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QUATRIEME DISCOURS.

Dans lequel on examine, 1°. Si P'Electricité fe communique en raifon des maffes, ou en raison des furfaces, 2°. Si une certaine fr gure, ou certaines dimenfions du corps électrifé, peuvent contribuer à rendre fa vertu plus fenfible, 3°. Si l'électrifation qui dure long-tems ou qui est souvent répétée fur la même quantité de matiére, peut en altérer les qualités ou en diminuer la masse.

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Es Phyficiens qui connoiffent par eux-mêmes les phénoménes IV. électriques, qui les ont étudiés, & qui Examen de fçavent combien nous fommes enco- la premiere question. re éloignés de pouvoir les faifir avec précifion, feront fans doute furpris de voir que j'aye entrepris de déterminer dans quel rapport fe communique

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la vertu électrique : ces expreffions géométriques, en raifon des maffes, en raifon des furfaces, pourroient faire croire que je me fuis flatté de faire connoître, quelle eft au jufte la quantité actuelle d'électricité qui fe trouve dans un corps à mesure qu'on en change l'étendue ou le poids dans. des proportions connues; prétention que je n'ai point, & que je n'oferois avoir, tant qu'il nous manquera un inftrument bien éprouvé, ou un moyen sûr pour juger des degrés que peut recevoir la vertu électrique. Je me conforme feulement au langage de ceux qui ont propofé la queftion, & qui ne fçavoient peut-être pas affez combien il eft difficile de la réfoudre, en ne s'écartant pas des termes dans lesquels elle eft conEtat de la çue. Tout mon deffein eft de fçavoir fi l'électricité eft fenfiblement plus forte dans les corps de la même efpece qui ont plus de maffe; fi la même quantité de matiere ayant plus de furface s'électrife davantage; & fi pour rendre plus grands les effets de la vertu électrique, il eft plus expédient d'augmenter la maffe, que

question,

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la furface du corps qu'on électrise, ou tout au contraire.

En me renfermant dans ces bornes, je ferois pourtant fâché que mon exemple fît perdre à d'autres, le défir (toujours très-louable,) de porter plus loin ces recherches; je fçais que quelques Sçavans (a) fe font Occupés de cet objet, & qu'ils le fuivent avec beaucoup de fagacité, j'applaudis très - fincerement à leur zéle, & je verrai avec une grande fatisfaction, les fruits d'un travail qui ne peut être qu'utile, & dont les fuccès font déja affez réels pour nous en faire espérer de plus grands.

A la rentrée de l'Académie qui fe fit après Pâques de l'année 1746, je lus un Mémoire qui contenoit le détail de l'expérience de Leyde, nou

(a) Meffieurs Darcy & le Roy, tous deux connus par plufieurs bons Mémoires dont ils ont fait part à l'Académie des Sciences, s'appliquent depuis quelques années à l'étude des phénoménes électriques; entre autres vues, ces Meffieurs fe font propofé l'invention d'un électrométre : ce qu'ils ont fait à cet égard, donne lieu de croire qu'ils viendront à bout de réfoudre ce problême.

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aettequeftion.

vellement connue alors, & des circonftances les plus remarquables que ce phénoméne fingulier examiné & approfondi, m'avoit donné lieu Ce qui a d'appercevoir; j'annonçai comme donné lieu à une découverte qui me paroiffoit de quelque importance, qu'une barre de fer de 7 à 8 pieds de longueur, & du poids de 80 livres ou environ, étoit devenue beaucoup plus électrique que les tuyaux légers & les petites tringles de même métal dont je m'étois fervi jufqu'alors; & pour montrer comment j'en avois jugé, je rapportai de fuite tout ce que j'avois apperçu en électrifant cette groffe barre, dans les termes que voici.

Extraits des Regiftres de PAcadémie

Sciences "

1746.

» Au bout d'une de ces groffes barres électrifées, on voioit fortir Royale des » par les quatre angles autant de pour l'année » gerbes enflammées, dont la lon»gueur mefurée étoit de plus de 5 » pouces, & le diamétre d'un peu plus de 2 pouces, à l'endroit où »elles étoient le plus épanouies.. » Le bruit que faifoient ces gerbes,.

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» s'entendoit très-diftinctement dans. » la chambre voisine, dont on laif

foit la porte ouverte ; & à plus de » 15 pouces de diftance, on fentoit » fur les mains un fouffle très-confi→

» dérable de même qu'autour

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» de la barre dans toute fa lon» gueur.

כל

Quand on approchoit le doigt feulement à 4 pouces de cette » barre, il devenoit lumineux par le » bout; il ́en fortoit une petite aigrette on voyoit la même chofe » à l'endroit du fer qui étoit vis-à» vis; & fi l'on avançoit encore un » peu, il s'allumoit un trait de feu » très- vif entre le fer & le doigt;

כב

ככ

l'éclat fe faifoit entendre de fort >> loin, & la douleur égaloit prefque » celle qu'on reffent communément dans l'expérience de Leyde.

כל

כב

» Je préfentai aux aigrettes une bague que je tenois par fon anneau, » & enfuite un écu; les traits de feu qui s'élançoient deffus à plus de » 2 pouces de diftance, m'engour» diffoient les doigts tellement » que je ne pus les y tenir qu'un » inftant.

>> J'en approchai une montre, & ces mêmes traits de feu me firent

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