celles d'une matiére dont fes pores font remplis. Voilà fans • doute pourquoi plufieurs perfonnes en effayant de tout, fe font bien trouvées d'avoir frotté le verre, avec des couffinets ou avec des morceaux d'étoffe couverts de tripoly ou d'arcançon pulvérisé. La main nue, (que ma propre expérience m'a fait préférer à tout autre ufage,) ne frotte point affez, fi la peau en eft trop douce, & elle manque à gliffer, fi elle eft humide par tranfpiration ou autrement. Par cette derniere raifon, la partie du corps frottant qui s'applique au verre, doit être féche; mais je ne crois pas que cette néceffité s'étende au refte. Car il m'eft fouvent arrivé, à moi & à d'autres, de frotter très-efficacement le tube ou le globe dans des tems où j'avois le refte du corps baigné de fueur; d'autres fois, je me fuis mouillé exprès les bras & le revers de l'a

III. DISC.

main, & l'électricité que j'excitois, ne m'en a pas paru moins vive. Mais quand bien même on pourLes corps que l'on frot- roit fuffisamment frotter le verre te doivent ê- avec un corps mouillé appliqué à fa en dedans surface, ce frottement n'auroit point qu'en dehors. d'effet, parce qu'en général tous les

tre fecs tant

Le verre ne devient pas

mouille, mê

liqueurs graf

corps qu'on nomme électriques par . eux-mêmes ne le deviennent jamais, tant qu'ils font mouillés, foit par dedans, foit par dehors. M. du Fay nous en a donné des preuves, en rapportant des expériences qu'il avoit faites, tantôt avec des tubes de verre, dans lefquels il avoit fait couler fucceffivement de l'eau froide & de l'eau chaude, tantôt avec des boules d'ambre, dont il avoit éteint la vertu, en foufflant deffus un air humide.

J'ai eu les mêmes réfultats que lui, électrique, lorfque j'ai tenté d'électrifer des tuquand on le bes de verre, en les frottant avec me avec des des morceaux d'étoffe, trempés dans fes, inflam- différentes liqueurs, graffes & inmables, &c. flammables, comme l'huile d'olives & l'efprit de vin, &c. ou dans des liqueurs de toute autre nature, comme le vinaigre, l'eau commune, &c.

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