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que l'on chauffe, en deviennent plus aifément électriques; enfin puifque DIS certains corps s'électrifent fans frottement, mais feulement lorsqu'ils s'échauffent lentement au feu ou aux rayons du foleil, il femble qu'un tems fort chaud devroit être le plus convenable pour électrifer avec fuccès; cependant il eft certain, & tout le monde convient que pendant les grandes chaleurs de l'été, les effets font toujours confidérablement plus foibles & fouvent les expériences manquent totalement entre les mains de ceux qui ne font pas munis de bons inftrumens, ou qui n'ont pas acquis une habitude fuffifante. J'ai eu quelquefois la curiofité de tenter ces expériences dans le fort du jour, lorfque la température de l'air étoit exprimée par 26 ou 27 degrés au thermometre de M. de Reaumur ; j'en ai exécuté un grand nombre, & même celle de Leyde, mais ce fut avec beaucoup de peine, & toujours avec un fuccès au-deffous du médiocre: il n'eft peut-être pas inutile de dire que je fis un jour ces expériences, tandis qu'il éclairoit & qu'il tonnoit

III.

DISC.

La chaleur de l'air ne

elle-même ;

vapeurs fubti

prodigieufement, & que je n'apper çus aucune autre différence dans les effets, que ce qui vient communément d'un tems très-chaud.

En faisant l'expérience de Leyde pendant les grandes chaleurs, j'ai prefque toujours remarqué que le vafe de verre qui contient l'eau, & qui s'électrise par communication, se couvre extérieurement d'une vapeur humide, affez semblable, comme je l'ai déja dit ailleurs, à celle qu'on remarque fur le verre, quand on a foufflé deffus avec la bouche. Si de pareilles vapeurs font attirées par le globe ou par le tube que l'on frotte, comme il n'y a pas lieu d'en douter il n'en faut pas davantage pour rendre l'électricité beaucoup plus foible qu'elle ne feroit fans cet accident.

Cette remarque me fait penfer nuit point par que l'air échauffé n'eft peut-être il eft probable point par lui-même un obstacle à la que ce font les vertu électrique, mais plutôt par la les dont il eft grande quantité de vapeurs humides alors chargé. & très-fubtiles, dont il eft communément chargé, lorfqu'il fait chaud. J'ai fait voir précédemment combien cette caufe peut influer funles

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phénomenes électriques, & l'on ne peut douter que dans les plus beaux DISCH jours d'été, il n'y ait dans l'air de l'atmosphère une grande quantité de vapeurs aqueufes; le barometre nous fait voir que l'air eft alors plus pefant que dans un autre tems, & nous apprenons ce qui augmente fon poids, en confidérant la grande quantité de particules d'eau, dont il fe décharge fur la furface extérieure des vaiffeaux dans lefquels on a fait des refroidiffemens.

Ajoutons à ces raifons, qu'un air froid dans lequel on a électrifé avec fuccès, n'en devient pas moins propre aux mêmes expériences, quoiqu'il devienne plus chaud, pourvû qu'en l'échauffant, on ne le rende pas plus humide qu'il n'étoit. C'est un fait dont je me fais affuré plufieurs fois pendant l'hyver, en échauffant jufqu'à 20 ou 22 degrés, par le moyen d'un poële, le lieu où j'a vois opéré quelques heures avant, tandis. que le thermometre étoit au terme de la glace.

Connoiffant donc que les jours les plus chauds font les moins fa

III.

vorables aux phénoménes électriDisc. ques, foit par les raisons que je viens de rapporter, foit par d'autres caufes que j'ignore, j'ai voulu fçavoir fi la bonne opinion qu'on a communément du grand froid pour ces fortes d'expériences, étoit bien fondée. Le 14 Janvier de l'année 1747, il fit un tems très-propre à me fatisfaire fur cet article; le thermometre étoit Le grand à 6 degrés au-deffous du terme de la nuifible que glace, & je faifois mes expériences dans une chambre dont les fenêtres corps frotté& étoient ouvertes au Nord & au Sud, te,n'ayent une a 4 heures après midi.

froid eft plus

favorable, à

moins que le

celui qui frot

certaine cha

Jeur,

XVII. EXPERIENCE.

Je frottai le globe de verre qui étoit très froid avec mes mains nues, qui l'étoient prefqu'autant; mais après un frottement affez rude, & d'une durée qui auroit fuffi dans un autre tems, les effets furent fi foibles, qu'à peine put-on faire étinceler très-médiocrement une chaîne de fer qui répondoit au globe par une de fes extrémités.

Après m'être obstiné pendant près

III.

d'une demi-heure, mais toujours avec auffi peu de fuccès, à frotter DISC. ce globe, & ayant les mains pref que glacées, de les tenir appliquées au verre, qui ne s'échauffoit pas fenfiblement, parce qu'il étoit fort épais, & qu'un vent très-froid détruifoit continuellement le peu de 'chaleur qui pouvoit naître du frottement; je fis fermer les fenêtres & ayant fait apporter un réchaud plein de charbons allumés, je chauffai un peu, & mes mains & le globe, & je fis ouvrir les fenêtres, pour faire une feconde épreuve. Tant que dura le petit degré de chaleur de mes mains & du verre, l'électricité alla paffablement bien: mais le froid ayant repris le deffus, les effets reparurent auffi foibles qu'ils avoient été la premiere fois.

Je fis fermer une feconde fois les fenêtres, & je chauffai à fond mes mains & le globe; la chambre reftant fermée, tandis que je frottois, la chaleur fe conferva très-longtems & l'électricité fut conftamment plus forte qu'elle n'avoit été dans les épreuves précédentes.

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