Imágenes de páginas
PDF
EPUB

III.

D. Is c.

Le frotte

De tous les liquides que j'ai employés dans ces premieres épreuves, je n'ai trouvé que le mercure dont le frottement fit naître quelque électricité; ment du mer& j'avois été prévenu fur cet effet par cure électrife M. du Tour, qui s'en apperçut en faifant couler de l'argent vif d'une certaine hauteur contre un tube de

'verre.

le verre.

Pourquoi les

en la partie

qui est vuide,

Cette exception qu'il faut faire par Barometres rapport au mercure, eft un fait qui font lumineux nous en explique un autre antérieurement connu, & que les Phyficiens ont jugé digne de leur attention; je veux dire le phénoméne du barometre lumineux; il eft comme vifible maintenant que ce trait de lu miere qui éclate en la partie fupérieure de cet inftrument, lorsqu'on l'agite dans l'obfcurité, naît du frottement électrique excité par le mercure qui defcend; car fi l'on y fait attention, on verra que cette lumié-re eft tout-à-fait femblable à celle qu'on apperçoit dans un tube de verre que l'on frotte avec la main d'un bout à l'autre, après en avoir ôté ou fortement raréfié l'air.

Si l'humidité extérieure retarde ou

III.

DISC

L'humidité intérieure

arrête l'électricité des corps que l'on frotte, celle qui mouille intérieurement ces mêmes corps, les empêche auffi de devenir électriques, comnuit auffi à me ils le deviendroient s'ils étoient bien féchés. Voici quelques expériences qui pourront fervir de preuves à cette propofition.

l'électricité

du verre,

II. EXPERIENCE.

Si l'on fouffle avec la bouche dans un tube que l'on a électrifé en le frottant, il perd auffi-tôt toute sa vertus il ne la perd pas de même fi l'on y fait paffer le vent d'un foufflet: & ce qui fait bien voir que ce n'eft point à l'air qui parcourt le tube, mais aux parties aqueufes qui s'y introduifent avec lui, qu'il faut attribuer l'extinction de la vertu électrique; c'est qu'affez fouvent cette vertu reparoît, lorfqu'après avoir foufflé avec la bouche, on enléve par le vent du foufflet l'humidité qui s'étoit attachée aux parois interieurs du verre.

Il paroît donc que l'humidité qui s'attache non-feulement à la

III. DISC.

furface extérieure du verre ou de toute autre matiére qu'on veut électrifer par frottement, mais encore celle qui s'applique intérieurement, fi c'est un corps creux, retarde ou affoiblit fon électricité, & après un grand nombre d'épreuves que j'en ai faites avec différens liquides, je me Il y a de croyois prefque en droit de pronon- quides, qui cer généralement que tout ce qui comme le mouille produit le même effet, lorf-nuifent pas à qu'une obfervation que je dois l'électricité pour du verre. ainfi dire au hazard, m'offrit de nouvelles connoiffances qui m'obligent à des reftrictions.

certains li

mercure ne

foufre & de

Je faifois fondre du foufre que Exemple du j'avois mis en poudre & en petits la cire d'Efmorceaux dans un globe de verre pagne fondue. creux que l'on faifoit tourner audeffus d'un réchaux plein de charbons allumés : je m'apperçus que le verre étoit électrique en dedans & par dehors; en dedans, parce qu'il attiroit & repouffoit le foufre pulvérifé, qui paffoit, à mesure que le vaiffeau tournoit d'un point à l'autre de fa furface; par dehors, parce qu'il attiroit toutes les flamméches & la cendre des charbons

DISC.

j'attribuerai ce premier effet au frotIII. tement du foufre qui gliffoit fur la furface intérieure du verre; & à la chaleur qui rend comme l'on fçait, ces fortes de vaiffeaux plus fufceptibles d'électricité : mais je fus fort furpris de voir le foufre devenu liquide & adhérant au verre, fans que cette vertu ceffât de se manifefter très-' fenfiblement au- dehors: j'ai vû la même chofe depuis, en faifant fondre de la cire d'Efpagne ou de la gomme lacque toute pure dans un pareil globe, pour l'en enduire intérieurement; & par ces obfervations j'ai été convaincu que ce qui eft capable de mouiller le verre, verre, n'eft toujours un obftacle qui empêche ou qui retarde fon électricité.

pas

Mais en admettant cette excep→ tion pour certains liquides, je doutois encore fi c'étoit à la .nature même de ces matiéres liquefiées ou au dégré de chaleur qui les tient en fufion, que je devois attribuer cette propriété qu'elles ont de ne point empêcher l'électricité du verre que l'on frotte l'expérience fuivante me parut propre à lever mes doutes.

III

III.

EXPERIENCE.

III.

Disc.

xemple.

Je répandis de l'efprit de térében- Autre ethine froid fur un morceau d'étoffe de laine, & j'en frottai un tube ; auffi-tôt il devint tellement électrique, que je ferois tenté d'offrir ce nouveau procédé comme un moyen capable de faire réuffir l'électricité, dans des tems où l'on auroit peine à l'exciter par les voyes ordinaires. Quoi qu'il en foit, le fuccès de cette épreuve me fait croire que ce n'eft point par fon dégré de chaleur que le foufre fondu ou la cire d'Efpagne, conferve au verre le pouvoir d'être électrifé par frottement; je croirois plutôt que fi ces matiéres ne mettent point d'obstacle à l'électricité, c'eft principalement parce qu'elles font dépouillées des parties aqueufes qu'on fçait d'ailleurs être fi nuifibles à cette vertu. Peut-être que l'efprit de vin, s'il étoit entierement déflegmé, produiroit le même effet que l'efprit de térébenthine, & que le verre mouillé & frotté indiftinctement avec l'une

Q

« AnteriorContinuar »