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porter (a) comme elle auroit dû faire fi elle eût été électrique, demeuroit droite, mais elle devenoit plus courte, & brilloit d'un feu plus pur; la perfonne qui tenoit la bougie fentoit fur fa main du côté oppofé à mon doigt, comme un fouffle chaud caufé vrai-femblablement par la matiere affluente, qui paffant à travers la flamme en emportoit avec elle quelques parties, ou y recevoit elle-même un certain dégré de chaleur.

&

III. DIG.

peut conclure

Fondé fur des expériences fimples,Ce que l'on que je regarde comme décifives, de ces Expéje perfifte donc à croire que la flam- riences. me eft véritablement un obftacle à l'électricité; mais retenu par d'autres faits qui ne paroiffent pas moins certains, je dois ajouter que cet obftacle n'eft pas toujours invincible, & qu'il y a des circonftances, où la caufe qu'il combat eft tellement

(a) Cependant je trouve dans mon journal, qu'ayant fait dans d'autres occafions ces mêmes épreuves avec une petite bougie, de celles qu'on met dans les lanternes de papier, & qui font groffes comme une plume à écrire, la famme s'eft portée vers le doigt ou vers des morceaux de métal non électrifles.

III.

Comment

la flamme

fupérieure à lui, qu'il n'en altere pas fenfiblement les effets. DISC. Mais quand la flamme arrête l'électricité, eft-ce par fa chaleur qu'elle peut nuire à agit? Eft-ce par fa lumiere? Eft-ce par les parties fubtiles qu'elle diffipe, & qui forment autour d'elle une forte d'atmosphere ?

V'électricité.

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M. du Fay, à la fin du fecond Mé- · moire fur l'Electricité, (a) ayant remarqué que la flamme d'une bougie ne s'électrife point, & qu'elle n'eft point attirée par les corps électrifés, ajou te ce qui fuit. Cette fingularité mé>> rite un examen particulier, dans lequel nous entrerons peut-être dans la fuite; mais ce que nous pouvons » affurer, quant à préfent, c'eft que » cela ne vient pas de la chaleur ou » dé l'embrafement; car un fer rouge » & un charbon ardent pofés fur le guéridon de verre, le deviennent > extrêmement. »

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M. du Fay a fort bien décidé la question ce n'eft point par fa chaleur que la flamme nuit à l'électricité mais s'il avoit eu le tems

(a) Mémoires de l'Académie des Sciences $733. p. 84.

III.

d'entrer dans cet examen plus appro- ——fondi qu'il fe propofoit de faire, il auroit fans doute reconnu que fa dé- DISC cifion, toute bonne qu'elle eft, étoit appuyée fur des preuves dont on auroit pû lui difputer la validité; &

ne doute nullement que fes recherches ne lui en euffent fourni 'd'autres qui euffent été hors de toute contestation.

L'électricité d'un tube tient à la Eft-ce com me ayant de vérité contre un charbon ou contre la chaleur? un morceau de fer médiocrement gros & ardent; elle s'y communique même ordinairement d'une maniere affez fenfible: mais on verra bien-tôt qu'il n'en eft pas de même fi l'on préfente ce tube au-deffus d'un réchaud plein de charbons, nouvellement & bien allumés, ou à 5 ou 6 pouces de diffance d'un large morceau de fer chauffé jufqu'à un certain point; ce qui pourroit porter à croire qu'un certain dégré de chaleur, ou un embrafement d'une certaine forte, feroit capable de dépouiller un corps de fon électri

cité.

Pour diffiper ces doutes, autant

III. DISC.

relatives à

certe que

qu'il me feroit poffible, je fis les expériences fuivantes.

XIV. EXPERIENCE.

Je présentai un tube électrifé à Expériences des corps à qui je faifois prendre différens degrés de chaleur, à comition. pter depuis la température moyenne de l'air, jufqu'à l'embrafement dur fer; je veux dire ce degré de feu qui le fait paroître blanc, & qui le fait étinceler; je l'approchai à plufieurs reprises d'un tuyau de poële qu'on venoit d'allumer, & qui s'échauffoit peu à peu: quoique dans les dernieres épreuves ce tuyau fût affez chaud pour diffiper très-promptement quelques gouttes d'eau que j'y jettois, & pour communiquer au tube de verre une chaleur qui permettoit à peine de le manier, l'électricité ne me parut jamais être fenfiblement altérée; elle fe manifeftoit toujours par des pétillemens, par des émanations très-fortes, par des attractions & des répulfions très-marquées.

Voyant donc que la chaleur dur fer qui ne va pas jufqu'à le rendre

rouge,

ne détruifoit pas la vertu électrique, je pouffai plus loin mes épreuves.

XV. EXPERIENCE.

J'empruntai le fecours d'un forgeron, qui me fit chauffer jufqu'au dernier degré une plaque de fer à peu près quarrée, dont chaque côté avoit près de 7 pouces, & qui avoit à peu près 6 lignes d'épaiffeur. L'Ouvrier me tenoit cette platine embrafée dans une fituation à peu près horizontale, & tandis qu'elle paffoit par les differens degrés de refroidiffement, je préfentois à differentes fois le tube de verre nouvellement frotté, pour éprouver enfuite s'il avoit perdu ou confervé fon électricité. Cette expérience ayant été faite plufieurs fois, & à différens jours; voici quels ont été les réful

tats.

III. DISC.

de ces Expériences,

1o. Le fer qui eft chauffé jufqu'à Résultats blanchir, ferrum candens, & qui petille de toutes parts, ce que les Ouvriers appellent bouillir; ce fer, disje, ne laiffe pas le moindre veftige

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