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tems, que de l'employer à réfuter

I. de pareils argumens.

DISC.
Réponse à

care,

Mais cette hypothese qui ne reffem

M. Bamma- ble à rien de ce que nous offrent les effets naturels, recevons-la pour un moment, & voyons fi elle quadre avec les faits. Si c'eft l'air repouffé & comprimé par les émanations électriques, qui doit amener en vertu de fon reffort, les corps légers vers celui qui eft électrifé, pourquoi ces mouvemens font-ils fi vifs dans le vuide de Boyle? dira-t-on qu'il refte toujours de l'air dans le récipient ? la reffource eft bien foible: il faudroit donc que les effets de l'électricité y paruffent auffi affoiblis que le reffort de l'air qui peut y être refté. C'eft pourtant ce qu'on ne voit pas; & ce feroit éluder miférablement la difficulté, que de le fuppofer, contre tout ce que les obfervateurs ont vû.

Quand une petite feuille de métal électrifée se tient & flotte en l'air audeffus du tube de verre qu'elle a touché, comment ne nous montre-t-elle pas par un million de mouvemens alternatifs ceux de la voute d'air que

l'on prétend qui eft pouffée, & qui fe rétablit continuellement.

I.

DISC.

care.

Enfin pourquoi dans l'atmosphe- Réponse à re d'air féparé, que M. Bammacare M. Bammanous fait regarder comme le vuide de Boyle, les animaux refpirent-ils à leur aife? pourquoi le feu & la flamme y fubfiftent-ils fans s'éteindre &c? eft-ce que les émanations éleatriques qui rempliffent cet espace, font de la même nature que l'air groffier de notre atmosphere? Qui voudra le croire ?

Il eft inutile que j'en dife davantage, pour faire voir le peu d'accord qui fe trouve entre l'hypothefe que j'attaque, & les faits pour l'explication defquels on l'a imaginée ; & je puis dire en général, qu'on ne parviendra jamais à donner une explication plaufible des phénoménes éleariques, par aucune hypothese, dans laquelle on fera entrer l'action de l'air, au moins de celui que nous refpirons, & qui ne paffe point à travers les corps compacts, comme le verre, le métal, &c. C'est en partie par cette raifon que M. Boze a abandonné fes premieres idées fur le mé

I.

Réponse à

care.

chanifme de l'Electricité, qui avoient quelque reffemblance avec celles DISC. dont je viens de faire la critique; M. Bamma- & je ne doute pas que M. Bammacare n'en fît autant, fi, comme M. Boze, il avoit fait lui-même les expériences, qu'il les eût vûes & examinées comme lui avec loifir, & par toutes les faces; car il paroît par la maniere dont notre Auteur s'exprime dans fon avant-propos, qu'il s'en eft beaucoup rapporté aux yeux d'au trui, & qu'il a recueilli de divers Auteurs ce qu'on a écrit fur cette matiere pour en former un fyftême d'explication. Mais de quelque maniere & avec quelque foin que l'on s'étudie à rendre par écrit des phénoménes auffi finguliers & auffi nouveaux; on a bien de la peine à les repréfenter tels qu'ils font. C'eft autre chofe de les voir ou de les lire; & quand on les a vûs, ce n'eft qu'après y avoir longtems réfléchi, & avoir bien confidéré la liaifon qu'ils peuvent avoir les uns avec les autres, qu'un Auteur prudent doit fe permettre de differter fur leurs causes.

M. Bammacare, en me reprochant

une

I.

DISC.

care.

une contradiction, parce que je dis que la matiére électrique affluente vient des corps environnans qui ne font Réponse à pas électrifés, s'amufe à difputer fur M. Bammales mots; j'avoue que pour parler plus correctement, il faudroit dire la matiére qui produit les phénoménes, de l'électricité: mais tout le monde dit matiére électrique, & l'on s'entend; cela ne fuffit-il pas pour m'autorifer, je dis plus, pour m'obliger à parler le langage reçû? La matiére effluente, à prendre les chofes à la rigueur, n'eft pas plus électrique, que celle à laquelle on me reproche d'avoir mal à propos donné ce nom; cependant je la trouve ainfi nommée, (effluvia electrica,) dans tous les endroits du Livre de M. Bammacare, où il en est question.

Pour terminer toute difpute à cet égard, il n'y a qu'à s'entendre fur ce qu'on appelle Electricité; pour moi, comme je l'ai dit, je fais confifter cette vertu dans les mouvemens oppofés & fimultanés des deux matiéres effluente & affluente, & je ne regarde l'état du corps frotté ou électrifé, d'où procedent les émanations

G

1.

Disc.

care.

électriques, que comme une condition, ou fi l'on veut, comme la caufe Réponse à prochaine qui donne lieu à ces deux M. Bamma- mouvemens : & en confidérant l'électricité fous ce point de vûe, il n'y a pas de contradiction, que l'une des deux matiéres électriques, vienne des corps non électrifés, s'il fuffit pour cela qu'il y ait dans le voifinage quelque corps frotté qui s'épuife par fes effluences, comme je l'ai expliqué dans mon Essai, page 148 & fuiv.

Voici encore un petit mot contre la matiére affluente que l'on trouve toujours inutile: les étincelles, dit-on, ne fortent pas d'elles-mêmes d'un corps électrifé; il faut les provoquer avec Le bout du doigt, ou avec un morceau de métal, &c. mais ce n'est point, comme le dit Mr. Nollet, « parce » que le doigt fournit une matiére » affluente, dont le choc allume >> celle qui vient du corps électrifé, » c'est qu'en préfentant ainfi un autre corps, on divife le peu d'air qui peut être resté dans l'atmosphere électrique, & par-là on donne occafion au feu allumé intérieurement dans le corps électrique, de

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