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III.

d'éle&ricité à un tube de verre qu'on en approche à 5 ou 6 pouces de diDISC. ftance, feulement pendant 2 ou 3 fecondes.

2o. Le même effet arrive encore, lorfque le fer a ceffé d'étinceler, & qu'il a changé du blanc au couleur de cerife.

3°. Le fer, depuis ce dernier état, jufqu'à ce qu'il foit devenu d'un rouge brun, n'agit ni avec autant de force, ni auffi promptement fur le tube électrique : après 4 ou 5 fecondes, il arrive affez communément que toute la vertu électrique n'est pas enlevée.

4°. Enfin quand le fer, en continuant de fe refroidir, a repris fa couleur brune, & même un peu avant, & lorfqu'il a encore une forte de rougeur, à peine s'apperçoit-on qu'il affoibliffe l'électricité.

On voit donc par ces épreuves des degrés de chaleur qui détruifent Félectricité, & d'autres qui n'y caufent aucune alteration fenfible; mais ceux-ci, quoique plus foibles que les premiers, l'emportent encore de beaucoup fur une flamme de bougie,

dont

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dont on tient le corps électrique éloigné de 7 à 8 pouces, & qui cependant lui fait perdre fa vertu. Si cette petite flamme agit plus efficacement qu'un gros morceau de fer qui est prefque rouge, feroit-ce donc en qualité de corps lumineux qu'elle auroit cet avantage? Eft-ce que le ⚫ feu ne feroit nuifible à la vertu électrique, que dans les cas où il fait fonction de lumiere ?

III.

DISC.

jettant de la

Si cela étoit, les rayons du soleil Ce n'eft raffemblés en fuffifante quantité, foit point comme par réflexion, foit par réfraction, lumiere. devroient produire un effet femblable à celui de ma plaque de fer, chauffée jufqu'à blancheur,

XVI. EXPERIENCE,

J'expofai au foleil un miroir de métal qui avoit 2 pieds de diamètre, & au foyer duquel les métaux fe fondoient fort aifément; je fis paffer le tube électrifé à l'endroit où les rayons étoient affez réunis, pour n'occuper qu'un efpace d'un pouce de diamétre. Cette expérience plufieurs fois répétée, m'apprit conftamment que T

III.

la lumiere la plus vive avec un dégré de chaleur très-confidérable, ne fufDis C. fit pas, pour détruire l'électricité.

Car mon tube, après avoir été plongé dans ces rayons à l'endroit le plus près de leur réunion, ne m'en parut guéres moins électrique qu'auparavant, & je compris alors que les corps embrafés, outre la chaleur · C'eft comme & la lumiere qu'ils répandent autour ayant une at- d'eux, pourroient encore agir par mosphère de vapeurs ex- une troifiéme caufe, qui feroit peuttrêmement être celle que je cherchois.

fubtiles.

En effet, quand un corps eft livré à l'action d'un feu violent qui va jufqu'à l'embrafer, il fe fait alors une diffipation de parties, qui forme autour de lui une atmosphère d'une certaine étendue ces émanations extrêmement fubtiles & animées vraifemblablement par des particules de feu qu'elles enveloppent, & qui s'évaporent avec elles, feroient bien propres à interrompre les mouvemens de la matiere électrique; ou peut-être, comme l'a penfé M. Waitz, à remplacer avec une furabondance (nuifible,) les vuides qui fe font dans un corps électrifé, par la

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matiere qu'il lance hors de lui-mê

me.

Mais avant que de fe livrer à ces raifonnemens, il falloit s'affurer du fait, & dès-lors j'en trouvai des preuves fuffifantes, en réfléchiffant fur les expériences de M. du Tour, & fur celles de M. l'Abbé Néedham, Le premier de ces deux Sçavans a obfervé que fi l'on enferme la bougie allumée dans une de ces lanternes cylindriques de verre qui n'ont que 5 à 6 pouces de diametre, & qui font ouvertes par en haut, le tube électrifé ne perd point fa vertu, lorfqu'on le préfente vis-à-vis de la flam me, partout où le verre fe trouve interpofé; mais feulement lorfqu'on le paffe vis-à-vis l'ouverture du vase, Il a remarqué auffi que l'interpofition du carreau de verre le plus mince & le plus tranfparent fuffifoit pour conferver au tube fon électricité, toutes les fois qu'on l'approchoit de la flamme. M. l'Abbé Néedham a eu les mêmes réfultats, lorfqu'il a interpofé des feuilles de tole, des cartons, ou tout autre corps mince capable d'arrêter des vapeurs

III. DISC

III.

DISC.

La chaleur

du tems nuit

tricité?

fubtiles ou des exhalaifons animées l'action du feu.

par

Si l'on ajoute à ces preuves ce que j'ai obfervé plus haut, que le charbon neuf, & qui eft nouvellement allumé, détruit plus sûrement l'électricité, que la braife ufée & prête à s'éteindre, qui produit certainement moins d'exhalaifons: fi l'on fait encore attention que ce fer exceffivement embrafé, qui enleve au tube toute fa vertu, eft dans un état où fes principes commencent à fe féparer & à s'exhaler, pour ainfi dire on n'aura pas de peine à fe perfuader que l'effet de la flamme fur les corps électriques vient principalement & peut-être uniquement des parties qui fe diffipent, & qui for ment une forte d'atmosphère autour du foyer qui les anime.

Puifque la chaleur d'un tuyau de elle à l'élec- poële communiquée au tube, jusqu'à le mettre prefque hors d'état d'être manié, ne lui fait point perdre fon électricité, comme je l'ai dit cideffus; puifque, felon les obfervations de MM. Gray, du Fay, &c. le verre & quantité d'autres corps

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