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V.

DISC.

Ce qui réfulte de ces dif

puifqu'une chemife portée pendant 10 ou 12 heures, eft plus pefante qu'elle n'étoit, lorsqu'on l'a prife; par Conféquent quand on pefe une perfonne qu'on a électrifée, fon poids ne doit point paroître autant diminué qu'il l'eft en effet, & qu'il le paroîtroit, fi cette perfonne n'avoit rien autour* d'elle qui retînt une portion confidérable de ce que la vertu électrique a fait fortir de fa peau; & cette quantité retenue dans les vêtemens, doit différer beaucoup fuivant la quantité & la nature des étoffes.

C'eft pour cela fans doute que ficultés. Pré- j'ai trouvé tant de variété dans le cautions à réfultat de mes expériences, lorfque prendre, pour approcher de j'ai voulu les faire fur des personnes la plus grande de l'un & de l'autre fexe; & je ne

exactitude

poffible,

crois pas qu'on puiffe arriver à des connoiffances un peu précifes, à moins que celui qu'on électrife ne foit vêtu un peu à la légere, & qu'avant & après on ne pefe féparément fes habits, pour fçavoir au jufte le poids de fon corps,

11 faudra faire attention fur-tout que les perfonnes dont on fe fervira pour ces fortes d'épreuves, foient

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toujours, autant qu'il fera poffible, dans les mêmes circonftances ; qu'elles gardent un régime uniforme; qu'elles fe faffent pefer & électrifer aux mêmes heures, pendant la même quantité de tems; que les expériences foient réitérées un grand nombre de fois : & pour ne point m'arrêter ici à donner des avis qu'on peut trouver ailleurs, avec les raifons fur lefquelles ils font fondés, il faudra fe comporter à peu près comme ont fait les célébres Auteurs (a) de la médecine ftatique dont les écrits fubfiftent.

V. DISC.

Quoique je n'aye pas encore Réfultat des n'aye pas encore pû expériences pratiquer moi-même ce que je pro- faites fur le pose maintenant, le peu d'expérien-corps humain. ces que j'ai faites m'a montré affez clairement ce qui faifoit le principal objet de mes recherches. La tranfpiration infenfible des gens que j'ai électrifés, a varié confidérablement ; mais je l'ai trouvé de plufieurs onces plus grande qu'elle n'avoit coutume d'être, toutes chofes égales d'ailleurs, quand les mêmes fujets n'étoient point électrifés & je crois (a) Sanctorius, M. Dodart & Keill,

V.

DISC.

roit faire de

ces dans la

être en droit d'affurer qu'à cet égard, un homme ou une femme qu'on élecrise, ne différe que du plus au moins des animaux fur lefquels j'ai pû faire des expériences beaucoup plus exactes.

Applications Dans bien des occafions la méde que l'on pour cine défire cet effet, & cherche à le ees expérien- procurer par des moyens qui font médecine, peut-être moins sûrs, & certainement plus incommodes que l'électrifation. C'eft à la Faculté qu'il importe d'examiner & d'effayer fi cette nouvelle maniere d'augmenter ou de provoquer la transpiration, & de purger les pores de la peau, fera auffi profitable aux personnes infirmes, qu'elle eft peu dangereufe pour celles qui fe portent bien ; car il est très-certain que ni moi, ni ceux qui m'ont aidé, n'avons jamais reffenti d'autre incommodité qu'un peu d'épuifement & beaucoup d'appétit.

Aucune des personnes qui ont été appliquées à ces expériences, ne s'eft apperçu que fa chaleur augmentât; & s'il eft vrai que l'électricité rende le poulx plus fréquent, comme quelques Auteurs le prétendent,

pour

je n'en puis convenir que fur la foi
d'autrui; car quoique j'aye fait
m'en affurer par mes propres expé-
riences, quoique je l'aye effayé à di-
verfes reprises, en différens tems,
& avec les perfonnes les plus pro-
pres à en juger, jamais je n'ai trou-
yé une accélération affez marquée,
ou affez conftante, pour n'avoir pas
à craindre de me tromper, fi j'attri
buois un tel effet à la vertu électrique.

S'il arrive, comme je le fouhaite, que l'on puiffe foulager ou guérir des malades en les électrifant, il eft bon que l'on fçache qu'on pourra leur appliquer ce rémede fans les tourmenter par des attitudes ou par des pofitions gênantes, & pour le dire en un mot, fans les électriser eux-mêmes; ce que je vais dire pour prouver ce paradoxe, fera voir en même-tems qu'il y a réellement une matiere affluente autour du corps électrifé; & que l'électricité confifte vifiblement, comme je l'ai conjecturé

il

y a trois ans, (a) dans les deux

(a) Conjectures fur les caufes de l'Electri cité. Mém. de l'Acad. 1745. p. 107.

K k iij

V. DISC.

V.

DISC.

Expérience

la matiére é

donne lieu à

mouvemens contraires & fimultanés de cette matiére qu'on nomme électrique.

Perfuadé, convaincu même de cette vérité par mille faits plus frappans les uns que les autres, je ne doutai pas un moment que ce qui arrivoit aux animaux ou aux plantes qu'on électrife, ne leur arrivât de même, fi je les plaçois dans le voifinage d'un corps électrifé qui eût un certain volume; l'expérience me fit voir qui prouve que j'avois raifon de penfer ainfi. Je Pexiflence de fis électrifer la cage de tole & tout lectrique af- ce qu'elle contenoit, fig. 3. j'en apfuente, & qui prochai des vafes remplis d'eau qui de nouvelles s'écouloit goutte à goutte par des preuves fur fyphons capillaires; tous ces écou&fur les plan- lemens devinrent continus & accélérés, comme s'ils euffent été éle&riques eux-mêmes; je plaçai fur une table à 7 ou 8 pouces au-deffous de cette même cage, un chat, un pigeon, un moineau, & je les y tins heures de fuite; ces animaux perdirent toujours autant & même un peu plus de leur poids, qu'ils n'ont coutume d'en perdre, quand ils reçoivent eux-mêmes la vertu électrique ; les tables que je vais joindre ici,

les animaux

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