viendroit naturellement de cet enIdroit comme de tous les autres points de la furface.

De-là, il fuit 1°. que fi cette furface étoit beaucoup plus petite, comme abcd, l'éruption devroit être moins forte, non-feulement parce qu'il en fortiroit moins de matiere; mais encore parce qu'il est probable que ces petits courans acquierent de la viteffe dans leurs canaux, quand ils font longs jufqu'à un certain point, & qu'un chemin trop court les prive de cette accélération: 2o. que les étincelles que l'on excite aux bords, ne doivent point être aufli fortes que celles qui viennent du milieu; car on peut voir par la figure 4, que le nombre des rayons qui aboutiffent au point de concours F, n'égalent que la moitié de ceux qui viennent en E dans la fig. 3: & fi l'on m'objecte que dans ce fecond cas, comme dans le premier, toute la matiere répandue dans la piéce ABCD, prend fon cours vers le point d'éruption, j'obferverai que cet effet fe paffe fi promptement, qu'on ne peut pas légitimement fuppofer que les plus longs:

·IV. DISC

IV:

jets paffent tout entiers au-dehors, comme les plus courts; il eft bien

doit

Dis C. plus probable que de tous les jets de matiere électrique qui fe préfentent pour fortir, il ne paffe au-dehors qu'une partie de chacun; c'eft pourquoi l'effet qui en résulte moins répondre à la quantité du fluide, qui fe dirige vers le point de concours, qu'au nombre des rayons qui contribuent à l'éruption : 3°. qu'un corps d'une certaine épaiffeur, doit étinceler plus fortement qu'un autre qui feroit très-mince parce que le doigt présenté vers G, fig. 5. reçoit non-feulement les rayons du plan ABCD, mais encore ceux des autres plans qu'on peut imaginer dans l'épaiffeur comme CD HI.

Or je puis dire que ces trois conféquences s'accordent parfaitement bien avec ce que nous montre l'expérience: une pièce de plomb laminé de 6 pouces en quarré produit des étincelles plus fortes, qu'un morceau du même plomb, qui feroit huit ou dix fois plus petit; une feuille de tole, un tuyau de fer blanc, étincelle bien autrement au milieu

de fa longueur ou de fa largeur, qu'à fes bords; & j'ai rapporté cideffus bien des faits qui prouvent qu'un corps d'une certaine épaiffeur, lance.ces fortes de feux avec bien plus de violence, que ne peut faire une lame très-mince.

IV.

DISC.

Ces réflexions foutenues de l'ex- Examen de

la feconde

périence, nous fuggérent des répon- queftion,
fes pour la feconde queftion que je
me fuis propofé d'examiner dans ce
difcours, c'eft-à-dire, qu'elles nous
indiquent à peu près ce que nous de-
vons attendre de la figure & de cer-
taines dimenfions du corps électrifé;
j'avouerai même que pour fçavoir ce
que j'en devois penfer, je n'ai pref-
que point eu de nouvelles épreuves
à faire, il m'a fuffi de vérifier celles
qu'on avoit faites, & de réflechir fur
des faits qui fe font paffés mille fois
fous mes yeux, depuis quinze ans
que je m'applique à cette étude.

Il y a plus de quatre ans que M. Boze a remarqué qu'il étoit difficile d'électrifer immédiatement, & avec une certaine force les corps qui ont beaucoup de maffe, fous une forme arrondie de toutes parts, ou com