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IV. DISC.

&rique, la matiere effluente de celuici prévaut contre la matiere affluente, qui fait ce qu'on nomme les attrac tions, & que cette fupériorité de force ne fubfifte plus, lorfque le corps électrique vient à s'éloigner, à caufe de la divergence des rayons effluents, qui les rend néceffairement plus rares, à une plus grande distance de leur fource.

VII. EXPERIENCE.

J'ai fait des épreuves à peu près femblables à la précédente, en me fervant de la groffe barre & du tuyau de fer blanc dont j'ai parlé dans la premiere expérience, & j'ai eu auffi les mêmes résultats, foit que j'attendiffe les aigrettes fpontanées, foit que je préfentaffe de part & d'autre le plat de la main, ou une plaque de fer, pour hâter l'éruption de ces feux. Il est vrai que quand on opere par un tems & dans des circonftances bien favorables à l'électricité, les différences dont il s'agit, ne font pas fi grandes; mais j'en ai toujours

trouvé d'affez confidérables, pour
en tenir compte.

IV.

Troifiémement, quoiqu'une pla- Deme que ou une verge de fer d'une cer- obfervation, taine épaiffeur, reçoive communément plus d'électricité qu'une lame ou une feuille du même métal extrêmement mince, il eft constant que la différence qu'on remarque dans les effets électriques de l'une & de l'autre, ne fuit pas à beaucoup près celles des folidités; on fe tromperoit beaucoup, par exemple, fi l'on s'attendoit de trouver cent ou cent cinquante fois plus d'effet dans une enclume électrifée, que dans une feuille de taule, parce que celle-cr pefe d'autant moins que l'autre ; une médiocre épaiffeur fuffit, pour repréfenter des phénoménes affez confidérables, de forte que je ne ferois pas éloigné de croire, qu'un canon de métal épais de quelques lignes, (plus fufceptible certainement d'une grande électricité, que ne le feroit un tuyau de clinquant,) auroit auffi quelque avantage fur une piéce entierement folide qui auroit la même longueur & la même groffeur; & fi,

pour répéter l'expérience de Leyde, IV. les Allemands fe fervent prefque touDisc. jours de canons de moufquet

Quatrième

,

ou

d'autres piéces creufes, comme il pa-
roît par leurs écrits, c'est peut-être
moins à deffein de fuivre littérale-
ment le procédé mal interprété de
M. Mufchenbroek, que parce qu'on
s'en est bien trouvé, lorsqu'on en a
fait l'effai. Si l'on amincit un corps
pour le rendre plus électrifable, on
doit donc en user avec modération
& lui conferver une certaine épaif-
feur, fi l'on veut qu'il foit capable
de grands effets. Nous voyons quel.
que chofe de femblable dans le ma-
gnétifme, qui fe communique plus
aifément à une lame fort- mince,
qu'à une plus épaiffe, mais qui fe
manifefte avec plus d'énergie dans
celle-ci, lorsqu'il a pû la pénétrer

entierement.

Quatrièmement, il m'a paru qu'u obfervation. ne quantité de matiere dont on augmentoit la furface pour la rendre plus électrique, bien loin d'avoir cet avantage, y perdoit confidérablement, lorfqu'on ne lui confervoit pas une certaine continuité : l'expé

rience des broquettes comparées aux grands clous, & au cube folide, dont j'ai parlé plus haut, fuffiroit pour prouver, mais je m'en fuis encore affuré davantage par celle qui fuit.

VIII. EXPERIENCE.

le

J'ai électrifé au bout d'une chaîne de fer, un quarré de plomb laminé, épais d'une ligne, dont chaque côté avoit 6 pouces, & poids, égal de plomb à tirer, dont chaque grain avoit une ligne de diamétre, étendu fur un morceau de taffetas de 5 pouces en quarré, auquel aboutiffoit aufli une pareille chaîne. Le plomb laminé produifoit des étincelles très-picquantes, & d'un grand éclat, fes aigrettes étoient fpontanées; le plomb grainé n'étinceloit pas fi fort, & ne donnoit point d'aigrettes.

IV.. DISC,

des phéno

Après l'expérience, nous pouvons Explication raifonner: pourquoi un corps électri- ménes obferfé étincelle-t-il? C'eft vifiblement, vés ci-deffus. parce qu'il en fort une matiere capable de s'enflammer: mais fi cette matiere qui cherche à fortir, trouve Bb iiij

IV.

DISC.

moins de réfiftance dans un corps animé, ou dans un morceau de métal qu'on lui présente, que dans l'air même de l'atmosphere, comme je crois l'avoir fuffifamment prouvé : n'eft-il pas naturel qu'elle vienne de toutes parts à cet endroit, vis-àvis duquel je préfente mon doigt, à. cet endroit où elle trouve un milieu plus perméable? & ne fommes-nous pas autorifés à croire que cela fe paffe ainfi, quand nous confidérons que les effluences lumineufes ceffent à l'extrémité d'une verge de fer éleArifée, dès qu'on préfente la main à quelqu'autre endroit de sa surface? Soit donc A B C D, fig. 3. la surface d'un corps électrifé, qui n'ait qu'une très-petite épaiffeur; je conçois que la matiere électrique qui cherchoit à s'échaper par les bords, change fon cours, & fe précipite de toutes parts vers le point E, vis-à-vis duquel je préfente mon doigt à une petite diftance; & tous ces petits ruiffeaux déterminés à fortir par la même iffue, font une éruption beaucoup plus grande, que ne pourroit faire la quantité de matiere électrique, qui.

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