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I.

DISC.

Réponte à

l'entretenir encore un moment fur ce fujet. Voici fes paroles : La compreffion de l'air extérieur qui pese fur la furface de la liqueur, peut beaucoup aug- M. Louis. menter la force de la commotion: pour s'en convaincre, il faut fe fervir d'une phiole exactement bouchée avec du liége, au travers duquel paffera la verge de métal qui reçoit l'électricité; la commotion eft très-forte par ce moyen, & ce n'eft que par lui que M. le Monnier a pu dans Ses curieufes expériences tranfmettre l'électricité à des distances auffi éloignées qu'il a faites: l'électricité eft plus forte dans ce cas, parce que l'air qui pref Je fur la furface de l'eau, (n'ayant point

de communication avec l'air extérieur de la bouteille) eft comprimé par la matiere électrique que l'on communique à l'eau, &c. ..... De l'air comprimé par une matiere affez fubtile pour paffer à travers les pores du vaiffeau? de l'air comprimé dans une bouteille fragile, bouchée avec du liége: quelle phyfique ! Mais abrégeons, & apprenons à M. Louis, s'il ne le fçait pas, que l'expérience de Leyde fe fait auffi bien avec une jatte ouverte & en partie pleine d'eau, qu'avec une bouteil

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M. Bamma

care.

le bouchée; & que fi M. le Monnier s'eft fervi de ce dernier vaisseau plûtôt que d'un autre ; c'étoit par des raifons de commodité, & non de néceffité: pourquoi ne fe pas mettre mieux au fait d'une matiere dont on veut entretenir le Public?

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Réponse à M. BAMMACARE, Pro-
feffeur de Philofophie à Naples
touchant quelques endroits du
Livre qu'il a publié fous ce titre:

TENTAMEN DE VI ELECTRICA
EJUSQUE PHENomenis.

J'AI reçu depuis très-peu de tems Réponse à de M. Bammacare, Profeffeur de Philofophie dans l'Académie Royale de Naples, un Ouvrage affez considérable fur l'Electricité. Dans cet Ouvrage qui eft écrit avec élégance & avec méthode, je me fuis trouvé cité très-fouvent, & j'ai vû avec fatisfaction, que l'Auteur & moi, nous étions d'accord fur bien des points; mais il y en a plufieurs auffi qui nous partagent, & furtout celui de la

I.

Disc.

matiere affluente, dans le fens que je l'entends, car on convient qu'il faut bien qu'il y en ait une pour expli- Réponse à quer ce qu'on appelle attraction. » Je M. Bamma»ne penfe point, dit l'Auteur, (a) care, » comme M. Boze qui convient dans » une de ses Lettres, qu'on explique >> beaucoup mieux les phénoménes » électriques, en admettant une ma>>tiere affluente venant des corps en>>vironnants au corps électrifé, qu'en >> faisant revenir par la réaction de » l'air, la matiere effluente au corps >> dont elle eft fortie, comme fi » ( continue M. Bammacare,) on de>> voit préférer à l'action de l'air am»bient, la matiere affluente de M. » Nollet; matiere purement fuppo»fée, & qu'il demande qu'on lui >> accorde comme par grace, preca»ria, & ex hypothefi petita.

כל

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Pour mettre mon Lecteur au fait de cette Note, il faut que je rappelle ici en peu de mots ce qui a donné occafion à la Lettre de M. Boze dont on a cité un paffage. A la fin de l'année 1745. ce célébre Profeffeur de

(a) Tentamen de vi Electricâ ejufque Pheno menis, p. 124. ad litteram a.

DISC.

Wittemberg m'ayant fait l'honneur I. de me communiquer un Ouvrage qu'il faifoit imprimer fous ce titre : M. Bamma- Recherches fur la caufe, & fur la véritable théorie de l'Electricité; je trouvai

Réponse à

care.

que pour expliquer les mouvemens d'attraction il avoit recours à la réaction de l'air extérieur. Je lui répondis que fes explications & les miennes (a) s'accordoient dans bien des articles, mais qu'au lieu d'emprunter de l'air la caufe du retour de la matiere électrique, ( caufe qui ne pourroit pas fatisfaire dans tous les cas,) je me fervois d'une matiere que je fçavois venir des corps environnants, & dont je lui indiquois des preuves en peu de mots. M. Boze frappé, ou des raifons que je lui donnois de cette matiere affluente, ou de celles qu'il trouva lui-même ; (car par combien d'endroits ne fe manifefte-t-elle pas à un homme qui fait lui-même ces fortes d'expériences & qui n'a point interêt de la

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(a) Le 25 Avril précédent, j'avois lû à notre rentrée publique, le Mémoire qui a pour titre: Conjectures fur les caufes de l'EleEtricité.

I. DISC. Réponse à

méconnoître ? ) ne balança point de l'admettre; il fit même imprimer ma Lettre par forme d'appendice à fon Ouvrage; & quand il en a parlé de- M. Bammapuis, ce n'a été que pour marquer fes care, regrets de ce que cette caufe fi féconde des phénoménes électriques avoit échapé à fes recherches: Nefcio quo infaufto natus fidere huic principio non majore ftudio incubuerim, quod Nolleti inter manus fœcundiffima mater omnium electricorum factum eft phenomenorum. (a) Ce n'eft point par un fentiment de vanité que je rapporte ceci; mais feulement pour l'intérêt d'une vérité fondamentale que je crois être la véritable clef des effets de l'Electricité.

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C'est cette matiere affluente adoptée par M. Boze & par bien d'autres depuis, que M. Bammacare appelle precaria, & ex hypothefi petita. Voyons maintenant fur quoi il fonde ces deux qualifications; voici la raifon qu'il nous donne de la premiere. A la page 21 de fon Livre dans la note. On fait, dit-il, que M. Nollet admet autour des corps électrifés, deux matieres, l'une quil nomme effluente, (a) Tentam. Elect. part. post. p. 33.

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