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I.

D'Is c.

l'Auteur A

Réponse à l'Auteur Anonyme de deux Ecrits, dont l'un eft intitulé Réponie & MEMOIRE SUR L'ELECTRICITE'; none. & l'autre, SUITE du Meʼmoire SUR L'ELECTRICITE'.

LE premier Auteur qui ait exercé fa plume contre ma théorie, est celui dont j'ai fait mention à la fin de mon Effai, p. 217. Peu fatisfait apparemment des réponfes que je lui avois indiquées, il publia au commencement de l'année 1748, un autre Ecrit qui a pour titre fuite du Mémoire fur l'Electricité, dans lequel il paroît qu'il s'eft proposé principalement de combattre mon Ouvrage : L'Effai de Mr. Abbé Nollet, dit-il p. 4, fes réponfes, & quelques questions que l'on m'a propofées touchant l'attraction, m'obligent de donner une fuite à mon premier Mémoire. Et en effet, de 30 pages que contient cet Ecrit, il y en a 21 au moins qui font employées pour les deux premiers objets qui me regardent; c'eft à cet Auteur Anonyme à qui je vais répondre d'abord. Le premier tort qu'on veut me

DIS

C.

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donner, c'eft d'avoir, dit-on, préI. tendu prouver que la matiere de l'air ne Réponse fçauroit être celle de l'Electricité qui à l'Auteur s'opere dans le récipient, dont l'air a Anonyme, été pompé apparemment.

• Suite du Mémoire fur

Si je me fuis trompé dans cette El. p. 5. prétention, mon erreur eft bien plus grande qu'on ne le dit ; car non-feulement je crois que l'air de l'atmofphere, ce fluide que nous refpirons, n'opere point l'Electricité dans le vuide de Boyle, je fuis encore trèsperfuadé que par tout ailleurs, il n'a par lui-même aucune part à cette vertu. On ne me fera pas revenir de cette opinion en m'objectant qu'il refie toujours de l'air dans un vaisseau dont on a pompé le plus groffier, ni en ajoutant que, quelque déliées que foient les parcelles de cet air qui refte, il y a toujours entre elles une proportion qui fuffit pour l'électricité. Cette derniere phrafe eft tout-à-fait obfcure pour moi; je ne fçais ce que c'eft que cette proportion qui fuffit pour l'électricité, à moins que l'on n'entende par ce mot une denfité toujours uniforme, quoique extrêmement diminuée. Mais fi l'air étoit la matiere propre

pas na

I.

DISC.

de l'électricité, ou qu'il la mît en jeu par fon reffort; ne feroit-il turel que cette vertu diminuât com- Réponse me la denfité de ce fluide, lorfqu'il à l'Auteur Anonyme. paffe par différens dégrés de raréfaction? Pourquoi donc voit-on des phénoménes électriques très-marqués dans l'air le plus rare, dans la partie vuide d'un Barométre conftruit avec tout le foin poffible? (a)

כל

*

PElect. 17.

Au refte, n'ai-je donc employé qu'une preuve pour appuyer la propofition contre laquelle on veut s'élever? N'ai-je pas obfervé « que la matiere Efi fr qui fait l'électricité a des qualités queft.p.119s » fenfibles & très-connues, que l'air & suiv. » n'a point; qu'elle pénétre les corps les plus compacts, qu'elle a de l'odeur, qu'elle devient lumineuse, » qu'elle met le feu aux matieres in» flammables, &c. » Pourquoi diffimuler tous ces argumens?

Après cette difcuffion dans laquelle mon adverfaire m'a forcé d'entrer, ne croiroit-on pas qu'il penfe tout autrement que moi fur le fujet dont il s'agit? Ne diroit-on pas

(a) Boze tentam. part. poft. p. 6. Waitz. Chap. 4. Jallabert, Exp. fur l'Ele&r. p. 22. & 23. &c.

A iiij

I. Disc

Réponse à l'Auteur

Anonyme,

que l'air de l'atmosphere eft, felon lui,
la matiere qu'on doit nommer électri-
que. J'ai été moi-même fortement
tenté de le croire ; j'ai pensé au moins
que l'Auteur du Mémoire fur l'Electri-
cité faifoit jouer à l'air un grand rolle
dans les phénoménes électriques; &
fi quelqu'un eft curieux de fçavoir
pourquoi je l'ai pensé, qu'il prenne
la peine de parcourir le Mémoire
dont il s'agit depuis la page 17 juf-
qu'à la fin. Il y verra qu'une matiere
déliée dont l'Auteur ne détermine,
pas la nature, mais qu'il nomme en
général la portion la plus fubtile de
Patmosphere, s'amaffe, (par un mé-
chanifme que je n'ai pas bien com-
pris,) autour d'un tube que l'on
frotte, ou d'un globe de verre que
l'on fait tourner rapidement ; que
cette matiere ayant paffé du dehors
au-dedans, eft chaffée enfuite du de-
dans au dehors, par la réaction de l'air
qu'elle a comprimé; que s'élançant
ainfi par les pores du verre, elle forme
autour de lui une grande quantité de
jets divergens qui raréfient l'air des
environs; ce qui donne lieu aux
lames ou aux globules d'air fur lef- -

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I.

nonyme,

quels repofent des corps légers, de se —-dilater, & de porter ces petits corps D 1's c. vers le verre électrifé. Dans tout ceci, Réponse comme l'on voit, l'action de l'air eft l'Auteur Acomptée pour beaucoup; &la critique que l'on fait de mon Ouvrage commençant par cet endroit où je prétens prouver, dit-on, que la matiére de l'air ne peut être celle de l'électricité qui opére dans le récipient, je m'étois imaginé que cette propofition étoit une de celles que l'on me nioit, & que j'avois à défendre. Ce n'eft point çela: l'Auteur du Mémoire, (ou dumoins celui de la fuite du Mémoire qui fe dit être le même, ) est de mon avis fur la nature de la matiere électrique; & comme fi j'étois l'agreffeur, il fe met fur la défensive, & me repréfente que par la maniere dont il s'eft exprimé, on pouvoit également croire qu'il attribuoit l'électricité à la matiére du feu & de la lumiere, comme à celle de l'air proprement dit : voici fes propres paroles. Quand M. Nollet pourroit prouver p. 5. la matiére de l'air ne fçauroit devenir électrique, il n'en réfulteroit rien contre mon explication; lorfque j'ai démontré

que

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