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III.

DIS C.

ou avec l'autre de ces deux liqueurs, deviendroit également électrique. Je ́ n'ai point effayé de frotter le verre avec un efprit de vin parfaitement rectifié, & dépouillé de tout humiCes matiéres de, parce qu'il eft extrêmement difliquides ou li- ficile, & moralement impoffible d'en quefiées qui ne nuifent avoir de tel. Mais j'ai fait quelque point à l'é- chofe d'équivalent, relativement à lectricité, y

deviennent mcs vues.

contraires dès qu'elles ont quelque humidité.

IV. EXPERIENCE.

J'ai mêlé autant que je l'ai pû, quelques parties d'eau avec l'efprit de térébenthine; le tube mouillé & frotté avec ce mélange, n'a jamais pû devenir électrique.

Ainfi puifque l'efprit de térébenthine mêlé avec l'eau commune, comme l'efprit de vin l'eft communément, nuit autant que lui à l'électricité, n'eft-il pas probable que l'ef prit de vin ne nuiroit pas davantage à cette vertu, que l'efprit de térébenthine, s'il étoit auffi purgé d'eau que cette derniere liqueur a coutume de l'être ?

On peut donc regarder comme

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une vérité conftante que l'humidité proprement dite, c'eft-à-dire, celle qui tient à la nature de l'eau, retarde, affoiblit, ou éteint entierement la vertu des corps que l'on veut électrifer par frottement, lorfqu'elle s'attache à leur furface, foit par dehors, foit en dedans s'ils font creux.

III. DISC

à l'électricité

communique

Il n'en eft pas de même de ceux à L'humidité qui & par qui l'on communique l'é- ne nuit point lectricité tout le monde fçait qu'une des corps àqui corde mouillée tranfmet fort bien & par qui l'on cette vertu ; j'ai cité ailleurs plufieurs cette vertu, expériences dans lefquelles j'ai employé des tubes de verre pleins d'eau, pour faire paffer l'électricité à d'autres corps; M. Boze, (a) en faifant jaillir de l'eau électrifée, par le moyen d'une feringue, a porté l'électricité jusques fur un homme qui étoit plaeé à une distance de 60 pas fur un pain de réfine; enfin le P. Gordon & plufieurs autres Phyficiens depuis ont étonné grand nombre de fpectateurs, en allumant des liqueurs inflammables par le moyen d'un jet d'eau électrife.

Quoiqu'il foit vrai en général que Exceptions (a) Tentam, Elect. pars pofterior. p. zzv

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les corps humides reçoivent & tranfmettent très-bien l'électricité, & fouvent mieux que s'ils étoient fecs; il eft pourtant des cas où une certaine humidité, une vapeur, par exemple, affoiblit ou fufpend les effets en rapportant les détails de la fameuse expérience de Leyde, j'ai dit, il y a plus de deux ans, (a) que la bouteille qui contient P'eau, attire à elle l'humidité de l'air, qu'il y a tel tems où cela fe remarque évidemment, & qu'alors cette vapeur femblable à celle qu'on y jetteroit avec la bouche, m'avoit paru nuire davantage au fuccès de l'expérience, que fi la bouteille avoit été mouillée à pleine eau. Cette obfervation a été faite depuis par des perfonnes qui n'en étoient pas prévenues; M. du Tour, en Auvergne, & M. Allaman à Leyde, ayant conçu les mêmes idées que moi, fur ce phénoméne, ont pris le parti pour réuffir plus sûrement & en tout tems, de plonger la bouteille dans un vafe de métal, rempli d'eau ;

(a) Mémoire lû à la rentrée publique de 1'Acad. des Sciences, après Paques 1746.

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préférant, comme je le ferai auffi, cette immersion qui mouille abondamment le verre, à une légere humidité, qui viendroit de l'air s'appliquer à fa furface. Cependant de quelque façon que l'on s'y prenne, on ne réuffit bien que quand on conferve fec, tant en dedans qu'en dehors, la partie de la bouteille qui ne contient point l'eau: au moins voilà ce que j'ai vû de plus ordinaire.

III.

DISC.

du lieu où

des Expérien

ces.

Quant à l'humidité qui regne L'humidité dans le lieu où l'on opére, il n'eft ron opére prefque pas douteux qu'elle ne foit nuit au fuccès un obftacle confidérable au fuccès des expériences; cela va même quelquefois jufqu'à les faire manquer dans les rez-de-chauffée ou dans les fouterrains, lorfqu'elles réuffiffent dans des appartemens plus élevés, où l'air fe trouve communément chargé de moins de vapeurs. Cependant, je doute encore fi cette humidité, en tant qu'elle fait partie du milieu dans lequel on électrife, nuit par elle-même aux effets qu'on veut produire; je penferois volontiers qu'elle ne leur fait tort, que parce

III.

DISC.
Ce n'eft

peut-être
qu'autant

face du verre

les autres

corps,

qu'elle eft d'abord attirée par le verre que l'on frotte, & parce qu'en s'attachant à fa furface, elle empêche, comme on l'a vû ci-deffus, qu'il qu'elle s'atta- n'acquiere, ou qu'il ne conferve fa che à la fur- vertu; puifque l'eau même s'électriavec lequel fe, & qu'elle fournit de même que on électrife les autres corps une matiére affluente, comme on le voit par cent épreuves différentes. J'imagine que s'il étoit poffible de conferver le verre fec dans un air humide, l'électricité n'en iroit peut-être pas moins bien; à moins que la matiére électrique, comme la lumiere, n'ait plus de peine à pénétrer les milieux hétérogénes, que ceux qui font compofés de parties à peu près femblables par leur denfité, & que Pair chargé de vapeurs, comme il eft moins tranfparent, ne foit auffi moins perméable à l'électricité.

Un fçavant Phyficien qui a porté fort loin fes recherches fur les phé noménes électriques, a prétendu qu'on ne pouvoit électrifer avec fuc cès, lorfque l'air du lieu dans lequel on fait les expériences, fe trouve abondamment chargé de certaines

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