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III. DISC.

Les odeurs

VII. EXPERIENCE,

Dans une boutique de forgeron, où l'on pouvoit à peine diftinguer les objets, à caufe de la grande fumée que la forge y avoit jettée; dans une chambre où j'avois fait toutes les épreuves dont je viens de parler, & qui étoit fi remplie d'odeur & de fumée, qu'on avoit peine à y refpirer; enfin, dans des endroits où il fumoit extraordinairement, foit par des cheminées, foit par des poëles qui faifoient mal leurs fonctions j'ai électrifé cent fois des tubes ou des globes de verre, je n'oferois dire autant qu'ils auroient pû l'être dans un air plus pur, mais affez, pour n'avoir pas à me plaindre que les effets fuffent trop foibles : les attractions & répulfions étoient vives, les émanations électriques très-fenfibles, & les pétillemens se faifoient entendre très-diftinctement.

Les exhalaifons ou vapeurs fubne nuifent pas tiles qui s'élevent naturellement des à l'électrici- corps odorans, fi elles nuifent à l'été, lectricité, ne le font pas d'une ma

fenfiblement

nière affez sensible, pour être mifes au nombre des caufes qui détruisent

cette vertu.

VIII. EXPERIENCE.

Des tubes de verre nouvellement frottés, des verges de fer que j'avois tendues électriques par communica tion, m'ont paru avoir à peu près les mêmes effets, foit avant, foit après avoir été expofées pendant quelques fecondes au-deffus de diverfes matieres dont l'odeur étoit très-forte. J'ai fait ces épreuves avec l'efprit de vin, celui de térébenthine, l'efprit volatil de fel ammoniac, &c. dont je mouillois un linge, que j'étendois enfuite fur une table; d'autres fois avec l'efprit de nitre, du vinaigre diftillé, ou des diffolutions de cuivre, de fer, d'argent, &c. que je tenois dans des vafes dont Fouverture étoit fort large; je me suis fervi auffi de plantes aromatiques, & de différentes fleurs, & enfin de viandes, & de poiffons corrompus. En éprouvant, comme je l'ai dit ci-deffus, l'effet des vapeurs ou de la

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fumée de certaines matieres que je fai fois brûler, il étoit prefque impoffible que je n'apperçuffe même fans le chercher, celui de la flamme fur les corps électriques; un morceau de linge ou de papier, s'allume fouvent lorsqu'on famme fur la ne voudroit que le faire fumer, & cetvertu électri- te inflammation involontaire fuffit pour donner à l'expérience un réfultat nouveau: la fumée feule ne feroit qu'affoiblir l'électricité; la flamme la détruit prefque toujours entiere

Effets de la

que.

ment.

Cependant, ce n'eft point le hazard, ce ne font pas non plus mes propres recherches qui m'ont appris que la flamme étoit capable de cet effet je dois cette connoiffance à M. du Tour qui m'en fit part au mois d'Août de l'année 1745, (a) & qui me prouva la vérité de cette décou verte par plufieurs expériences, dont je rendis compte auffi-tôt à l'Académie. Le même fait fe préfenta depuis à M. l'Abbé Néedham, qui fe faifoit un plaifir de nous l'apprendre, & qui nous l'auroit appris en effet, s'il n'eût été prévenu, fans

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(a) Lettre datée de Riom le 21 Août 1745

le fçavoir, par M. du Tour avec qui il n'avoit jamais eu jufqu'alors aucune relation.

Rendons auffi à M. Waitz la juftice qui lui eft due; cet habile Phyficien fçavoit il y a plus de trois ans, qu'un corps électrifé perd fa vertu quand il eft touché, ou feulement avoifiné par la flamme d'une liqueur, ou de quelque autre corps que l'on brûle dans le feptiéme Chapitre de fa Differtation, couronnée en 1745, par l'Académie de Berlin, on trouve plufieurs expériences, qui font bien propres à prouver le fait, & l'on doit convenir qu'il ne l'ignoroit pas, quoiqu'il en paroiffe moins occupé, que des conféquences qu'il prétend pouvoir en tirer. (a)

III. Disc.

La flamme

Єtricité d'un

L'expérience la plus fimple, & peut-être la plus décifive pour prou d'une bougie ver que la flamme détruit l'électrici- détruit l'életé, c'est d'en approcher un tube de tube à 7 ou 8 verre nouvellement frotté, ou quel-pouces de difqu'autre corps électrifé par communication; une chandelle, une bougie ou une lampe allumée, fuffit pour

(a) Traité de l'Electricité & de fes causes. S. 208. &c. imprimé en Allemand.

tance,

III. DISC.

cette épreuve je ne me fouviens pas de l'avoir jamais faite, que je n'aye éteint ou affoibli confidérablement la vertu électrique, & cet effet commence à fe faire fentir à une distance affez confidérable, comme de 12 ou 15 pouces, & quelquefois plus, quoiqu'il n'y ait que la flamme d'une feule bougie.

Ce fait bien conftaté m'a mis en état d'en expliquer un autre qui m'embarraffoit depuis long-tems. Lorfque je ne me fervois encore que d'un tube de verre, pour faire voir les phénoménes électriques, je réuffiffois affez mal aux lumieres; ce mauvais fuccès fembloit m'être réfervé, furtout pour les occasions où je défirois davantage d'en avoir un Conféquen- bon; & ce qui achevoit de me déconcerter, c'eft que le plus fouvent ce tube que j'avois frotté à force, & que je fentois très-électrique entre mes mains & en l'approchant de mon vifage, ne faifoit que des effets médiocres, quand je venois à m'en fervir fur la table où étoit le reste de l'appareil, & autour de laquelle la compagnie étoit arrangée. J'en fçais

ees de ce fait.

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