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IV.

DISC.

prouvai de même un aiman artificiel compofé de 6 lames de fleurets, dont la force fe trouva égale à une livre, 10 onces, 17 grains. Je plaçai ces deux aimans fur la cage de tole où ils furent électrifés pendant près de dix heures dans la même journée, ayant leurs poles dirigés de l'Eft à l'Oueft;' après quoi les ayant éprouvés de nouveau, je trouvai qu'ils portoient les mêmes poids dont je les avois chargés avant que de les électrifer.

Si d'autres que moi ont vû des effets différens, il feroit bon qu'ils en donnaffent un détail bien circonftancié je puis affùrer que ce que je rapporte ici eft exactement vrai, & que mes aimans ont été fortement électrifés; car celui qui eft compofé de lames de fleurets, n'a prefque pas ceffé de faire des aigrettes lumineufes; & l'on a fouvent tiré de l'un & de l'autre des étincelles très-brillantes.

Thermnomé- Voici encore un fait fur lequel iresélectrifés, je ne me trouverai pas d'accord avec tout le monde: il s'agit des effets de la vertu électrique fur le thermométre; plufieurs Auteurs ont écrit

IV.

que la liqueur ne manquoit pas de monter, quand on électrifoit l'inf- DISC. trument; pour moi, voici ce que j'ai vû conftamment.

XXIV. EXPERIENCE.

J'attachai à la cage de tole un thermométre de mercure, & un autre thermométre d'efprit de vin, tous deux gradués fur la même échelle, & femblables pour la marche, à un troifiéme qui étoit dans le même lieu, & qui ne fut point électrifé. Pendant neuf ou dix heures que dura l'électrifation, j'obfervai les trois thermométres, & je ne trouvai dans leur marche aucune différence notable.

XXV. EXPERIENCE.

J'ai fait plonger dans les aigrettes lumineufes d'une barre de fer électrifée, la boule d'un thermométre que je tenois attaché au bout d'une baguette; & quoique j'aye répété cette épreuve nombre de fois, je ́n'ai jamais vû monter la liqueur,

foit que ce fût du mercure, foit que Disc. ce fût de l'efprit de vin.

IV.

refroidiffe

trifée.

J'imagine que ceux qui ont vû un autre effet, n'auront pas pris affez de précautions, pour empêcher qu'une chaleur étrangere ne portât fon action fur le thermométre : car dans une expérience auffi fimple, je ne fçaurois croire que mes yeux m'ayent trompé.

Effai fur le A l'occafion du thermométre, il ment d'une me vint dans l'efprit d'examiner fi liqueur élec- de deux liqueurs également chaudes, & femblables d'ailleurs, celle qu'on électriferoit continuellement, garderoit plus long-tems, ou perdroit plutôt fa chaleur que l'autre pour cet effet, je fis l'expérience qui fuit.

XXVI. EXPERIENCE.

Je remplis d'eau deux vafes cylindriques de verre, de mêmes hauteur & capacité; je fis plonger dans l'un & dans l'autre, la boule d'un thermométre très-fenfible, de maniere qu'elle n'alloit pas jufqu'au fond du vaiffeau; je mis le tout dans un bain d'eau chaude, jufqu'à ce que la li

IV.

queur des deux thermométres fût montée à 40 degrés; alors je pla- Disc. çai l'un des deux vafes fur la cage de tole, pour y être électrifé, & je mis l'autre fur une table un peu à l'écart, mais dans le même lieu. J'obfervai les deux thermométres dont la marche toujours égale de part & d'autre, m'apprit que l'élec tricité ne retardoit, ni n'accéléroit le refroidiffement.

Je ne l'aurois pas deviné; en confidérant que la matiere du feu s'exhale perpétuellement d'un corps chaud, & que l'électricité accélere & aug⚫mente les évaporations, j'aurois crû volontiers qu'une liqueur chaude & électrifée fe feroit refroidie plus vîte ; tant il eft vrai qu'en phyfique, il ne faut pas fe contenter de deviner.

V. DISC.

CINQUIEME DISCOURS.

Dans lequel on examine quels font les effets de la vertu électrique Sur les corps organifés.

l'Electricité

trop

I féconde en merveilles, ait épuifé

l'admiration qu'elle avoit excitée de toutes parts: foit par humeur, soit par zéle pour l'intérêt de la fociété,. bien des gens aujourd'hui moins fenfibles qu'autrefois à la fingularité des nouveaux phénoménes qu'on leur offre, fe plaignent de ce que ces découvertes ne font que curieufes, & peu s'en faut qu'ils ne nous en faffent un reproche.

Touché de cette impatience qui feroit bien injufte, fi elle alloit juf qu'à infpirer du mépris pour la Phyfique, je me fuis propofé de tirer quelque avantage d'un fait déja connu depuis trois ou quatre ans,

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