; Public de leur travail, observoient à coup fur, & qu'on pût compter fur ce qu'ils difent avoir vû mais ce qui prouve bien que tour Electrifeur, n'a pas les yeux ou l'attention d'un bon Phyficien, c'eft que fur le même fait, on entend tous les jours prononcer le oui & le non. On écrit de Chartres, par exemple, « qu'une » couche de mastic, épaiffe feu» lement de trois ou quatre lignes, >> fuffit pour isoler les corps qu'on » veut électrifer par communica» tion. * L'on prétend à Londres » que l'électricité d'un fimple tu»be, (toujours plus foible que » celle d'un globe,) fe diffipe à » travers d'un gâteau de pareille » matiere, s'il n'a que 2 pouces >> d'épaiffeur. » **Pourquoi fi peu d'accord entre les deux Auteurs? C'est affurément qu'on * Nouvelle Differtation fur l'Electricité, par M. Morin. **Recueil de Traités fur l'Electricité. p. 50. a mal a mal observé de part ou d'autre ; & je fçais bien de quel côté eft l'erreur. Je vois avec beaucoup de regret, ces contradictions fe multiplier de jour en jour, à me fure qu'il s'élève de nouvelles Ecoles d'Electricité. J'appréhende bien que ce qui fembleroit devoir accélérer le progrès de nos connoiffances, & les perfectionner, ne faffe qu'obscurcir des vérités naiffantes, qui ont à peine germé dans un petit nombre d'ef prits. Il feroit peut-être juste, mais il n'eft pas poffible, d'interdire cette étude, ou la liberté d'écrire fur cette matiere, à ceux qui s'en acquittent mal; il eft, je penfe, plus à propos, de leur indiquer les fources d'erreur qu'ils doivent éviter; & c'eft ce que j'ai tâché de faire dans le fecond & dans le troiGéme Difcours. Après avoir examiné dans fun, b tous les fignes par lesquels on juge de l'électricité & de fes différens degrés de force; j'ai fait voir par des exemples, que chacun d'eux, s'il étoit confulté féparément des autres, feroit capable de nous induire en erreur, ou de nous porter à prononcer des jugemens peu exacts. Je me fuis propofé de faire connoître dans l'autre, les circonftances qui peuvent augmenter ou affoiblir la vertu électrique; de forte qu'après la lecture de ces deux Difcours j'ai lieu de croire qu'un Obfervateur attentif, pourra juger plus fûrement des Phénoménes électriques, & démêler dans bien des rencontres, ce qui rend les réfultats fi différens, tandis que les expériences paroiffent être les mêmes à ceux qui ne les confiderent qu'en gros. Le quatrieme & le cinquieme Difcours, contiennent les recher ches que j'ai faites, pour fçavoir, quels changemens on pouvoit craindre ou efpérer de caufer dans les Corps en les électrifant ; j'ai porté mes épreuves fur ceux qui font organifés, & fur ceux qui ne le font pas, fur les liquides & fur les folides, afin de tout embraffer autant qu'il m'étoit poffible. Mais j'avois principalement en vûe d'examiner les effets de la vertu électrique fur les plantes & fur les animaux mes autres effais n'étoient, pour ainsi dire, que des préliminaires par lefquels je cherchois à entrevoir fans danger, ou avec moins d'appareil, ce que je pouvois attendre d'une fuite d'Expériences qui devoient être plus importantes, foit par les fujets que je voulois y appliquer, .foit par la dépenfe, le tems, & les foins qu'elles exigeoient. Je ne le diffimulerai pas; jamais par découverte ne m'a plus flaté que celle à laquelle je fuis arrivé ce dernier travail. Le pouvoir d'augmenter à fon gré la tranfpiration insensible d'un Corps animé, & de porter cet effet fur tel ou tel membre felon fon choix, ne me paroît pas devoir demeurer inutile, s'il fe trouve des hommes vraiment occupés du foin de guérir les autres, qui ne dédaignent pas d'effayer cette nouveauté, à laquelle, d'ailleurs, il n'y a nul danger. Si l'art du Médecin n'en tire pas tout l'avantage qu'elle paroît promettre entre les mains du Phyficien, on me pardonnera du moins de l'avoir espéré à cause de la vrai-femblance. Après ces cinq Difcours, on trouvera par forme d'Appendice, le récit d'un fait tout nouveau qui me femble important & inftructif en matiere d'Electricité : il ne paroîtra peut-être qu'admi |