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IV. DISC.

le vinaigre ou la folution de nitre.
3°. Que l'électricité a plus d'effet
fur les liqueurs, quand les vafes qui
les contiennent, font de nature à s'é-
lectrifer davantage ou plus facilement
par communication; au moins m'a-
t-il paru que les effets étoient tou-
jours un peu plus grands quand les
vaiffeaux étoient de métal
" que
quand ils étoient de verre.

4°. Que l'évaporation forcée par
l'électricité, eft plus considérable
quand le vafe qui contient la liqueur
eft plus ouvert, mais que les effets
n'augmentent pas, fuivant le rapport
des ouvertures; car ces liqueurs,
quand on les électrifoit dans des
capfules de 4 pouces de diamétre,
préfentoient à l'air feize fois autant
de furface, que quand elles étoient
contenues dans des caraffes dont le
goulot n'avoit qu'un pouce de dia-
métre cependant il s'en falloit bien
qu'il y eût cette différence entre les
effets, comme on le
peut voir
la comparaison des résultats.

par

5°. Que l'électrifation ne fait point évaporer les liqueurs à travers les pores du métal, ni à travers ceux du

verre,

verre puifqu'après des épreuves qui ont duré dix heures, on ne trou

IV.

ve aucune diminution dans leurs Dis c. poids, lorfqu'on a tenu bien bouchés, les vaiffeaux dans lefquels on les avoit enfermées.

Ce dernier réfultat nous apprend bien que les matieres les plus évaporables ne fe tranfmettent point à travers le verre qu'on électrife par communication; mais qu'arriveroitil, fi ce verre même qui renferme les matieres s'électrifoit par frottement? Les expériences de M. Pivati pu- Expérien bliées à Venife & dans toute l'Italie, ces de M. ri' vati, publiées nous difent très-pofitivement que des à Venile. » médicamens renfermés dans des tu»bes de verre que l'on frottoit pour » les rendre électriques, fe font tranf>> mis du dedans au-dehors, jufqu'au » point de paroître fenfiblement dimi»nués que cette tranfmiffion s'est >> encore manifeftée par l'odeur pro»pre de ces drogues,&(ce qu'il y a de

כל

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plus admirable & de plus intéret>> fant) par des guérifons prefque fubi»tes. » Voilà deux objets dignes de la plus grande attention; des matieres odorantes qui pénétrent le verre éle

Ee

IV.

Arifé, & des exhalaifons, lefquelles animées par la vertu électrique deDISC. viennent promptement falutaires: je ne m'arrête ici qu'au premier de ces deux phénoménes; plus il me parut fingulier, plus je reffentis vivement le défir de le voir par moi-même; & pour être bien sûr que l'odeur que je devois fentir, ne pourroit être venue que de l'intérieur du vaiffeau dans lequel j'avois enfermé les matieres odorantes, je m'y fuis pris de la maniere fuivante.

XIX. EXPERIENCE.

Dans un lieu écarté de celui où je devois faire mes épreuves, j'ai mis dans différens tubes de verre de la térébenthine de Venife, de la poix fondue, du baume du Pérou, & du camphre pulvérifé. J'ai bouché mes tubes de part & d'autre avec du liége, & deffus le bouchon, j'ai par mis un enduit de cire d'Espagne; je les ai bien effuyés par dehors avec plufieurs linges; & deux jours après cette préparation, je les ai portés dans le lieu où je devois les éprou

ver; j'ai frotté ces tubes à plufieurs reprifes & en différens tems, à peine ai-je pû les rendre paffablement éle&riques; & jamais ni moi, ni ceux qui m'ont aidé, n'avons reconnu la moindre odeur des matieres que j'y avois renfermées.

XX. EXPERIENCE.

J'ai renfermé avec les mêmes précautions que ci-deffus 3 onces de baume du Pérou dans un de mes globes de verre ; & depuis cette préparation, je l'ai fait frotter plus de trente fois, en différens tems, fans avoir jamais apperçu d'autre odeur que celle qui vient communément du verre frotté. Je n'en ai pas fenti davantage autour des corps ni autour des perfonnes que j'électrifois par le moyen de ce globe.

Je connois plufieurs Phyficiens fort au fait de cette matiere, qui fe font obftinés, comme j'ai fait, à répéter cette expérience, & qui n'ont pas réuffi autrement que moi : tels font M. Watfon à Londres, M. Jallabert à Genéve, M. Boze à Wittemberg,

IV. DISC.

IV.

& le Pere Garo à Turin, &c. C'eft pourquoi je commence à croire que DISC. M. Pivati a été trompé par quelque circonftance, à laquelle il n'aura pas fait affez d'attention : & ce qui me confirme dans cette opinion, c'est qu'il paroît par un ouvrage imprimé à Naples, (a) & que j'ai actuellement. entre les mains, que M. Pivati avoue à ceux qui vont chez lui pour voir cette expérience, qu'il n'a jamais réuffi qu'une fois à la faire telle qu'il l'a annoncée.

Après avoir fait des expériences fur des liqueurs, j'ai continué d'en faire fur des corps folides ; & j'ai choisi pour cela des mixtes de différentes natures, plus fixes les uns que les autres, afin de voir, s'il étoit poffible, combien ils devoient

(a) Tentam. de vi Electr. ejusque phenomenis, Auth. Nic. Bammacaro, p 183. dans la note b on lit ce qui fuit. Relationem mihi fanè videre contigit gallicè confcriptam huc Neapolim Bononia missam; in eâ Anonymus Author, fe Dominum Pivati adiisse enarrat apud quem multa experimenta vidisse teftatur... .....Experimentum quod attinet Balfami Peruviani fe eodem fucceffu repetitum videre non potuiffe imò ipfum Dominum Pivati fateri femel fe illud cum fucceffu tentaffe.

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